Jeudi 21 Novembre

«80 mules» avec Air Caraïbes, des «compromissions» à Félix Eboué, des scanners qui ne voient pas la coke, des Saint-Laurentais à l’aéroport de Paramaribo, des mules qui échappent aux enquêtes financières : le procureur se livre…

«80 mules» avec Air Caraïbes, des «compromissions» à Félix Eboué, des scanners qui ne voient pas la coke, des Saint-Laurentais à l’aéroport de Paramaribo, des mules qui échappent aux enquêtes financières : le procureur se livre…

Le 20 décembre dernier la commission d’enquête sénatoriale emmenée par la sénatrice guyanaise Marie-Laure Phinéra-Horth a notamment écouté les révélations du procureur de la République, Yves le Clair qui n’a pas caché les difficultés voir les faiblesses de la lutte contre les stupéfiants. Installez vous dans votre fauteuil. « Il y a un an, on avait été aux Pays Bas à l’aéroport (1) de Tripol (sic) et on a découvert un centre pénitentiaire, à 3 étages de cellules, sur le site même de l’aéroport avec tous les moyens dont on peut rêver. On ne dispose pas de ces moyens là…

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40 commentaires

  • Frog

    Le choix de MlPh est sans doutes du à sa probité reconnue et à l’expérience de sa police municipale ( et pas des petits joueurs à 1 kg…)

  • Fred

    Il suffirait de former les équipages des compagnies à repérer les mules (ou faire voyager un policier à chaque vol), faire de la dénonciation et les attraper à Paris, quand même mieux dimensionné que nous.
    Rapidement le réseau se détournerait de celle ligne.
    Mais on nous fait croire que c’est un problème guyano-guyanais.

  • FF

    Il va y avoir un chapitre sur les mules…

  • Morvandiau

    Il serait sans doute très payant de s’intéresser au fichier des immatriculations pour repérer les têtes. Les narcotrafiquants sont des gens qui ont bien du mal à cacher leur réussite dans ce bizness, et s’empressent d’acheter des voitures de luxe allemandes ou gros 4×4 américains pour se pavaner avec.

  • @Fred : pour les personnels navigants, pas sûr qu’ils acceptent sans broncher car c’est quand même pas leur métier. Pour les policiers, c’est une bonne idée mais est-ce que ça ne se fait pas déjà ? En tout cas, c’est clair que c’est un problème global ! De fait, s’il y a des mules, il y a des consommateurs à l’autre bout.

  • La revue dessinée avait réalisé un super reportage en 2017 sur le sujet et notamment l’impossibilité humaine, temporelle et logistique de lutter efficacement contre le phénomène dont parlent les magistrats et autorités dans l’article.
    https://www.une-saison-en-guyane.com/article/societe/sur-la-trace-des-mules-une-bd-documentaire-de-damien-cuvillier-helene-ferrarini/

  • FF

    Et avant 2015, ils passaient peu par ici…

  • Fred

    @gmangier, si l’état a imposé sans difficulté aux cafetiers et restaurateurs de faire des contrôles de pass vaccinaux, l’état peut imposer aux navigants pendant quelques mois de noter qui ne mange ou qui ne boit durant un vol.
    Mais est ce que l’état a vraiment envie d’endiguer l’importation de cocaïne, drogue du show bizz et des politiques par excellence…

  • micafleur

    Ne pas oublier que les trafiquants n’hésitent pas à placer leurs agents dans les aéroports,Félix Eboué récemment où presque tous les corps de métier trempaient dans le trafic. A Orly un agent de sécurité a été intercepté avec une mule venant de Guyane,cet agent était chargé d’accueillir les mules,selon un article il était surveillé. Se lancer dans ce trafic est très dangereux,dans l’affaire en 2014 des employés d’Air Caraïbes (hôtesses) un des accusés (commerçant) a été exécuté en décembre 2022 en Région Parisienne,suite de cette affaire, ou il continuait le business. A défaut du scanner un coup de poing bien placé dans l’estomac de chaque passager « c’est une blague » histoire de faire péter une boulette. En Asie du Sud-Est malgré les exécutions,le trafic de drogue continue,une mère de famille de 9 enfants a été pendue .En France cette maman aurait eu droit a une Assistante sociale. Les trafiquants en plus des clients paillettes ont élargi leur réseau de consommation ,milieu scolaire,surtout dans les Universités,dans les discothèques le barman est parfois dealer.Pour les mules c’est tout le système social qui est impacté,du chômeur au cadre.Le pouvoir de l’Argent ,plutôt triste vu les ravages que cause cette cocaïne à ceux qui en consomment .

