Jean-Victor Castor : « Ce ne sont que des choix radicaux qui vont nous permettre d’avancer »
À quelques jours d’un meeting* commun au Progt de Matoury qu’ils annoncent « historique », interview croisée des deux députés guyanais, Davy Rimane et Jean-Victor Castor. Dans la continuité des meetings et réunions publiques qu’ils ont organisés (lire ici et là) depuis leur élection en 2022 et leur réélection en 2024, les députés Davy Rimane et Jean-Victor Castor organisent une nouvelle séquence politique dimanche 15 décembre à 10h au Palais régional omnisports Georges-Théolade (Progt) de Matoury. Ce nouveau meeting doit déboucher sur des propositions concrètes pour l’avenir du territoire, qui ne peut se conjuguer qu’avec l’autonomie de la Guyane selon les deux…
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17 commentaires
» Dans les relations que vous avez avec les masses, vous pouvez vous contenter de vos résultats électoraux »
67% d’abstention …. quelle masse?
L’évolution statutaire bien que nécessaire est devenue le cache sexe des politiques Guyanais. Ce n’est pas moi c’est le grand méchant état.
Il serait intéressant que les élus locaux et la CTG assurent déjà les tâches qui leurs incombent. Quand je vois l’état des PMI, de l’ASE je ne sais pas si donner plus de compétences à la CGT est vraiment la solution.
Dans ce cas, pourquoi l’évolution statutaire serait-elle nécéssaire? Le commentaire est contradictoire.
Prétendre à un « accord populaire » lors d’un meeting avec un public qui vous est déjà largement acquis… Il serait plus honnête d’admettre qu’il s’agit surtout d’effectuer une démonstration de force politique, en remplissant une agora que nulle autre mouvance politique ne réussirait aujourd’hui à remplir, en Guyane. Et tiben973 se plante lourdement…3700 personnes (capacité du progt) s’ils parviennent à les réunir, c’est bien une masse populaire significative. On se rapprocherait de la moitié de la jauge de référence (8 000 à 10 000 personnes lors des plus grosses manifs locales de 2017 à Cayenne). Et si c’est concluant…la prochaine étape sera le stade de Baduel (7 000 places).
En matière politique, la mobilisation se mesure beaucoup à l’échelle de la rue, plutôt qu’à celle de la population majoritairement passive (abstentionniste) qui elle ne compte pas vraiment, puisqu’elle se met elle-même hors-jeu politiquement parlant. Et n’importe qu’elle force politique qui parviendrait à mobiliser publiquement 7000 personnes (50% de l’électorat de Castor) disposerait bien d’une réelle force de frappe « populaire » incontestable, digne des grands mouvements locaux ayant marqué les esprits…surtout s’il leur prenait l’idée de l’envoyer in fine défiler devant la préf… Ils n’en sont pas encore là, mais le progt, c’est déjà un sacré thermomètre.
Ce n’est pas contradictoire. Dire qu’il faudrait des décisions plus proches du terrain et une meilleure coopération avec l’environnement de la Guyane (Brésil, Suriname) sans être dépendant de règles parisiennes est une chose. Par contre que beaucoup de politiques Guyanais se dédouanent de leurs propres manquements en brandissant en permanence la carte évolution statuaire est fatigant.
J’entends l’argument de 5 ou 6000 personnes. Par contre que 67% de la population Guyanais ne compte pas ? Et encore on ne parle que des inscrits… là c’est un peu fort. C’est peut-être la pauvreté de l’offre politique qui est en cause.
On peut spéculer dans tous les sens…La marginalisation de l’action politique locale (peu d’autonomie, peu de responsabilité, peu d’enjeu) justifierait aussi largement que la population se désintéresse de l’offre politique locale. Pourquoi se fatiguer à aller voter le dimanche, si en fin de compte c’est surtout Paris qui décide? Et je vous signale que chez nous cette abstention atteint aussi des records, lorsqu’en l’occurrence il ne s’agit pas de choisir (présidentielles, européennes) des responsables locaux. L’offre locale, ce n’est donc pas tant le cœur du problème.
Car dans votre raisonnement vous dédouanez un peu vite le citoyen de sa responsabilité civique. Comme dit le vieil adage, on a les élus que l’on mérite. Dans le même genre, qui ne dit mot (67%) consent. Bien malin qui fera la part des choses entre l’offre politique déplorable subodorée, et le désinvestissement ou le désintéressement citoyen coupable… Ce qui est certain, c’est que tant que l’on se complet à éloigner ou retarder la décision locale ayant de réelle conséquences locales, nous n’avons pas véritablement à assumer le choix de nos élus locaux… Cette grande frilosité de la demande politique locale est tout aussi fatigante. Il me semble que c’est bien de l’immaturité politique qui n’est en rien circonscrite à l’offre.
Je dis cela, parce que c’est tout de même impressionnant que BCS se prenne une telle branlée face à JVC, qui lui est tout de même assez controversé et grand adepte du « grand méchant État » comme vous dites… Parmi les 67% d’abstentionnistes ils ont tous zéro de tension pour être incapables de faire un choix simple entre ces deux offres politiques, tout de même assez distinctes, y compris dans leur rapport à la dénonciation de l’Etat?
