Ce fut un débrayage en douceur, mardi matin à la CTG. A dire vrai, on ne pouvait savoir qui avait suspendu son travail de 9h à 11h et qui avait ignoré l’appel de l’intersyndicale (Guyaweb du 02/05) puisque le mot d’ordre des six centrales était que les agents en débrayage demeurent « à leur poste de travail », et qu’aucun regroupement n’ait lieu hormis celui de la vingtaine de « représentants du personnel », rencontrés dans le hall d’entrée de l’antenne de Montabo.
Sur les « 240 » agents de Montabo et « 3 400 » de l’ex-conseil général, impossible donc de savoir si l’adhésion au débrayage fut majoritaire ou pas. Les syndicalistes ne semblaient d’ailleurs pas non plus au courant, à croire Gaëtan Tariaffe, de l’UTG : « nous n’avons pas mis en place de système pour le comptage (…) on a choisi cette méthode pour pas qu’on nous dise qu’on est en ordre de marche pour une grève », tout en précisant que ce mouvement est « apolitique ».
Reste que six syndicats se sont regroupés pour ces deux heures d’action, preuve que les reproches fusent. Parmi ceux-ci, les « temps de travail, les tickets restaurants (sic), le régime indemnitaire, la refonte de la convention des adjoints techniques territoriaux des collèges et lycées, la prime d’ancienneté des assistantes maternelles, l’organigramme ». On reproche aussi à Rodolphe Alexandre de ne pas avoir opté pour la discutable préférence régionale, et d’avoir rempli son cabinet de personnes extérieures, « alors qu’il y a des fonctionnaires guyanais qui sont capables d’occuper ce poste ». « Le directeur général, le directeur de la communication [sorti du cabinet municipal de Kourou par la nouvelle équipe], le directeur de cabinet [ex-préfet Ferey] » sont dans le collimateur…
« Le plus important pour nous, c’est la cohérence sur l’organisation du temps de travail et la gestion des carrières. C’est un cri d’alerte, on a rencontré à de nombreuses reprises le président mais on ne voit pas la traduction concrète [des engagements] » exprime sans véhémence Tariaffe.
Il est aussi clairement reproché à la « fameuse commission mixte ad-hoc » (qui avait été placée sous présidence de l’ex-conseiller général Fabien Canavy et de l’ex-conseiller régional reconduit, Boris Chong-Sit) et aux élus du conseil général et régional d’avoir pris du retard en 2014 et 2015, en s’égarant dans des « postures politiciennes » pré-électorales, alors que la commission devait préparer au mieux la naissance historique de la CTG. « Nous avons fait des propositions, elles auraient dû être amendées, réfléchies ».
Face aux attentes des représentants du personnel et aux rebonds opportunistes de ses opposants politiques, Rodolphe Alexandre rétorque : « la machine est en marche, elle n’est pas sclérosée. Tout cela demande du temps ». En ce qui concerne l’histoire des tickets restaurant et du lissage des indemnités, le président de la CTG rétorque, en économe des grands jours : « il y a la notion de l’agent payé par le contribuable et le souci de devoir payer la commande publique, ce sont deux challenges. L’organisation va se faire mais de grâce qu’on ne me précipite pas sur un débat qui avance ».
Les syndicalistes ont remis un calendrier à Rodolphe Alexandre, dans lequel ils proposent des temps de décision, d’orientation, de prises de décision. Ceux-ci refusent d’être mis de côté en ce qui concerne la structuration des services et les mouvements de postes. En retour, un rendez-vous a été proposé pour « la semaine prochaine » par écrit aux représentants par le président de la CTG.
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