Jean-Etienne Antoinette, ancien sénateur-maire de Kourou, est candidat à la députation dans la deuxième circonscription. Etiqueté Walwari et soutenu par Guyane Ecologie, il s’est aussi prêté au jeu de nos questions écrites envoyées à l’ensemble des 18 candidats* en lice aux législatives en Guyane, des 10 et 18 juin.
Il sera face à 7 autres candidats dans la deuxième circonscription de Guyane: Chantal Berthelot, Richard Joigny (Parti Progressiste Guyanais); Paul Persdam (La France Insoumise); Juliana Rimane (Les Républicains), ancienne députée; Davy Rimane, ancien porte-parole du collectif Pou Lagwiyann Dékolé et secrétaire général de l’UTG-Eclairage; Bernard Taddeï (Union Populaire Républicaine); Lenaïk Adam (La République En Marche).
1/ Quel métier exercez-vous ?
Titulaire d’un Master 1, Droit des collectivités et finances publiques, de l’Université de Bordeaux, j’ai exercé des activités de formateur auprès de publics prioritaires, au sein d’une structure privée. A cette occasion, j’ai eu l’avantage de permettre à de nombreux jeunes d’avoir les moyens d’accéder au monde du travail. Après un parcours en politique, Maire et Sénateur, aujourd’hui, j’ai créé une société de formation et j’assume les fonctions de Conseiller Economique Social et Environnemental au sein du CESE où j’ai été nommé par le Président François HOLLANDE (novembre 2015).
2/ Vous qui avez été sénateur de 2008 à 2014, non réélu en 2014, pourquoi vous lancez-vous cette année dans les élections législatives pour être député ?
Bien que les deux mandats relèvent de la fonction parlementaire, (voter les lois, voter le budget de la nation et contrôler l’action du gouvernement), le député qui siège à l’Assemblée Nationale a un rôle prépondérant dans le processus d’élaboration des lois.
Je considère qu’il est de la responsabilité de tout citoyen de participer au débat démocratique, tel qu’il est organisé par les institutions afin de faire avancer la société. Militant de longue date, j’ai été désigné par mon parti, WALWARI, dont le rôle, en tant que parti est de concourir au débat démocratique tel que prévu dans la constitution française de la Vème République. Mon élection au Sénat, à laquelle vous faîtes allusion, s’inscrivait déjà dans ce cadre.
Depuis sa création, par ses propositions novatrices et exigeantes dans sa vision du développement de la Guyane, le parti WALWARI a toujours porté une contribution essentielle pour relever les défis auxquels la Guyane est confrontée, comme en particulier les dispositions législatives, réglementaires et budgétaires afin que la Guyane ait les capacités d’un développement endogène. C’est avec cette ambition de « Penser et d’agir ensemble pour la Guyane » que je me présente à cette élection législative.
3/Quelles sont les forces politiques qui vous soutiennent ?
Outre, le parti WALWARI dont je suis membre, je bénéficie du soutien de plusieurs personnalités, mouvements, associations et partis politiques (Guyane Ecologie).
Au-delà de ces soutiens que je salue et qui me confortent dans ma démarche, mon parcours politique et mon enracinement me permettent de m’adresser directement aux électrices et aux électeurs de la 2ème circonscription afin d’échanger sur cette démarche nouvelle que j’incarne : « Penser et agir ensemble pour notre territoire, la Guyane ».
4/Quels sont les sujets que vous comptez défendre en priorité devant le Parlement ?
L’insécurité
La cohésion sociale de notre territoire est minée par le fléau de l’insécurité. L’interpellation du gouvernement sur l’impérieuse nécessité de prendre les mesures concrètes et effectives pour endiguer toutes les formes de délinquance qui gangrènent le territoire.
La santé
L’état de la santé est un révélateur de l’état général du territoire. Là où ça existe, le délabrement des structures sanitaires impose le traitement prioritaire de ce dossier : combler le vide sanitaire notamment sur la deuxième circonscription mais aussi réhabiliter les structures existantes afin d’améliorer les conditions d’accueil et de soins des usagers ainsi que les conditions de travail des salariés.
Renforcer la solidarité et la cohésion sociale
Des mesures immédiates sont à faire valoir dans le cadre de la loi égalité réelle et financer au titre des fonds d’urgence du gouvernement :
- – Mesure contre la très grande pauvreté en particulier nos retraités aux ressources insuffisantes et nos jeunes adultes sans emploi, victimes de toutes les dérives dont pour les plus fragiles, la déchéance liée au trafic de stupéfiants essentiellement en tant que « mules ».
