Réunis en Congrès à Versailles, les parlementaires ont voté ce lundi 4 mars pour l’inscription dans la Constitution du droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Une manière de sanctuariser ce droit à l’avortement obtenu en 1974 et remis en question dans de nombreux pays.
L’issue ne faisait guère de doute après les votes favorables la semaine dernière de l’Assemblée nationale (493 députés contre 30) et du Sénat (267 voix contre 50) pour inscrire le droit à l’IVG dans la Constitution.
Une majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés suffisait ce lundi 4 mars lors du Congrès de Versailles pour approuver cette révision constitutionnelle, la première depuis 2008 et la 25e de la Ve République. Sur les 925 député(e)s et sénateurs(trices), 852 se sont exprimés : 780 pour et 72 contre.
Ce vote favorable vient parachever une longue bataille politique initiée par la gauche et la députée Mathilde Panot, actuelle cheffe de file de La France insoumise (LFI) au Palais Bourbon, mais également portée par les associations féministes et finalement embrassée par le gouvernement au travers d’un projet de loi.
Avec ce vote, la France est le premier pays au monde à inscrire explicitement dans sa Constitution l’interruption volontaire de grossesse (IVG) pour protéger le droit à l’avortement, en recul dans de nombreux Etats. Cette « liberté garantie » selon le texte adopté par les parlementaires sanctuarise ainsi le droit à l’IVG. Une cérémonie publique (une première) du scellement de la Constitution aura lieu à Paris le 8 mars, journée symbolique consacrée aux Droits des femmes.
« Aujourd’hui, la France a adressé un message historique au monde entier : le corps des femmes leur appartient et personne n’a le droit d’en disposer à leur place. C’est une deuxième victoire pour Simone Veil et pour toutes celles qui ont ouvert la voie » a déclaré le Premier ministre Gabriel Attal à l’issue du vote des parlementaires.
En France, l’avortement a en effet été légalisé en 1974 grâce à la Loi Veil qui célèbre cette année ses 50 ans d’existence.
La Guyane est l’un des territoires qui pratique le plus l’IVG au prorata de sa population. 4000 par an en moyenne pour 8000 naissances. Soit un ratio d’une grossesse non-désirée sur deux qui est interrompue, quand la moyenne nationale est d’une sur trois voire une sur quatre.
Ces statistiques de recours à l’interruption volontaire de grossesse sont particulièrement élevées en Guyane chez les mineures âgées de 15 à 17 ans (18,3 pour 1 000 femmes) avec un taux plus important que la moyenne des départements et régions d’Outre-mer, où l’IVG est déjà trois fois supérieure au taux national (12,2 pour 1000 femmes contre 4,5).
Photo de Une : le texte adopté par les parlementaires et signé de la main de la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet qui a présidé le Congrès ce lundi 4 mars © Compte X Assemblée nationale
3 commentaires
Fier d’être Français ! ( même si pour bello et les esprits faibles ça sonne comme je t’aime bardella)
Tu divagues Frog…Mais au moins Castor et Rimane ont fait le bon choix pour ce vote-ci aussi… Après tes errements sur la loi immigration, content que tu rentres au bercail du pays des droits de la femme…
Tout le monde se réjouit de cette inscription dans la Constitution mais le vrai combat c’est de permettre aux femmes d’éviter le recours à l’IVG, en éduquant les hommes par exemple. Donner davantage de moyens au Planning familial et par ailleurs réduire les délais d’intervention partout sur le territoire.