  • Bello973

    De nos jour, pour qu’un scanner détecte les ovules ingérées, il faut qu’il soit basé sur une technologie de type rayons X à transmission. Ni les scanners à ondes millimétriques (autorisés pas l’Union européenne), ni les scanner de type rayon X à rétrodiffusion (dose de rayonnement ionisant beaucoup plus faible que ceux à transmission) ne permettent de visualiser l’intérieur du corps.

    Or, la réglementation européenne interdit les deux types de scanner à rayon X pour le contrôle systématique des passagers…Pour cela, seuls les scanners à ondes millimétriques sont autorisés dans les aéroports européens.

    https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:32015R1998

    Donc à vérifier, mais à priori l’aéroport de Schiphol a sans doute un dispositif plus étoffé ou dédié, de contrôle ciblés sous supervision médicale, permettant beaucoup plus de ces scanners au rayon X assurant une détection in corpore. Mais il est fort peu probable que ces équipements soient utilisés pour le contrôle systématique des passagers… en infraction avec les règles de l’union européennes.

    Pour info un service médical existe aussi depuis 40ans à l’aéroport CDG (2F), et des passagers profilés en nombre très limité, y sont dirigés pour un scanner au rayon X, souvent après un test urinaire positif.

    « Et puis il y a les passeurs de drogue, qu’il examine sur réquisition des douanes. Le médecin se souvient encore avec excitation du jour où il a été confronté à son premier « bouletteux », fin novembre 1981. Un passager du Bombay-Paris arrive dans le coma. Dans son rectum, des boulettes d’héroïne dont l’enveloppe en cire d’abeille a fondu : il a fait une overdose. Depuis, des milliers de « mules » ont défilé dans la salle d’examen qui leur est désormais dédiée. Chaque année, 140 de ces passeurs y sont confondus. »
    *https://www.ladepeche.fr/article/2018/09/28/2877719-docteur-aeroport-pendant-40-ans-philippe-bargain-range-avions.html

  • FF

    Non c’est un scanner qui voit les ovules à Schiphol, la loi européenne n’est pas absolue. Lisez mieux les articles déjà écrits ici…

  • Bello973

    Une source fiable confirmant que se sont des scanners à rayon X? Les erreurs dans les articles ça peut arriver…

  • FF

    Non on a sorti la lettre de Cazeneuve à Karam il fut un temps. Relisez la et tous nos articles sur Schiphol…

  • Bello973

    Et bien justement, dans la réponse de Cazeneuve au sénateur Karam, il rappelle bien l’interdiction des scanners à rayon X dans les aéroports de l’Union européenne (en dehors d’un contexte de surveillance médicale) et il ne fait en tout cas pas mention de tels scanners pour des contrôles systématiques des passagers, à l’aéroport de Shiphol.

    *https://www.calameo.com/read/0054493754da6a37e1125

    Donc encore une fois, jusqu’à preuve du contraire, j’ai bien du mal à croire que les Pays-Bas pourraient enfreindre les règles européennes en matière de contrôle systématique des passagers via un scanner à rayon X, hors surveillance médicale. J’ai beau mieux lire, les autres articles n’en font en tout cas pas pas état. Donc au demeurant (respect des règles européennes) ils procèdent par un ciblage des mules potentielles puis un passage au rayon X dans un cadre médicalisé annexe, comme c’est le cas à Roissy (même si la sénatrice MLPH semble l’ignorer). Avec très probablement des moyens différents (personnel, nombre de scanners à rayon X) s’agissant du flux et donc de l’efficacité, dont la France pourrait certes s’inspirer.

