La place des autorités coutumières dans le projet d’évolution statutaire, un des enjeux du Congrès
Motif de report de l’événement, la place des autorités autochtones dans la future collectivité autonome de Guyane sera l’un des points de débat importants ce samedi 13 mai à 9h lors du Congrès des élus relatif à l’évolution statutaire. Guyaweb décortique les deux projets politiques remis hier à la Collectivité territoriale par les autorités coutumières amérindiennes et bushinenges qui ont rejeté en mars l’idée d’un Sénat coutumier comme instance représentative des peuples autochtones au sein de la future collectivité. Ce samedi 13 mai, le Congrès des élus sera l’une des étapes importantes du processus d’évolution statutaire de la Guyane. Outre…
La suite de cet article est réservée aux abonné(es).
Rejoignez-nous et faites vivre l’information d’intérêt général et de qualité. Restez bien informés et accédez à nos informations, reportages, enquêtes et analyses, à lire nulle part ailleurs !
Lisez la suite pour 1€
Je m'abonneVous êtes abonné(e) Identifiez-vous
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour ajouter un commentaire.
4 commentaires
Morvandiau l’avait prédit, c’est donc la fin annoncée et désormais officiellement souhaitée, par les autorités amérindiennes, de l’instance coutumière partagée entre amérindiens et bushinengés. Dommage, mais l’entente universelle au sein des communautés de destin a souvent tendance à être (peut-être à tort) idéalisée. Chacun des deux mondes, exprimant par ailleurs concrètement le même souhait d’un organe disposant d’un droit de veto plus ou moins étendu sur les lois « péyi ». Un refus commun du consultatif donc, impliquant donc peut-être désormais d’envisager plusieurs instances législatives spécifiques à chacun. Mais au fond rien d’insurmontable à ce désir d’exclusivité identitaire, dés lors qu’il repose sur un principe humaniste légitime de sauvegarde de populations mises politiquement en minorité, et de fait discriminées. Ce qui vaut pour ces deux grandes communautés. Espérons donc que les élus du congrès sauront être à la hauteur de leurs attentes. Se montrer bien plus ouvert au respect des particularismes et identités culturelles, que ne l’est notre État républicain souverain. C’est bien à cela que l’on jugera de ce moment de « maturité politique » supposé, évoqué par Serville. Si lui et les élus MDES, prônant tous la main sur le cœur, la reconnaissance de la convention n°169 de l’OIT, n’arrivent pas à imposer aux autres élus locaux, de faire beaucoup mieux sur ce point, que le grand manitou actuel. C’est qu’ils sont encore tous bien trop petits, pour prétendre prendre notre destin commun en main.
Je n’ai rien prédit Bellod, juste affirmé que la position des peuples autochtones de Guyane (connue de tous depuis plus de 20 ans) est tout simplement celle de faire valoir leurs droits incontestables, reposant sur la législation internationale et sur le socle d’une histoire millénaire.
Ce matin, même Jean-Paul Ferreira (qui a fait une très belle intervention) sembla esquisser quelque embarras et de la surprise, face à cette demande toute récente de scission identitaire au sein de l’instance représentative des communautés coutumières…Ceci-dit, le point positif c’est que cette demande d’une assemblée des hautes autorités autochtones a bien été instantanément respectée. Et apparement il y aura donc en parallèle un sénat coutumier bushinengé. Les deux instances étant par ailleurs sorties de la rubrique des organes consultatifs. Un progrès notable même si on en sait pas encore assez sur le principe du veto ou réel rôle législatif (discussions à venir apparement). Autre avancée sur la sémantique, malgré la tentative d’une conseillère territoriale de l’opposition, arguant de la définition du Larousse pour envisager un élargissement de définition…, le terme d’autochtonie est maintenu pour désigner les seuls peuples premiers dans le préambule du document d’orientation. Le député Castor ayant même martelé, en se gaussant un peu de la lectrice du dictionnaire, qu’il ne pouvait en être autrement compte tenu de la définition juridique du droit international. Et enfin, le principe de la garantie du respect des 400000ha à rétrocéder aux communautés autochtones conformément aux accords, a été plusieurs fois réaffirmé, dans la perspective de la demande de transfert du foncier privé de l’Etat à la future collectivité. Servile en fin de congrès a par ailleurs insisté pour que d’autres autorités coutumières (en plus du président et vice président du GCC) puissent être incluses dans la commission en charge du suivi des négociations de l’accord d’évolution statutaire, avec l’Etat. Et petit égard supplémentaire, Silvio Van Der Pijl fut le seul non élu autorisé à prendre exceptionnellement la parole, par deux fois lors du congrès.
Bref, il va falloir vous rendre à l’évidence, visiblement vos néo-colonialistes ont donc désormais des mœurs beaucoup plus avenantes et respectueuses, que n’en eut l’ex-grand empire colonial ou encore l’Etat aujourd’hui, vis-à-vis des demandes exprimées par les communautés autochtones et bushinengées. A suivre ceci-dit…
« le point positif c’est que cette demande d’une assemblée des hautes autorités autochtones a bien été instantanément respectée. »
C’était bien là le minimum de la décence. Et cela signifie en rien que cette demande sera entendue ou respectée.
Vous semblez avoir déjà oublié que le copil n’a pas jugé utile de consulter les peuples autochtones et bushinengués pour la rédaction de l’avant projet d’évolution statutaire…
Quand à votre liste des attentions et égards (vous auriez dû rajouter sourires et œils de velours pour convaincre un peu plus) qui vous porte en pâmoison et atteste pour vous d’autant de preuves de bienveillance et tolérance, elle m’a gentiment fait sourire.
Vous méconnaissiez totalement l’idéal politique et sociétal des peuples autochtones de Guyane, il est donc tout à fait logique que vous ignorez autant les intentions et manœuvres des créatures du marigot de Suzini.
Le cheminement du projet d’évolution statutaire sera pour vous une excellente source approfondissement à ce sujet et peut être de prise de conscience si toutefois vous prenez le soin d’ôter vos œillères. Ce dont je doute fortement au vu de la conclusion de votre dernier commentaire.
La déclaration de défiance du collège bushinengué, que vous omettez curieusement d’évoquer, devrait aussi vous mettre sur la voie…