C’est officiel, la France a (enfin) un nouveau Premier ministre et il est de droite. Il s’agit de Michel Barnier, 73 ans, issu du parti Les Républicains, nommé ce jeudi 5 septembre par le président de la République qui l’a « chargé de constituer un gouvernement de rassemblement au service du pays et des Français ».
Près de deux mois après les résultats des élections législatives perdues par le camp présidentiel et remportées par la coalition des gauches du Nouveau Front Populaire (NFP), cette nomination d’un nouveau Premier ministre intervient après un cycle de consultations laborieuses au cours duquel Emmanuel Macron a refusé la nomination de Lucie Castets, candidate désignée par le NFP.
Durant ce cycle de consultations, plusieurs noms ont circulé pour le poste de 1er ministre, notamment Xavier Bertrand, Bernard Cazeneuve et Thierry Beaudet. Finalement, c’est Michel Barnier qui devient le nouveau chef du gouvernement, le troisième – après Elisabeth Borne et Gabriel Attal – sous le second quinquennat d’Emmanuel Macron.
Député et sénateur de Savoie à plusieurs reprises, Michel Barnier a occupé successivement les postes de ministre de l’Environnement puis de ministre délégué aux Affaires européennes dans le gouvernement Balladur. Il a aussi été commissaire européen à la politique régionale, ministre des Affaires étrangères sous Chirac puis ministre de l’Agriculture et de la Pêche sous Nicolas Sarkozy. Michel Barnier a un CV politique long comme le bras, à lire sur Public Sénat.
« Conformément à son devoir constitutionnel, le Président s’est assuré que le Premier ministre et le gouvernement à venir réuniraient les conditions pour être les plus stables possibles et se donner les chances de rassembler le plus largement » se justifie le président de la République dans ce communiqué. L’enjeu est que le gouvernement Barnier ne soit pas immédiatement censuré.
Michel Barnier devra constituer son gouvernement et ensuite monter à la tribune de l’Assemblée nationale pour prononcer sa déclaration de politique générale et présenter la feuille de route de son gouvernement.
La passation de pouvoirs de Gabriel Attal à Michel Barnier aura lieu ce jeudi 5 septembre à Paris à l’Hôtel Matignon, à 18h (13h en Guyane).
Le leader de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon ne s’est pas faite attendre. « L’élection est volée », a t-il fustigé. « C’est un déni de démocratie » a dénoncé Jean-Luc Mélenchon. «Contre ce coup de force inacceptable dans une démocratie », le leader de La France Insoumise appelle à une « manifestation massive » ce samedi 7 septembre.
Autre réaction, celle de Jordan Bardella le président du Rassemblement National : « après une attente interminable, indigne d’une grande démocratie, nous prenons acte de la nomination de Michel Barnier. »
Greenpeace France a exprimé dans un communiqué son « inquiétude » face à la nomination de Michel Barnier comme nouveau Premier ministre « dans un contexte où le besoin de changement est plus pressant que jamais et où des millions de citoyennes et de citoyens se sont rendus dans les urnes pour placer le bloc de gauche mené par le Nouveau Front populaire en tête des législatives ».
Par ailleurs, Greenpeace France qui participera à la manifestation du samedi 7 septembre contre « le coup de force autoritaire du président Emannuel Macron » souligne que « cette nomination s’inscrit dans la continuité d’une politique ultra-libérale maintes fois dénoncée » pour « son incompatibilité avec les enjeux de transformation radicale de notre système économique afin de répondre à la crise environnementale et sociale ».
Selon Greenpeace France « cette nomination qui semble avoir été négociée pour satisfaire aux exigences des chefs de partis de droite et d’extrême droite n’augure rien de bon quant à la ligne politique générale qui sera donnée ».
Au niveau local, le député guyanais Davy Rimane (NFP) prend « acte qu’en nommant Michel Barnier, issu des rangs de la droite, le président de la République fait une nouvelle fois le choix, délibéré et désinvolte, de méconnaître le résultat des urnes et donc la volonté de celles et ceux qui, par millions, se seront déplacés jusqu’aux urnes ».
Davy Rimane rappelle que « le Nouveau Front Populaire est le premier groupe politique de l’Assemblée nationale. Seul un Premier ministre issu de ses rangs disposerait d’une légitimité démocratique » et il estime que « le gouvernement qui sera annoncé n’aura donc ni la couleur, ni le parfum, ni même l’apparence lointaine d’une cohabitation de gauche. »
2 commentaires
Arrghhhh encore un coup de sarko !
Mais non, le multi-récidiviste n’est plus dans le game… Les trois principales forces de l’assemblée se menaçant mutuellement de censure, Macron est allé déterrer une personnalité fantoche de l’ancien monde, chez ce qui reste des LR devenus inoffensifs…On est plus sur du Castex de fin de série, sans l’accent…pour essayer de conserver un gouvernement au moins un an, avant la prochaine dissolution.