- – Mesure renforçant les dispositifs contre l’illettrisme et le décrochage scolaire précoce
- – Moratoire immédiat à l’encontre du projet d’exploitation aurifère dit de la « Montagne d’or »
J’ai l’avantage de bien connaître l’organisation et le fonctionnement de l’Assemblée Nationale ainsi que les jeux de pouvoir qui s’y exercent au travers des groupes parlementaires. Je bénéficie par ailleurs, en tant que membre du CESE et en tant qu’ancien parlementaire, de l’expérience des rapports à établir avec les membres du gouvernement. Enfin, la méthode que je défends, « Penser et agir ensemble pour la Guyane » qui consiste à identifier, par les acteurs locaux, les besoins du pays (le mouvement social de mars et avril a révélé les attentes profondes du pays) me donnera davantage de légitimité pour défendre les intérêts supérieurs de la Guyane auprès du gouvernement.
5/Quelles sont les propositions de loi que vous comptez élaborer au cours de votre mandat ?
L’histoire parlementaire de la Guyane nous enseigne qu’aucun parlementaire, hormis Christiane TAUBIRA, n’a donné son nom à une proposition de loi qu’il aurait élaborée. Néanmoins, je fais partie de ces parlementaires qui ont produit un travail législatif très dense et très riche au travers d’amendements modifiant des projets de loi, ou d’interpellations ou d’interventions auprès du gouvernement pour prendre en compte les réalités de notre territoire.
Mes propositions visent à élaborer un cadre juridique et fiscal permettant un schéma de développement pourvoyeur d’emplois au bénéfice de la Guyane et s’appuyant sur nos ressources endogènes dans le respect des normes environnementales. C’est ce que prévoit, entre autres, ma proposition tendant à la création d’une Société d’Economie Mixte d’exploitation des ressources minières.
Par ailleurs, l’une des revendications exprimées par le mouvement social, consiste à mettre en place et sanctuariser un plan visant à remettre à niveau l’ensemble des équipements structurants de la Guyane (Santé, Education, Formation, Voies de communication, Télécommunications et Equipement numérique, Justice…).
6/La loi de moralisation de la vie publique sera présentée avant le deuxième tour des élections législatives : quelle est votre position sur ce sujet ?
Sur le principe, la moralisation et par conséquent la lutte contre toutes les formes de corruption participe au renforcement de la démocratie et à la réduction des inégalités.
De fait, ma position sera déterminée par le texte qui sera proposé. A mon avis, cette exigence de moralisation de la vie publique devrait s’étendre au champ des fonctionnaires de direction.
Ainsi, de façon plus concrète, je serai vigilant sur la prise en compte de situations que l’on retrouve en Guyane de personnes bénéficiant de positions avantageuses en raison de leurs relations amicales ou d’emplois qu’ils ont occupés.
Sur ce projet, certains parlent déjà de « coup marketing » à finalité électoraliste. Laissons venir…… !
7/Comment comptez-vous faire appliquer concrètement l’Accord de Guyane ?
Cet accord signé dans le cadre du mouvement social de mars-avril 2017, vise essentiellement à mettre en œuvre des mesures de rattrapage à hauteur de 1,085 Md€. Je serai vigilant à ce que ce montant soit effectivement inscrit dans la 1ère loi de finance du 1er ministre.
La demande de 2 Md€ complémentaire devra faire l’objet d’études en vue d’un examen prioritaire. Là aussi, je me battrai pour qu’elle soit déclinée dans les plans de convergence prévus par la loi égalité réelle de 2017. Il est clair que les enjeux de développement de la Guyane exigent qu’on aille au-delà de l’Accord de Guyane dont les dotations resteront éternellement insuffisantes sans création de filières productives générant richesses et emplois. Enfin, il est à noter que l’application de cet accord ne relève pas strictement de la compétence parlementaire. Par contre, soucieux des intérêts de la Guyane, j’aurai à cœur d’entretenir avec les instances chargées de son application (CTG, Comité de Suivi, administration déconcentrée de l’Etat,….) des relations régulières sur ce dossier afin d’interpeler le gouvernement aussi souvent que nécessaire pour sanctuariser la mise en œuvre de cet accord acquis grâce à la mobilisation de l’ensemble des guyanais.
8/En cas d’élection, comment comptez-vous couvrir votre circonscription ?
Il convient de rappeler que le député siégeant à l’assemblée nationale a un mandat national. Puisqu’il est appelé à voter des lois ou à fixer les grandes orientations nationales. Si j’ai l’honneur d’avoir la confiance et le suffrage des électrices et électeurs de la 2ème circonscription pour être député de la Guyane, je serai un député de proximité au service de l’ensemble du territoire.
Les grands dossiers que j’aurai à défendre au nom de la Guyane dépassent les limites des circonscriptions issues d’un découpage électoral.
