C’est le timing annoncé lundi par la compagnie minière Montagne d’or qui «souhaite engager un dialogue ouvert avec le public directement concerné par le projet de mine industrielle en Guyane, et prioritairement la population guyanaise» et «fournir une information claire et précise sur le projet Montagne d’Or»
Dans un communiqué daté de lundi la compagnie minière Montagne d’or informe qu’elle «organisera un débat au cours du quatrième trimestre 2017».
L’objectif de ce débat est de «co-construire cette démarche de débat local en concertation avec l’ensemble des parties prenantes, dans un esprit de dialogue apaisé et de respect mutuel (…) Ce débat doit permettre de fournir une information claire et précise sur le projet Montagne d’Or, notamment sur les 3 750 emplois directs, indirects et induits, les 350 millions d’euros de retombées fiscales, les programmes de formation aux métiers de la mine industrielle à Cayenne et Saint-Laurent» a t-elle précisé.
Situé à l’ouest de la Guyane, près de la plus grande réserve biologique de France, Lucifer Dékou-Dékou, le projet de mine industrielle à ciel ouvert, porté par le fonds d’investissement russo-canadien Nord Gold/Columbus Gold, provoque la colère des ONG et des associations de défense de l’environnement.
France Nature environnement réclame un débat public
Cette annonce par la Montagne d’or, fait suite à la saisie mercredi 9 août de la Commission nationale du débat public (CNDP), autorité administrative indépendante, par France Nature Environnement (FNE) qui souhaite donc « l’organisation d’un débat public relatif au projet d’exploitation aurifère de la Compagnie minière de la Montagne d’or, en Guyane et en métropole.«
FNE dénonce ce projet «pharaonique» dont «les dimensions de la mine à ciel ouvert donnent le vertige : 2,5 km de long, 500 m de large et 400 m de profondeur. L’immense et profonde carrière et les infrastructures de production liées détruiront la forêt primaire tropicale et sa biodiversité, sans garantie aucune sur la compensation des impacts et la réhabilitation du site, et menaceront une Réserve Biologique Intégrale. 450 millions de tonnes de roches seront extraites puis broyées, pour en détacher l’or par cyanuration. L’important volume de boues issues de la cyanuration devra être stocké dans des bassins en toute sécurité, compte tenu d’antécédents catastrophiques de rupture de digues et de la forte pluviométrie locale, dans l’attente de leur hypothétique devenir»
3 commentaires
Sans être spécialiste du sujet, et sans prendre parti, pour ou contre, il suffit de se documenter. Le problème le plus important si ce projet voit le jour, une fois réglés ceux de l’entretien de la piste et de l’énergie électrique nécessaire, sera le stockage des déchets chargés en cyanure. C’est juste un sujet d’arithmétique, niveau du certificat d’études primaires. Sachant que si on creuse un trou de de 2,5 x 0,5 x 0,4 km, il faut:
– soit creuser une fosse étanche de la même taille et la remplir avec la terre allégée des 2g d’or à la tonne, mais chargée du mélange terre/ eau/ cyanure. Mais où met-on la terre de la fosse qu’on a creusée ? à côté, on fait une colline, ça manque en Guyane,
– soit construire un bassin hors sol étanche lui aussi pour accueillir les déchets. Comme il semble exclu de construire des digues de la même dimension et surtout de la même hauteur de 400 m, je vous laisse imaginer la taille du bassin de rétention et d’évaporation des boues cyanurées.
Tout cela sur un territoire dont la pluviométrie est très élevée. Dans ces conditions, qui peut garantir le risque zéro ? un grand joueur de pipeau…
Bonjour Joko. Vous semblez sous-estimer les performances logistiques et intellectuelles d’un grand Service de l’Etat qui veille sur nous, en orchestrant l’implantation de la mega-industrie minière en Guyane. Elle planifie aussi, avec excellence, la programmation des enquêtes publiques durant les périodes de l’année les plus fluides de l’année (Juillet-août et fin décembre) dans un souci exclusif d’efficacité, bien sur, afin que nous, citoyens guyanais, puissions être le mieux informés.
Aussi, concernant vos craintes d’une éventuelle rupture de digue ou pollutions par infiltration en métaux lourds, dans nos criques, issus des 400 millions de tonnes de déchets miniers du projet Montagne d’Or, nos agents de la DEAL ont la situation en main. On ne peut que faire confiance à Denis Girou, son directeur, mais aussi à Guy Faoucher, responsable de l’Unité Mines et Carrières, qui nous annoncent, si on prend le temps de les écouter, la solution imparable : il s’agit du GEOTEXTILE, appelé parfois GEOMEMBRANE, …donc soyez rassurez et dormez tranquille durant les fortes pluies qui arroseront le secteur de Montagne d’Or (+3000 mn/an)… (sans doute bien plus vu les changements climatiques annoncés par le BRGM Guyane).
Si vous ignorez ce qu’est un géotextile, c’est justement ce que la DEAL a déjà testé et implanté sur le littoral Guyanais pour lutter contre l’érosion marine vers DDC ou Rémire … vous pouvez désormais, si vous avez de la chance, en trouver encore quelques lambeaux vers Bourda ou Chaton… car ce matériel n’a pas supporté longtemps le climat tropical… mais il faut pas désespérer avec la DEAL Guyane !
Vous oseriez insinuer qu’il existe des joueurs de pipeau parmi les serviteurs de l’état ? impossible.