Une mine d’or légale de la société Soguminor a été victime d’un vol à main armée jeudi dernier sur la commune de Grand-Santi, a-t-on appris du parquet de Cayenne et de la gendarmerie. Plusieurs centaines de grammes du métal précieux ont été dérobés lors de ce braquage, le second sur un site aurifère depuis le début de l’année.
Les faits se sont déroulés jeudi 10 avril dans une zone forestière reculée de la commune de Grand-Santi (Ouest), non accessible par la route. Vers 18h, trois individus cagoulés et armés de trois armes longues se sont présentés sur le site aurifère de la mine légale de la société « Soguminor », nous a indiqué le général Jean-Christophe Sintive, commandant de la gendarmerie en Guyane.
Sous la menace des armes, les agresseurs ont obligé les quatre ouvriers du site à « nettoyer et extraire l’or contenu dans un sac de sable » a précisé Aline Clérot, procureure de la République de Cayenne. Des « centaines de grammes » d’or, correspondant à plusieurs semaines de travail, ont été dérobées, d’après le parquet. Le préjudice est significatif au vu du cours actuel de l’or, proche des 90 euros le gramme.
Les braqueurs ont également volé des denrées alimentaires avant de prendre la fuite, plus d’une heure après être arrivés sur site, « sans faire de blessé ni faire usage de leurs armes », a précisé la gendarmerie.
Dès l’avis des faits, des enquêteurs de la section de recherches de Cayenne ont été projetés en hélicoptère sur la zone avec des gendarmes mobiles de Saint-Laurent-du-Maroni pour procéder aux premières constatations, auditions et effectuer des patrouilles en forêt.
Vendredi, une enquête a été ouverte par le parquet de Cayenne des chefs de « vol en bande organisée et avec arme, arrestation enlèvement séquestration ou détention arbitraire de plusieurs personnes en bande organisée », a indiqué la procureure Aline Clérot. Elle a été confiée à la section de recherches de gendarmerie de Cayenne.
Un phénomène en baisse
Ce vol à main armée d’une mine d’or est le second constaté sur le territoire par les autorités en 2025. Cependant, « les braquages de mines légales demeurent rares en Guyane et sont en forte baisse depuis 5 ans même si le phénomène n’est pas tout à fait éteint », a relevé le général Jean-Christophe Sintive.
D’après les données transmises par la gendarmerie, 13 braquages de mine ont eu lieu en 2020, 10 en 2021, 6 en 2022, 3 en 2023 et 3 en 2024 sur la piste Paul-Isnard près de Saint-Laurent-du-Maroni (Ouest).
Une bande armée brésilienne, recherchée par les autorités du Brésil et suspectée d’être responsable des braquages sur la piste Paul-Isnard, avait été interpellée en 2024 par l’antenne GIGN de Guyane et la section de recherches de la gendarmerie. « Une autre a été démantelée en début d’année 2025 par la section de recherches suite à une coopération avec les autorités du Suriname » nous a précisé le général Sintive.
Selon le ministère de la Transition écologique, l’essentielle des mines ouvertes en France (102 sur 123) se situent en Guyane, où l’extraction est uniquement aurifère.
Photo de Une : une mine légale (photo d’illustration) a été braquée jeudi dernier sur la commune de Grand-Santi © BRGM
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