Ce qui est étonnant, c’est la façon dont on dénonce le populisme crasse de Trump ou des extrêmes en Europe, et le silence ou l’autocensure quand un tel populisme sévit chez nous.
Je recommande d’assister à un des meeting de nos députés, c’est affligeant. Théories du complot, victimisation raciale, tout est déformé pour entretenir un climat de persécution pour un auditoire, volontiers Lepeniste dans l’isoloir, qui semble trouver une immense satisfaction intellectuelle à ce jeu de bowling-bouc émissaire grossier. Lors de la dernière réunion, soit disant contre la vie chère, où bien entendu, il s’agissait de se complaire dans la persécution tout en se gardant bien de trouver la moindre solution pertinente, Castor a terminé son allocution en disant que de toute façon il n’y a rien a espérer de la part de la France : « ils ne nous considèrent pas comme des hommes, car c’est dans leurs gènes ».
De tels propos venant d’un député de la nation, prononcés devant plusieurs médias, ne peuvent passer inaperçus qu’en Guyane… Et ils se rajoutent à une liste effroyablement longue et laide d’obscénités intellectuelles.
L’indifférence collégiale et chronique du reste de la classe politique locale illustre en fait une imposture totale de cet ensemble, qui est incapable de défendre les plus élémentaires valeurs et morales. 70% de rejet de cette classe politique, c’est impressionnant mais aussi quelque peu rassurant au fond. Il reste une bonne réserve de raison collective, qui attend juste son messie.
Ah, ben qu’est-ce que j’avais dis… Tu vois Frog, ça n’a pas trop traîné. Ton pote est enfin rentré au bercail après être momentanément parti s’encanailler sur FG avec madame pipi, dans l’un de mes vieux slips (ballo973). C’était juste une passade juvénile, fallait pas déprimer à ce point… Sinon, tu avais quand même un peu raison, j’ai un petit peu d’influence si je m’applique. Il suffit d’y mettre la bonne intonation et finalement ça rapplique. Et quelle poilade quand tu imagines son compère d’escapade échangiste, qui est juste là, planté dans un autre de mes vieux slips (Ballod)…en train de ronger son frein derrière la porte arrière des pissotières. À force de se retenir, cette andouille va finir par nous faire une cystite. Non, c’est trop cruel…Attends, je m’applique un peu mieux…
Spéciale dédicace ceci-dit, aux 70% de champions abstentionnistes incarnant la réserve de la raison collective, qui ont donc laissé ce grand coutumier des « obscénités intellectuelles » nous représenter au palais Bourbon. Et le journaliste complice qui loin de dénoncer l’obscène, lui tend donc au contraire un nouveau micro…par ricochet s’en trouve lui aussi quelque peu habillé pour l’hiver. Ça nous avait quand même un peu manqué cette finesse dans la critique du discours politique et cette dénonciation en creux de la déontologie journalistique locale.
Excellente décision, cette réunion publique, préparée par d’autres.
Soutien total aux deux représentants du peuple guyanais, exemplaires. Un heureux changement avec les élu.es qui les ont précédés.
Il est en effet temps de mesurer le comportement cynique du pouvoir colonial français, bien enraciné dans le racisme brutal, institutionnel, systémique de la République française.
Oui, tout est bloqué, et tout demeure entre les mains du roitelet de l’Elysée, ses cliques et ses gouverneurs.
Il n’y a pas qu’en Guyane, d’ailleurs, on le voit partout dans les DOM TOM comme en métropole. Parasitisme, incompétence, corruption, se mêlent harmonieusement dans le régime politique français, oui le temps des ruptures est venu.
Merci à nos deux élus et leurs suppléantes.