  • le Jaguar

    Effectivement, le premier ministre précisait que ce scanner à rayon X demeurait interdit par l’union européenne. Ecrire que la loi européenne « n’est pas absolue » est tout de même étrange de la part d’un journaliste !

  • FF

    Pas du tout dans sa lettre, il y avait des contournements possibles. Accepter de passer au scanner. Pour ma part, je n’y verrai pas de problème. Pour les gens qui n’acceptent pas, ils vont en cellule chez les Hollandais le temps d’aller aux toilettes trois fois proprement (sans éjecter d’ovules). Pour ce bout de France d’Amérique du Sud on n’est pas capable de faire ça, on laisse passer les mules le ventre plein ? Jusque quand ?

  • Bello973

    Un autre point m’interpelle aussi, sur le plan moral… Si l’on part du principe que l’on sait pertinemment qu’il y a des mules qui voyagent avec de la cocaïne in corpore. Mettre en place une méthode reposant sur un contrôle à l’arrivée du vol, équivaut à entériner l’idée de prendre délibérément le risque de laisser voyager pendant huit heures, des personnes en situation de danger potentiel (même si les ovules sont de plus en plus performantes)… Du point de vue de l’éthique médicale, c’est franchement limite. Demandez à n’importe quel médecin, il répondra qu’il vaut forcément mieux détecter le plus tôt possible, donc au départ et non huit heures après à l’arrivée. Ennuyeux donc, qu’un procureur de la république militant pour les scanners à l’arrivée sur Paris, puisse négliger cet aspect assimilable à une forme de mise en danger de la vie d’autrui, au prétexte d’un pragmatisme économique lié aux moyens de surveillance médicale et de délais à l’embarquement. Mais bon, visiblement les hollandais eux aussi s’en foutent royalement (contrôles à l’arrivée des vols Paramaribo-Amsterdam)…comme beaucoup d’autres j’imagine.

  • Frog

    Idem lorsque l’on prie un jeune, soupçonné d’être chargé, de rentrer chez lui.

  • Bello973

    Faire passer au scanner à rayon x est de toute façon toujours possible (et de fait ça existe à Roissy) mais à condition de cibler et d’orienter vers une annexe avec une procédure sous surveillance médicale, et effectivement en prévoyant une procédure alternative (le fait de refuser une exposition au risque des rayons X est pour le moment un droit établi en Europe et en France) proportionnée, tel le test urinaire…permettant notamment au passager négatif de ne pas rater son vol, si ce contrôle a lieu au départ. Donc un double dispositif en fait.

    Mais on en reste donc à un principe de ciblage minimal, au gré des moyens disponibles, et pas à un contrôle systématique pour 500 à 600 passagers par jour.…Donc des gros trous dans la raquette, une fragilité forte face à la logique de saturation des muletiers, et une forte exposition au reproche de discrimination lié au ciblage, pas si anodin en Guyane eu égard à certaines crispations. Donc ciblage d’autant plus minimal pour éviter une levée de bouclier politique. Pas si simple…. Et pour rappel, contrairement au vol Paramaribo-Amsterdam, le vol Paris-Cayenne est un vol national, de la France vers la France, avec des citoyens en principe soumis aux mêmes droits et libertés fondamentales.

    La solution miraculeuse du scanner in corpore systématique, ne se concrétisera donc que si sa technologie évolue et s’extrait du risque sanitaire lié aux rayonnements ionisants.

  • Bello973

    @Frog, En effet… Le jour où il y en a un qui cane sur le chemin du retour, avec en main un arrêté préfectoral de refus d’embarquement pour suspicion de transport de cocaïne…Je n‘aimerais pas être à la place du préfet…face à la justice que les parents auront sollicité.

  • FF

    C’est tout à fait possible d’utiliser le scanner comme font les Néerlandais pourtant soucieux des libertés individuelles…

  • Quand la Guyane sera indépendante la question ne se posera plus pour le type de scanner…une démocratie à venir inspirée des plus beaux régimes démocratiques en ce bas monde…si on en croit les modèles admirés par les indépendantistes guyanais :-)
    Dans le même temps, je crois franchement que les autorités dorment sur leurs deux oreilles même si quelqu’un venait à rendre l’âme après un refus d’embarquer.

