Après avoir promulgué samedi 15 avril la loi sur les retraites, partiellement validée la veille par le Conseil Constitutionnel, le chef de l’Etat Emmanuel Macron tentera d’assurer le service après-vente de sa réforme ce lundi aux JT de 20 heures (15 heures en Guyane) par une allocution aux Français enregistrée à l’avance. L’occasion de tourner la page de trois mois de crise sociale et politique ?
Renouer avec les Français. Tel est l’objectif que s’est assigné le président de la République, qui s’exprimera ce lundi à 20 heures (15 heures en Guyane) par une allocution pré-enregistrée et diffusée sur les principales chaînes de télévision.
Une prise de parole qui intervient quelques jours à peine après la validation partielle ce vendredi de la réforme des retraites par le Conseil Constitutionnel et sa promulgation très rapide – dans la nuit de vendredi à samedi – par le chef de l’État. La loi, qui prévoit le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, a été publiée dès samedi au Journal officiel.
Avec cette prise de parole, Emmanuel Macron tentera de mettre fin à trois mois de crise politique et sociale. Le chef de l’État s’exprimera « dans une logique d’apaisement« , pour « faire le bilan » des trois mois de crise et « regarder aussi ce qui a avancé à côté des retraites« , a promis samedi à l’annonce de l’allocution le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, citant la baisse du chômage et des impôts, l’augmentation du nombre d’apprentis, etc…
Une manière de signifier que l’allocution sera tournée vers la suite du quinquennat, largement entamé par la contestation autour de la réforme des retraites et le recours au 49.3 qui a fragilisé le gouvernement.
C’est la seconde prise de parole du chef de l’État sur les retraites après celle du 22 mars. A la veille de l’utilisation à l’Assemblée nationale de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, face à deux journalistes de TF1 et France 2, le président avait tenté sans convaincre de justifier le bien-fondé de sa réforme.
« Poursuivre le combat »
Depuis, la fracture politique et sociale s’est accentuée et malgré la promulgation de la loi tous les syndicats ont fait part de leur « détermination » à poursuivre le combat contre le recul de l’âge légal à 64 ans, en commençant par décliner une invitation mardi à l’Élysée reçue officiellement à l’heure où la loi était paraphée par le président. Une manière de refuser d’entrer dans l’agenda d’après-crise de l’exécutif et de maintenir la pression sur ce dernier.
Dans la foulée de la validation par le Conseil Constitutionnel l’intersyndicale nationale a d’ailleurs appelé à un 1er mai unitaire, rejointe sur ce point par l’intersyndicale guyanaise qui souhaite « poursuivre le combat » et « faire de ce lundi 1er mai une journée de mobilisation exceptionnelle et populaire pour nos retraites et plus globalement pour le progrès social« .
Dans un communiqué diffusé samedi, les syndicats UTG, FO, FSU, CFDT, CFTC, Unsa, Sud Solidaires et CFE-CGC disent rester « déterminés » et souhaiter la poursuite de « l’action par la grève » pour obtenir « la validation du deuxième référendum d’initiative partagée, ce qui permettra de sortir de l’impasse par une consultation démocratique« .
Pour rappel, une première demande de référendum d’initiative partagée émise par la gauche a été rejetée vendredi par le Conseil Constitutionnel qui se prononcera le 3 mai sur la seconde demande, déposée jeudi dernier.
Plus d’informations à suivre
Photo de Une : ce lundi, Emmanuel Macron doit s’adresser aux Français via une allocution télévisée. Une seconde prise de parole du chef de l’Etat sur le front des retraites après celle du 22 mars © Archives Guyaweb
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