La France persiste face à la quatrième révolte Kanak
Engluées dans la perspective du retour de « l’ordre » comme préalable à des discussions politiques, les autorités françaises sont déterminées à ne faire aucune concession au peuple autochtone de Nouvelle-Calédonie. De leur côté, les indépendantistes kanak ne signeront de nouvel accord que si la perspective d’une indépendance y est inscrite de façon explicite. Des «émeutes», «des pillages», « une quasi-guerre civile », « une insurrection » : que se passe-t-il exactement en Nouvelle-Calédonie ? Pour les observateurs de la crise actuelle, très médiatisée à l’échelle nationale et même internationale, la réponse n’a rien d’évident. De fait, voilà bien plus que trois…
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6 commentaires
Voilà ce qui s’appelle un article « militant »…
Quoiqu’on en dise, et malgré la volonté de certains Kanaks, les indépendantistes ne sont pas majoritaires, et le reconnaître c’est respecter le vote du peuple.
A voir sur Arte reportage d’avant les évènements : https://www.arte.tv/fr/videos/085235-000-A/nouvelle-caledonie-la-terre-en-partage/
@MAIPOURI
Cela est vrai si on ne considère pas qu’il existe le peuple autochtone Kanak en Nouvelle Calédonie.
En revanche, si on reconnait l’existence légitime de ce peuple et que l’on constate que dans les provinces Kanak, le oui à l’indépendance a été écrasant, on ne peut pas émettre un constat aussi lapidaire que le votre. Être dans le déni de l’existence du peuple Kanak et de son droit à l’autodétermination (qui est totalement conforme au droit international) n’est certainement pas la solution au problème Calédonien.
Cela n’a rien à voir avec la reconnaissance ou non du caractère autochtone des populations kanaks. Il s’agit seulement du respect des accords de Nouméa que loyalistes et indépendantistes ont signé, et qui prévoyaient que l’indépendance était acquise par une majorité des voix lors de consultations référendaires.
Or, pour l’instant, la majorité de la population (dont des Kanaks) ne souhaite pas l’indépendance. les habitants de Nouvelle-Calédonie se sont exprimés trois fois dans ce sens.
C’est pourquoi les indépendantistes veulent conclure un accord « politique » directement avec le gouvernement français, c’est-à-dire obtenir l’indépendance sans passer par la légitimité du vote populaire, qu’ils n’arrivent pas à obtenir. C’est purement un déni de démocratie, et le gouvernement qui accepterait cette combine trahirait la population et les principes de notre république.
Il faudrait organiser un nouveau référendum dans les même conditions que les précédents pour avoir un état des forces en présence actualisé avant d’envisager toute suite politique.
Les principes de notre république sont-ils adaptés à des sociétés qui fonctionnaient de manière ancestrale sur le principe de la chefferie et de la coutume Kanak ?
Au nom de notre démocratie (qui avouons le, prend parfois des apparences prétentieuses), est-il sain de contraindre ce peuple à abandonner son mode de vie ? Les évènements actuels (et passés) répondent sans ambiguïté à cette question.
Les Kanak avaient demandé le report du dernier référendum qui se tenait en pleine crise du covid, ça a été un non catégorique. En revanche, le gouvernement Français a été dans le sens des revendications des caldoches qui voulaient le maintien du scrutin. On connait le résultat complètement inique suite au légitime boycott des Kanak. Ce sont les populations non autochtones qui ont du coup décidé de l’avenir des Kanak sur leur propre territoire. Et le pire c’est que tout le monde, hormis les kanaks bien sûr, s’est pleinement satisfait de ce dernier résultat totalement aberrant (3% de oui à l’indépendance contre 43% et 46% aux deux précédents).
La France fait tout pour contraindre les Kanaks à la révolte.
Forts du soutien de la France, les caldoches ont pris les armes, formé des milices et abattent des Kanaks : la société Calédonienne déjà bien fracturée, a franchi une étape à mon avis irréversible. La France ne reconnaissant pas les peuples autochtones, les caldoches s’estiment donc autant légitimes que les Kanaks, et c’est en persistant dans ce concept colonial arriéré qui lèse ces derniers, que l’on espère résoudre les problèmes ?
Je le répète, l’intégration législative et l’application des droits des peuples autochtones en France, apparait comme étant la seule issue souhaitable au conflit. Elle aurait également l’immense mérite de rappeler que la France peut être à la pointe du progrès dans les droits humains. Les accords de Matignon ne sont également plus adaptés au contexte contemporain, et c’est la pleine reconnaissance législative de ces droits qui a de loin, la meilleure chance de faire consensus sur le caillou.
Car le peuple Kanak est tout à fait disposé à rester dans la République dès lors que celle ci lui accorde les droits et reconnaissances qu’il réclame, en parfaite légitimité.