  • le Jaguar

    @Bello973, comment voulez vous que les néerlandais contrôle les mules autrement qu’à l’arrivée puisque les vols contrôlés proviennent de pays étrangers ? C’est quand même la grosse différence avec un Cayenne/Paris.

  • le Jaguar

    Contrôlent

  • Bello973

    Ben justement FF, on a très peu d’infos sur la façon dont ils l’utilisent…

  • Bello973

    C’est vrai, tu as raison Le Jaguar. Toutefois, dans le cas des surinamais (leur filière de neige aérienne c’était surtout celle-là) nombreux à se rendre aux Pays-Bas, qui compte une diaspora de 400 000 ressortissants, il faut bien un visa. Compte tenu de ce moyen de pression asymétrique, même sous l’ère Bouterse il aurait sans doute été possible de négocier un tel contrôle au départ… D’autant qu’en 2009 le narco-état de l’époque « assurait » bien aussi des contrôles sur les vols vers Amsterdam, via des tests urinaires (j’ai bien relus les articles de FF). Aucune offense diplomatique donc, sur une telle négociation. Depuis le réchauffement de leurs relations (post Bouterse) c’est encore plus envisageable. Dans l’intérêt mutuel des mules surinamaises et des autorités néerlandaises, en tout cas.

    Après, en l’état j’ai de toute façon encore un certain doute sur le caractère si impressionnant de ce contrôle à l’arrivée sur Shiphol. On sait que les Pays-Bas ont massivement investi sur les scanners probablement essentiellement à ondes millimétriques début années 2010, pour de la détection quasi systématique (conforme UE) par rapport à une problématique d’attentat. Je ne crois pas que ce soit aussi impressionnant en ce qui concerne les scanners à rayon X (détectant les ovules) imposant une surveillance médicale, et donc à priori plus lourd à déployer. Et en tout cas, je reste persuadé que ça reste de la détection ciblée et non systématique. Pas impensable que le simple effet de durcissement relatif des contrôles, de cette confusion sur les types et performances des scanners (la preuve ici même), ait suffit à créer un brusque effet de basculement vers la filière Cayenno-Parisienne… Entre une probabilité de contrôle via rayon X de 2 ou 3% à Roissy ou Orly et une autre à 10 ou 15% à Shiphol… N’importe quel réseau s’orientera déjà mécaniquement du côté de la facilité, surtout si elle perdure…Au final, on a l’impression d’une sorte d’exploit néerlandais, mais il est à mon avis à relativiser au regard de l’extrême faiblesse des contrôles sur les filières alternatives… FF à probablement raison, il suffirait sans doute de quatre scanners à Rayon X et de deux ou trois médecins attitrés à Félix Eboué, couplés aux tests urinaires et à un ciblage de 20 à 25%… Pour se rapprocher du « miracle » hollandais. Mais cela générerait aussi pas mal de mules détectées à gérer judiciairement. L’effet de saturation dont parle le procureur n’étant pas non plus un mythe…Comme j’expliquais ailleurs, 18 mois d’incarcération d’une mule (à 100€/jour) est égal à un poste de magistrat en moins au niveau du budget de la nation.

  • FF

    J’ai jamais écrit cela Bello, je ne vais pas passer mon temps à répondre sur du vide. Va à Schiphol tu verras, ils n’ont pas investi sur les scanners que tu défends mais sur ceux qui voient in corpore. En Guyane, le gouvernement ne met pas les moyens…

  • le Jaguar

    FF, avez vous effectué-vous même le trajet Paramaribo / Amsterdam et vérifié par vous même comment fonctionnent réellement les contrôles à l’arrivée ? ce serait très instructif.