Par ailleurs, les différents mandats électifs que j’ai exercés en qualité de maire, de sénateur, de conseiller communautaire à la CCDS ont conforté mon ancrage dans cette deuxième circonscription qui s’étend sur 14 communes :
– Montsinéry-Tonnégrande, Macouria ;
– les 4 communes de la CCDS : Kourou, Sinnamary, Saint-Elie, Iracoubo ;
– Mana, Awala-Yalimapo, Saint-Laurent ;
– Saül
– 4 communes de la vallée du Maroni : Apatou, Grand-Santi, Papaïchton, Maripasoula ainsi que les villages du bas Maroni qui lui sont rattachés.
Pour les besoins de mon mandat, j’aurai recours à tous les moyens de communication disponibles sur le territoire pour donner un sens effectif à notre mot d’ordre de campagne : « Penser et agir ensemble pour le territoire ».
Le travail législatif à l’assemblée nationale devra être confronté en permanence à la réalité du territoire, aux attentes de la population et de ses forces vives (collectivités territoriales, associations, syndicats, autorités coutumières, services déconcentrés de l’Etat…). Ce qui implique sur le terrain une démarche d’écoute, de mise en débat, d’évaluation et d’actions.
Une permanence sera mise en place une fois par trimestre dans chaque commune et chaque citoyen pourra me contacter par la voie du numérique entre autres.
9/Quels sont vos principaux arguments pour convaincre les électeurs ?
Mon engagement à cette élection est dans la droite ligne de mon investissement dans la vie publique et politique pour le développement économique basé sur les richesses et la cohésion sociale du territoire.
Le bilan de mon parcours politique au service de mes compatriotes et de notre territoire a révélé une force de conviction pour faire aboutir les dossiers que je porte. Personne, en Guyane, n’ignore le développement qu’a connu la ville de Kourou durant mes mandatures en qualité de maire.
Homme de terrain et de proximité, je suis au fait des réalités socio-économiques du territoire et par conséquent je pense être légitime pour solliciter la confiance et le suffrage des électrices et électeurs de la 2nde circonscription.
Homme de dialogue, j’ai démontré ma capacité à nouer des partenariats pour faire aboutir des réalisations d’intérêt général.
10/Quels sont vos outils numériques de campagne ?
Facebook – WhatsApp – SMS – MMS
A quoi sert un député ?
Elus au suffrage universel direct, les 577 députés – 539 de l’Hexagone, 27 des Outre-mer et 11 des Français de l’Etranger – composent avec les sénateurs le Parlement qui se réunit notamment tous les mardis et mercredis pour les questions d’actualité. Un député est élu pour cinq ans et a pour mission de discuter et éventuellement de voter les projets de loi du gouvernement mais il peut aussi déposer des propositions de loi. En plus du vote des lois, le député a pour mission de contrôler l’action du gouvernement en posant des questions écrites ou en posant des questions orales en séances publiques.
Comment est-il élu ?
Les candidats qui recueilleront la majorité absolue des suffrages exprimés, représentant au moins 25% des électeurs inscrits, seront élus dès le premier tour. Si un second tour est nécessaire, pourront se présenter les candidats ayant obtenu un nombre de voix au moins égal à 12,5% des électeurs inscrits. Si aucun candidat ne remplit cette condition, pourront se présenter les deux candidats ayant obtenu le plus de voix au premier tour.
Au second tour, le candidat qui aura recueilli le meilleur résultat sera élu, même à la majorité relative. Et en cas d’égalité entre deux candidats, c’est le candidat le plus âgé qui sera élu au bénéfice de l’âge.
Particularité des prochains députés
Ils ne pourront plus cumuler de mandats. La loi du 14 février 2014 interdit en effet le cumul de fonctions exécutives locales avec le mandat de député ou de sénateur. Député sortant de la 1ère circonscription de Guyane, Gabriel Serville le député-maire de Matoury qui se présente à nouveau aux élections législatives est ainsi directement concerné.Retrouvez nos articles sur les Législatives 2017
5 commentaires
On rêve ! Ce monsieur veut donner des leçons alors qu’il a coulé la mairie et la ville de Kourou en embauchant des centaines de membres de sa famille désormais fonctionnaires fantômes ! En plus, non content de ses méfaits il trouve à se faire recaser dans une des planques de la République !
Moralisation de la vie publique Monsieur l’ancien Sénateur-Maire!!!
Difficile d’être ce que l’on est après avoir été.
Le ressenti du passé est chez Monsieur Antoinette vraiment profond. Il devrait se concentrer sur son centre de formation, son activité au CESE oublier de vouloir une revanche politique dans la vie ce qui compte c’est d’avoir une belle vie.
A quoi sert un député ?
Vu depuis la Guyane, on peut parfois se poser la question…
A part caser ou donner une planque à ceux qui ont rendu des services, à quoi sert le CESE ? à rien. Supprimons le, nous ferons des économies.