Les lycées Melkior-Garré et Félix-Eboué manifestent. Un mouvement contestataire de lycéens a été déclenché ce lundi matin pour dénoncer des problèmes d’ordre structurel et pédagogique.
«Déterminés, Nou bon ké sa» sont les principaux slogans du mouvement à Melkior-Garré, lycée de 1600 élèves sorti de terre en 1993. Les années filent sans la moindre amélioration, au contraire les problèmes s’amplifient comme en témoigne Dani Naranin, vice-président de l’association de la Maison des lycéens de Melkior-Garré et lycéen en bac professionnel hôtellerie-restauration : « Melkior-Garré est dans un état déplorable depuis de nombreuses années, l’insécurité est un des principaux fléaux mais aussi des problèmes structurels existent comme les toilettes mixtes au sein de l’établissement. Il y a un manque d’hygiène comme la moisissure sur les murs de la cantine ou dans certaines salles». D’un point de vue pédagogique, les lycéens dénoncent une «désorganisation des emplois du temps».
«On veut du changement, des réponses concrètes de la part de la CTG (Collectivité territoriale de Guyane, en charge de la gestion matérielle des lycées, ndlr)» peste Dani Naranin. «Nous avons le soutien des 500 Frères» s’est-il néanmoins félicité, Olivier Goudet, porte-parole des 500 Frères et une délégation de cinq lycéens ayant effectivement été reçus par la direction afin de «porter les doléances».
A quelques kilomètres de Melkior-Garré, c’est un autre lycée qui fait entendre sa colère: Félix-Eboué, en proie depuis 6 semaines à de fortes tensions. Après une rentrée ratée et plusieurs fois reportée à cause de gros dysfonctionnements organisationnels comme des «emplois du temps incohérents» ou encore des «problèmes structurels», Félix-Eboué reste sous haute tension et l’entrée du lycée était bloquée ce lundi matin.
« Le lycée est mobilisé en soutien aux autres lycées comme Melkior, Elie Castor, Damas, afin de dénoncer le manque d’infrastructures de nos établissements dont la CTG a la gestion. Même si nous avons eu plusieurs réunions avec le rectorat, la CTG et le responsable de l’établissement, rien ne va et toutes nos doléances ne datent pas d’aujourd’hui. Nous nous sentons oubliés» explique Paul-Roger Léandre, porte-parole de la délégation.
«Nous allons imposer une quatrième rentrée car nous ne pouvons pas continuer dans ces conditions. Les emplois du temps restent inadaptés car dans certaines filières il manque des matières : en terminale STL il manque deux heures d’anglais» ajoute Paul-Roger Léandre.
En écho à la journée nationale de grève dans la fonction publique prévue ce mardi 10 octobre, les lycéens manifesteront demain devant le rectorat puis vers la CTG.
Pour tenter d’éteindre le feu qui couve, la Collectivité territoriale de Guyane s’est fendu d’un communiqué relatif au mouvement de grogne des lycées, qui rappelle que «de nombreuses séances d’échanges ont lieu régulièrement, en 2017 notamment, avec les chefs d’établissements des collèges et des lycées de Guyane, de manière à suivre l’état des institutions scolaires dont elle a la gestion» .
La CTG se dit «prête à participer à une table-ronde, de suite, avec l’ensemble des partenaires, afin d’échanger sur le calendrier des travaux déjà en œuvre et sur les moyens d’amélioration des conditions d’enseignement sur notre territoire.»
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