  • Bello973

    Si tu es en train de dire qu’il y a des scanners « in corpore » (à rayon X donc?) à schiphol, sans ciblage et surveillance médicale, et donc en contradiction avec la réglementation UE, à mon avis on t’a mal informé FF… Le vide informationnel venant en effet en grande partie de l’emploi du slogan « scanner in corpore » sans aucune autre info sur le contexte. Type d’appareil, systématisme ou ciblage, surveillance médicale, conformité aux règles UE?

  • Bello973

    Soyons clairs, le fameux scanner « in corpore » de Schiphol que l’on utiliserait comme on passe un portique en moins d’une minute… Ça commence à ressembler à un mythe invérifié.

  • FF

    Tu es tranquille toi, tu abreuves ce site de tes certitudes sous un confortable anonymat, tu décrètes que je dis des âneries de ron canapé et tu ne lis même pas les textes qui t’expliquent les choses, oui il y a un scanner à rayon X à Schiphol et pas à ondes millimétriques ça il y a en a un à Félix Eboué

  • Frog

    Ouai on dirait même du GZ.

  • Bello973

    Tant que l’on a encore le droit de faire des commentaires anonymes, je suis en effet des plus tranquilles… Mais ne te fâche pas FF, je cherche juste à mieux comprendre, car en effet tes articles expliquent assez mal ce fabuleux mystère du miraculeux « scanner in corpore » néerlandais, qui semble à ce point t’épater.

    Donc pour ceux que ça intéresse d’approfondir (ça va un peu tartiner donc les autres passez plutôt votre chemin) l’info et les sources, un peu plus riches et fiables que la lettre du ministre Caseneuve… Il nous faut les dénicher ailleurs et accessoirement lire un peu l’anglais.

    En fouillant donc sur la tablette depuis le canapé, directement sur le siteweb de l’aéroport de Shiphol, il est principalement et officiellement question de l’usage de scanners à ondes millimétriques, comme à Félix Eboué, utilisés pour la plupart des contrôles de sureté classiques:

    « How does the millimetre wave technology that is used in the security scan work?
    The security scanner works with technology that uses millimetre waves. These waves go through your clothing and reflect on your skin. They ‘bounce back’ an indication of any other materials on your skin, such as plastic, metal, wood, iron, ceramics, etc. That allows the scanner to detect objects. »
    *https://www.schiphol.nl/en/security-check/

    On a donc bien un contrôle de sûreté par des scanners à ondes millimétriques, conforme à la réglementation EU pour les vols standards. Mais, s’agissant de l’usage du scanners à rayon X, il est effectivement précisé:

    « What is the difference between your security scanners and body scanners?
    The security scanner cannot look into the body. The body scanner, which uses x-rays, can do that. Schiphol only uses body scanners for what we call 100% risk flights. Passengers who arrive on flights that have a higher likelihood of drug trafficking are investigated to ensure that they don’t possess any drugs in or on their bodies. »
    *https://www.schiphol.nl/en/security-check/

    Dans ce descriptif « commercial » aéroportuaire, il n’est évidemment pas précisé si tous les passagers de ces vols « 100% risk flight » sont tous testés au scanner au rayon-x (ce qui enfreindrait la réglementation EU) ou si l’on procède comme je le suppose depuis le début, à un ciblage. Ce que permet en revanche la réglementation EU.

    Donc pour en avoir le cœur net sans attendre que FF ne décolle de Paramaribo, et s’en que je n’ai moi-même à décoller de mon canapé, il faut redoubler d’efforts (Oui Frog, je me la pète si je veux) sur la tablette et dénicher une thèse universitaire, qui elle nous donne tous les détails de cette procédure concernant les vols « 100% risk flight ». La sociologue Sanneke Kloppenburg a donc fait le taf, en interrogeant les passagers de ces vols ciblés, notamment pour connaître les dessous du contrôle spécifique « 100% check » qui leur est réservés:

    (Copier-coller dans le traducteur Google, pour les branlouteux qui ont séché les cours d’anglais… Mais en version originale c’est beaucoup plus palpitant, pour mieux savourer le récit du fabuleux mystère, du miraculeux scanner in corpore néerlandais)

    « Drug smuggler profiles, body searches, and the arrival of passengers from the Caribbean at Schiphol Airport »

