À l’issue du 13e congrès du Mouvement de décolonisation et d’émancipation sociale (MDES) qui s’est tenu ce week-end, Fabien Canavy a été réélu à la tête du parti indépendantiste pour un troisième mandat.
Pourquoi changer une équipe qui gagne ? Pourtant peu enclin à rempiler deux ans de plus, Fabien Canavy a été réélu ce week-end secrétaire général du Mouvement de décolonisation et d’émancipation sociale au terme du 13e congrès du parti depuis sa création en 1991.
Le co-fondateur du MDES a donc entamé ce lundi son 3e mandat. Un mandat de transition avant de passer la main, à en croire ses déclarations. « L’analyse du contexte interne et externe a fait que je poursuive pour quelques mois encore. J’avais souhaité ne pas renouveler le mandat mais il se trouve que la réunion au congrès en a décidé autrement.«
L’ancien n°2 du Conseil général sous la mandature d’Alain Tien-Liong ne compte donc pas aller au terme des deux ans du mandat. Mais d’ici à ce qu’un congrès exceptionnel décide du renouvellement des instances, le MDES a besoin de garder un pilote dans l’avion au vu, d’une part, « du contexte interne » avec deux secrétaires généraux adjoints bien occupés car élus « à la CTG » pour Samantha Cyriaque et « à la députation » pour Jean-Victor Castor.
Et d’autre part, du « contexte externe des négociations sur l’évolution statutaire » auxquelles le MDES participe au sein du Front, membre du collège société civile du Comité de pilotage (Copil), et par la voix de Samantha Cyriaque qui y siège également en tant qu’élue de la Collectivité territoriale de Guyane. L’expérience de Fabien Canavy dans ce dossier a sûrement prévalu pour le maintien dans ses fonctions.
Car le secrétaire général, déjà membre de la commission ad hoc en 2018 lors de la précédente tentative (ratée) d’évolution statutaire de la Guyane, est membre du Copil actuel et possède une certaine expertise, nécessaire au parti alors que les négociations avec l’Etat « ne s’annoncent pas faciles » sur le dossier de l’autonomie. Ce sujet de l’évolution statutaire est d’ailleurs l’une des principales orientations de MDES pour ces prochains mois, tout comme « la libération du foncier« , détenu en majorité par l’Etat en Guyane.
Deux combats que le parti indépendantiste a chevillés au corps. Et au vu de « la nouvelle audience » du MDES du fait de succès électoraux comme lors des dernières législatives, le parti n’est pas prêt de changer de recette. « Au bout de 30 ans, le MDES a atteint un stade de maturité et obtenu la confiance de la population » a souligné fièrement Fabien Canavy.
Ce week-end, le parti a également profité de son congrès pour organiser un meeting public et réaffirmer son identité politique. « Un moment important et riche avec le meeting de samedi soir où nous avons pris des résolutions et voté des motions liées à l’actualité. Sur la CEOG, l’aménagement du territoire, l’enclavement de Maripasoula… » a précisé Fabien Canavy. « Sur la CEOG, nous n’avons pas changé de position, nous sommes toujours au soutien des populations autochtones et de la protection de leur mode de vie et nous condamnons les violences, les arrestations, les coups portés envers les populations et les enfants autochtones.«
Photo de Une : tout en sécurisant la transition en renommant Fabien Canavy à sa tête ce week-end, le MDES a procédé en parallèle au renouvellement de son bureau avec « six nouveaux membres, trois hommes et trois femmes« , qui l’ont intégré ce week-end a précisé le secrétaire général © DR
1 commentaires
Bien, le MDES, une position de soutien aux peuples autochtones.