Le site Mediapart revient sur l’invalidation par le Conseil constitutionnel de l’élection de la députée de Mayotte Ramlati Ali, membre de La République En Marche (LREM) comme Lenaïck Adam.
« La majorité présidentielle joue de malchance avec ses députés d’Outre-mer » écrit le journaliste – et collaborateur de Guyaweb – Julien Sartre dans son article « Bourrages, trafics, enquête pénale… A Mayotte, les dessous d’une élection annulée » publié le 20 janvier sur Mediapart.
En effet, après l’annulation en décembre dernier de l’élection de Lenaïck Adam dans la seconde circonscription de Guyane, le Conseil constitutionnel a décidé ce vendredi 19 janvier d’invalider l’élection de Ramlati Ali comme députée de la première circonscription de Mayotte en raison de « l’insincérité » du scrutin de juin 2017 et des « irrégularités » constatées.
Ces irrégularités sont notamment des « bourrages d’urnes » ainsi que le manque d’assesseurs dans certains bureaux de vote, ce dernier motif étant le même que celui retenu en décembre dernier par le Conseil constitutionnel pour prononcer l’annulation de l’élection de Lenaïck Adam (Guyaweb du 11/12/2017).
Une autre similitude entre les deux élections invalidées est le faible écart au second tour entre le candidat déclaré vainqueur et son challenger: 54 voix d’avance pour Ramlati Ali sur son adversaire Elad Chakrina, tandis que Lenaïck Adam ne l’avait emporté que par 56 voix d’avance sur Davy Rimane qui a déposé le recours en annulation auprès du Conseil constitutionnel.
A Mayotte en revanche d’autres faits en cause sont bien plus graves puisque l’affaire « a pris une tournure pénale » avec l’ouverture d’une information judiciaire contre un gendarme qui est « soupçonné d’avoir organisé un trafic de fausses procurations en faveur de la candidate » et qui a été mis en examen pour « manœuvre frauduleuse, faux et usage de faux ».
L’annulation de l’élection de Ramlati Ali laissant une place vacante au sein de la « délégation aux Outre-mer » de l’Assemblée nationale, il y aura peut-être de nouvelles frictions au sein du groupe LREM après celles liées à l’attribution du poste de secrétaire de la Chambre basse qu’occupait Lenaïck Adam jusqu’à l’invalidation de son élection (Guyaweb du 17/01/2018).
Cette « délégation aux Outre-mer » du Palais-Bourbon est présidée par « l’un des seuls rescapés des élus ultramarins de la majorité », le député LREM guadeloupéen Olivier Serva qui avait « été épinglé par la presse au début de la mandature pour des propos homophobes » rappelle Julien Sartre avant de conclure : « le groupe majoritaire à l’Assemblée doit décidément faire avec ce qu’il a lorsqu’il s’agit des élus d’Outre-mer. »
2 commentaires
Tout est dis dans la dernière phrase …..
Exactement.