    « Flights from Suriname, the former Netherlands Antilles, Aruba and Venezuela were all labelled ‘risk flights’ for drug smuggling, which entails that all airplanes, baggage, cargo, crew, and passengers on these flights are subjected to extra controls. In this chapter I examined practices of regulating mobilities by focusing on technologies of classification, examination and control, and the mobile subjects that are thereby created. »

    « Traveller Roy Narain is based on various travel stories I collected from passengers on this route. The interviewees all live in the Netherlands, but many have Surinamese roots and some still have a Surinamese passport. They include Hindustan-Surinamese Dutch, Creole-Surinamese Dutch, Javanese-Surinamese Dutch, white Dutch, and people of mixed origin. While I chose to ‘create’ Roy Narain in order to be able to show what checkpoints people face, all other quotes and experiences of (anonymized) travellers in this chapter are real. »

    «  …all travellers on risk flights may be subjected to the 100% check, most of them, like Roy, will face only a little additional scrutiny. A small number of travellers, however, will be taken aside for a secondary check. These travellers will follow a different route and are not allowed to leave the waiting room at the gate. A Customs official will confiscate their passports and ask them to descend the stairs leading to an interrogation room on the ground level of the airport. Here people will be registered and wait until a Customs official calls them in. During the secondary check, Customs again assesses the credibility of people’s reasons for travel, and checks hand baggage and wallets. In exceptional cases, strip searches and cavity searches are performed. In case there are ‘sufficient grounds for suspicion’, or when there is evidence of drug smuggling, a Customs official with special authority arrests the traveller and hands him over to the Royal Netherlands Military, hereafter referred to as the ‘border police’. If the traveller is suspected of having swallowed drugs, the border police take him to the airport’s G pier, where an x-ray scan of the alimentary canal can be made. »

    Kloppenburg, S. (2013). Tracing mobilities regimes: The regulation of drug smuggling and labour migration at two airports in the Netherlands and Indonesia. [Thesis, fully internal, Universiteit van Amsterdam].

    Le précieux travail de cette universitaire est téléchargeable ici: *https://pure.uva.nl/ws/files/1523529/119055_07.pdf

    Vous en pensez quoi professeur Moutarde? Et bien, comme je le subodorais, même pour ces vols « 100% risk flight » et ce contrôle «100% check » il n’est absolument pas question d’un passage systématique de tous les passagers au scanner à rayon-x…

    «… most of them, like Roy, will face only a little additional scrutiny. A small number of travellers, however, will be taken aside for a secondary check.… If the traveller is suspected of having swallowed drugs, the border police take him to the airport’s G pier, where an x-ray scan of the alimentary canal can be made. »

    Bon là je vous abreuve de la traduction, en remplaçant juste le voyageur Roy par FF, suivant le conseil d’un jaguar et débarquant donc tranquille à Schiphol en provenance de Paramaribo…Juste pour nous mettre dans l’ambiance:

    «… la plupart d’entre eux, comme FF, ne feront l’objet que d’un examen minutieux supplémentaire. Un petit nombre de voyageurs seront cependant mis à l’écart pour un contrôle secondaire.… Si le voyageur est soupçonné d’avoir avalé de la drogue, la police des frontières l’emmène au quai G de l’aéroport, où une radiographie du tube digestif peut être faite. ».

    Sans surprise et vérification faite. On a donc en effet affaire à une procédure de ciblage classique à Schiphol qui contraint uniquement « un petit nombre », « si le voyageur est soupçonné d’avoir avalé de la drogue »… à finalement passer un scan au rayon-x, pour une détection d’ovules ingérées. Exactement comme à Roissy, conformément à la réglementation de l’UE. Fin du fabuleux mystère du miraculeux « scanner in corpore » néerlandais. Et pardon de vous avoir tant abreuvés…

  • Bello973

    Allons Frog, c’est pas en faisant ainsi de la lèche à FF, que tu auras une remise sur ton abonnement…

  • Frog

    I would say, flagrant homophobia !