Mais oui Toussaint, puisqu’on vous dit que c’est dans les gènes…
Il faut dire que les nouvelles fréquentations de Castor au sein du groupe GDR, ne contribuent pas trop à radoucir son propos:
« Cela ne concerne pas uniquement la Nouvelle-Calédonie. Il y a un véritable apartheid social dans les Outre-mer. Peut-être que La Réunion y échappe, mais ailleurs, il y a clairement une gestion partisane des intérêts de la France. Dès que des revendications sont formulées à l’endroit de nos peuples sur la question de la vie chère, du respect des identités, du combat pour l’indépendance, c’est toujours la même réponse. Que ce soit ici, en Martinique ou chez nos frères polynésiens, l’État français nous lamine. Nous sommes des objets de consommation, et nous devons subir l’exploitation de nos ressources sans rien dire. Seulement, nous avons la prétention de croire que nous avons aussi voix au chapitre. Si cette injustice perdure, notre révolte sera légitime. » (Emmanuel Tjibaou, dans Reporterre / Clévenot – Nouvelle-Calédonie : « On est revenu au temps des colonies » – septembre 2024)
« Ils ne nous considèrent pas comme des hommes »…, « nous somme des objets de consommation »…Castor et le fils de Jean-Marie Tjibaou sont exactement sur la même longueur d’onde, on dirait. De quoi se monter ensemble le bourrichon…Mais il faut dire que le thème des « ultramarins citoyens de seconde zone » n’est pas une nouveauté dans les prises de paroles à l’assemblée. L’abolition du code de l’indigénat en 1946 n’a pas suffit à calmer tous les esprits…Ni après les corvées de bois dans la grotte d’Ouvéa, et pas plus cette année lorsque Macron envoie la troupe (6000 hommes) pour mâter la rébellion kanak en Nouvelle Calédonie. Les indépendantistes de tous horizons sont donc sincères lorsqu’ils nous affirment que cette posture suprémaciste aux relents coloniaux est dans l’ADN (l’expression exacte de Castor) du gouvernement français. Après, ce sont des leaders politiques avec leur verve et leurs convictions. Qu’en pense plus généralement la population ultramarine qui observe la situation…
Bon, d’après les images (Radio Péyi), même si c’est difficile à évaluer avec précision, à mon avis on atteint péniblement les 300-400 personnes. Soit 10% de la capacité de la salle selon la police… Par tradition gauchiste, et parce c’est vraiment de l’estimation très grosse maille à partir d’une vidéo…on accordera un 20% (600-800 personnes) aux organisateurs. Mais au-delà, ce serait de l’affabulation. Et au passage, beaucoup de personnes âgées. En termes de mobilisation, c’est donc plutôt un flop… En tout cas, de ce point de vue, ça ne me semble pas du tout être une amplification des précédents meetings. Si le progt avec ses 3700 places représentait la Guyane et l’ensemble de ses inscrits (109 000), cette faible affluence serait d’ailleurs assez représentative des dernières élections législatives (en cumulant les voix Castor et Rimane, on arrivait à 20% des inscrits). Tiben973 a cependant raison…Là, en termes d’effet de masse populaire relatif par rapport à nos références locales, cela reste très faiblard. Pour se donner une idée, 300-400 personnes c’est à peine le double de la dernière manif de fonctionnaires du 5 décembre dernier. Les deux députés ne mobilisent donc pas au-delà de leur base électorale et c’est seulement avec elle qu’ils fondent un accord populaire.
Ouai bof un colloque de retraités de la fonction publique coloniale donc…les actifs préparaient le carnaval ?
Pour le colloque de retraités, c’est un peu cela il est vrai… Pour le reste, les actifs préparant le carnaval…c’est du madame pipi dans le texte. Ah, les bons vieux stéréotypes grinçants de la pensée coloniale renfrognée regrettant d’avoir perdue l’usage de sa trique. Il n’y a jamais à attendre bien longtemps pour les voir surgir.
Je me suis fait la même réflexion Frog :)
Trop Violans et le MDES recrutent férocement dans les EPHAD ces derniers temps !
Bon ça leur fait une petite sortie. Castor et Rimane auraient dû demander à Dieudonné de faire l’ouverture du meeting, qu’ils rigolent un peu aussi. Ça aurait fait venir beaucoup plus de monde également parce que là…
Sinon, on dirait bien que Castor s’est nettement calmé avec ses voyages à Bakou.
Le vent du boulet ?
Depuis fin juillet avec la nouvelle loi sur les ingérences étrangères et ses menaces d’amendes salées en cas de manquement, Castor, pourtant membre fondateur du Groupe d’Initiative de Bakou, a disparu complètement de l’actualité, pourtant riche, de l’officine Azerbaïdjanaise de l’anti France.
On fait moins le malin maintenant.
Et comme la loi cite expressément les présidents et conseillers de l’assemblée de Guyane, la vice présidente MDES de la CTG, Samantha Cyriaque, pose également ses valises.
Du coup, ce sont quelques fossiles indépendantistes (retraités de la fonction publique Française tout de même) qui se baladent maintenant, vu qu’ils n’ont pas de copieuses rémunérations de l’État Français à perdre…
Ah, le porte monnaie, quand on menace de taper dedans, c’est comme la perspective d’un gros coup de pied dans les testicules, ça calme vachement bien quand même.
Peut être voyons nous là les limites de l’indépendantisme Guyanais ?
Un petite loi de l’État colonial en forme de martinet pour enfants turbulents et hop, finie la crise de Bakou !
LOL
C’est exactement ce que je dis… Il y a un peu plus de deux ans dans les commentaires de France Guyane, Paassy-Morvandiau se remémorait nostalgique et à deux doigts du coït, le temps béni de cette belle époque de la trique bien illustrée par cette répression de la manifestation du 14 juin 1962 à Cayenne. Et mon dieu qu’il fut jouissif ce temps pas si lointain où l’on pouvait encore mettre à fond de cale le rebelle, qui se pavane aujourd’hui dans toutes sortes de palais. La baisse de la libido coloniale ça rend forcément triste et grincheux, et surtout ça fait bander très mou…puisqu’aujourd’hui l’on se rabat donc mollement sur cette satisfaction de pouvoir priver le député chahuteur de ses petits voyages internationaux provocateurs. Et dire que cet empire fut jadis si vigoureux…