Débutée dans la nuit 12 au 13 mai, en plein vote sur le dégel du corps électoral à l’Assemblée nationale, la situation de crise politique, sécuritaire et sociale en Nouvelle-Calédonie, «notamment dans l’agglomération de Nouméa », reste « très difficile » mais « s’améliore, depuis plusieurs jours, sur le plan de la sécurité, où une grande opération de police et de gendarmerie s’est tenue vendredi avec succès, dans le quartier de Rivière-Salée », informe ce 2 juin le ministère délégué chargé des Outre-mer (MOM).
Sur le Caillou en crise, l’Etat mobilise 3500 policiers et gendarmes, « pour garantir le retour de l’ordre public et l’apaisement ».
Lors de son déplacement express sur l’Archipel en état d’urgence, le chef de l’Etat avait notamment exigé que la levée des barrages soit une condition de sortie de l’état d’urgence. Une condition finalement évacuée quelques jours après son déplacement en Nouvelle-Calédonie.
« Pour faciliter les concertations locales et les déplacements sur les barrages des élus ou des responsables en mesure d’appeler à leur levée, le chef de l’Etat a également décidé de ne pas reconduire l’état d’urgence » explique le MOM, qui regrette que concernant « la levée des barrages restants (…) la suppression des barrages n’ait été, pour l’instant, due qu’à l’action de la force publique. Et il appelle de ses voeux que «chacun adopte un esprit de responsabilité et se conforme à la parole donnée».
Pour rétablir le dialogue politique, une « mission de travail et de médiation» nommée par le Président de la République lors de son déplacement à Nouméa le 22 mai est «à la disposition de l’ensemble des parties prenantes.» Composée de trois hauts fonctionnaires, cette mission « poursuit son travail d’écoute afin de faire émerger les voies d’un accord global, dans un esprit d’impartialité » explique le MOM ce dimanche 2 juin.
«Parallèlement, la mission de reconstruction poursuit ses travaux pour apporter un soutien d’urgence aux acteurs économiques et aux collectivités locales, afin d’établir un bilan des dommages, identifier les besoins et les vecteurs les plus adaptés pour accompagner chaque acteur» indique le ministère déléguée aux Outre-mer.
Sur le plan humain, c’est l’hécatombe. Le bilan émanant du Haut-Commissariat de Nouvelle Calédonie fait état de sept morts, cinq civils et deux gendarmes dont «un par tir accidentel».
Trois semaines après le début de la mobilisation sociale en Nouvelle-Calédonie, survenu lors du vote du dégel du corps électoral, la situation n’est toujours pas apaisée.
Bien que l’état d’urgence soit levé, la Nouvelle-Calédonie reste sous le coup de «mesures d’interdiction de rassemblements, de vente et de transport d’armes et de vente d’alcool».
Autre mesure de crise appliquée pour « un retour de l’ordre public», celle du maintien d’«un couvre feu», une mesure gouvernementale contestée lors de la gestion de la crise sanitaire du Covid.
Instauré depuis le début de la crise en Nouvelle-Calédonie, le couvre-feu s’applique de «18h00 à 6h00 du matin» et il est «maintenu jusqu’au lundi 10 juin 10h00» a annoncé le Haut-Commissariat dans son point de situation ce dimanche 2 juin.
Pour autant, «malgré le contexte particulier que connait la Nouvelle-Calédonie», le gouvernement de Gabriel Attal «s’engage pleinement pour que ces élections européennes se tiennent le dimanche 9 juin prochain sur l’ensemble du territoire » a communiqué ce dimanche 2 juin le Haut-Commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie.
« Le matériel de vote est arrivé» et «les préparatifs sont en cours pour son acheminement vers les communes» précise dans un communiqué le représentant de l’Etat dans l’archipel.
Dans une Nouvelle-Calédonie en crise, « 38 listes sont candidates » à l’élection des députés au Parlement européen.
Photo de Une : dans les rues de Nouméa ©DR
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