  • Visiblement Frog ne connaît pas l’expression faire de la lèche…premier degré quand tu nous tiens.
    Bellod, vous savez bien que quand on est juge et partie c’est difficile d’entendre raison…
    En tout cas, commentaire bien intéressante. Oups, j’espère ne pas faire de la lèche à Bellod…

  • Bello973

    Ben, depuis que Frog est subitement devenu ce fervent défenseur de la cause homosexuelle ougandaise, on dirait qu’il s’emmêle encore plus les pinceaux qu’avant…Cet heureux coming-out humaniste a quelque peu l’air de le perturber. Ceci-dit on ne va surtout pas décourager une si belle vocation naissante (défendre la cause homosexuelle, pas le fait de lécher les bottes à FF) juste parce qu’il n’a pas la rèf sur l’expression « faire de la lèche ». On apprend à tout âge.

    *https://www.expressio.fr/expressions/faire-de-la-leche

  • Bello973

    Une autre production tout aussi intéressante, sur la détection des mules à Schiphol via les scanners à rayon x, nous apprend que:

    « Entre juin 2004 et juin 2006, 3 150 voyageurs suspects ont été radiographiés (rapport hommes/femmes : 8 : 3 ; tranche d’âge : 18 à 70 ans ; âge moyen : 24 ans). Des paquets de médicaments ou bolitas (en espagnol pour petites boules) ont été trouvés chez 605 individus (21 %). » (Role of Radiology in a National Initiative to Interdict Drug Smuggling: The Dutch Experience – 2007) *https://ajronline.org/doi/pdf/10.2214/AJR.07.2306?download=true

    Sur deux ans, soit 730 jours, 3150 voyageurs suspects sont donc passés au scanner à rayon X (Siremobil, Siemens Medical Solutions) à Schiphol. Soit environ 4 à 5 voyageurs par jour. La sociologue S.Kloppenburg nous apprenant dans sa thèse qu’un deuxième scanner à rayon-x avait été installé à Schiphol à compter de 2007. Soit en théorie une capacité doublée de 9 à 10 voyageurs par jour. Confirmation supplémentaire que l’on reste donc bien loin du systématisme d’un scanner à ondes millimétriques.

    Autre info intéressante dans ce document:

    « Les images numériques traitables sont distribuées (via une ligne d’abonné numérique asymétrique sécurisée par un réseau privé virtuel) de manière aléatoire vers différents hôpitaux où elles sont interprétées par deux radiologues. »

    Ce qui répond à un point important pour ce type de contrôle. Le support médical. Ici on comprend que l’interprétation des scans est faite à distance par deux radiologues. Ce qui potentiellement allège énormément le dispositif. Il n’est pas précisé s’il y a quand même un médecin sur place à l’aéroport lors des scans à rayon-x (c’est cependant envisageable car la sociologue explique dans sa thèse, qu’aux Pays-Bas les fouilles à corps avec examen des cavités nécessitent la présence d’un médecin, on peut donc spéculer qu’il en va de même pour un examen radiologique. A confirmer cependant). En tout cas, le fait que les radiologues puissent rester dans leur hôpital pour examiner à distances les scans. C’est forcément un gain énorme en terme de moyens humains. Avec ce principe, l’argument « il faut un médecin spécialiste sur place » à l’aéroport, ne tient plus la route. La présence d’un personnel médical lamda (infirmier) plus facilement disponible et faisant le relai, serait dés lors tout à fait envisageable. Avec cette solution à distance, l’argument de la logistique médical n’est à mes yeux plus valable, même s’il faut effectivement organiser une sorte de principe de permanence à mettre en place, ou un staff dédié de radiologues, qui pourraient mêmes être en métropole… L’argument du contexte de pénurie locale de spécialistes, tombant donc également. Un plus énorme pour le principe d’une détection plus éthique, au départ à Félix Eboué…

  • FF

    Un exemple de différence entre la Belgique et la France (ça marche aussi avec les Pays Bas) par Poelvoorde https://www.youtube.com/watch?v=KWLHGtXiEbc

  • Maradona

    C’est quoi en gros? on est impuissant et puis basta?

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