Autre argument récurrent chez Dominique Avisse, le prix proposé par Vitrociset : « la mairie avait donné le budget pour ce marché en le publiant dans le journal. C’était un budget d’un peu moins de 2 millions d’euros. Vitrociset a fait une offre de 20% inférieure à ces 2 millions d’euros et Sarvis a fait une offre de 20% supérieur à ce budget »
Là encore, Xavier Huchon, le dirigeant de Sarvis ne partage pas l’analyse de l’ingénieur-conseil : « Cette offre pour la deuxième tranche à moins de 2 millions d’euros publiée dans un journal ça ne me dit rien. Ou alors que l’on prouve techniquement que cela vaut moins de 2 millions. Il a beau y avoir un budget, on répond avec les prix qu’on pratique, on ne colle pas forcément au budget de la collectivité. Pour faire les choses dans les normes, il faut des moyens. Le béton en Guyane c’est autour de 200 euros le mètre cube quel que soit le fournisseur. Pour ma part je veux qu’on m’explique sur quels critères la mairie a choisi la moins disante ».
Et Xavier Huchon de noter encore : « Trois entreprises ont répondu : en gros une a fait une offre à 1,7 million (Vitrociset), nous à 2,5 millions et une à 4,5. Quand on a répondu pour l’ensemble des tranches vers 2010/2011, il y avait un prix au mètre et, fin 2012, on a de nouveau répondu sans changer ce prix ».
Ce n’est pas l’avis de Dominique Avisse qui estime que, fort de son expérience lors de la réalisation de la première tranche du réseau en fibre optique, Sarvis avait augmenté ses prix, fin 2012, dans son offre pour obtenir la seconde tranche.
Franchement, lorsque j’ai vu ces trois offres, j’ai failli dire, on relance le marché (Dominique Avisse)
Néanmoins, aujourd’hui, Dominique Avisse ne cache pas que cette incohérence et cette disproportion entre les offres, soulignées par Xavier Huchon, l’avaient fait tiquer à l’époque : «Franchement, lorsque j’ai vu ces trois offres, j’ai failli dire, on relance le marché mais je savais que je n’aurai pas d’autre offre vu l’étroitesse du marché du numérique en Guyane (…) Avec Vitrociset 20% moins cher que le budget de la ville de Cayenne pour ce marché, Sarvis 20% au-dessus et Guyacom encore plus au-dessus et en dehors de l’imaginable, soit on déclarait le marché infructueux à cause à la fois d’une offre anormalement basse de Vitrociset et d’une offre anormalement haute des deux autres et on concluait donc qu’aucun n’était bon, soit on se disait il y a quand même une boîte (Vitrociset) qui s’appuie sur un groupe de 2 000 personnes, avec une bonne offre technique et qui a la connaissance du numérique même si elle n’avait jusque là pas fait de VRD mais je savais qu’ils en avaient la connaissance puisque j’ai travaillé 6 ans avec eux au Centre spatial » répète encore Dominique Avisse.
Avant de finir par glisser : « peut-être que l’offre la plus juste, en terme de prix, aurait été une offre à mi-chemin entre celle de Vitrocset et celle Sarvis »
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