Ce n’est pas comme si Vitrociset était dans la pâtisserie et avait subitement opté pour le numérique (Dominique Avisse coauteur de l’analyse des offres relatives au marché litigieux)
Interpellé par nos soins au sujet de cet autre argument du directeur de Sarvis soulignant que Vitrociset France au moment de l’octroi du marché n’avait pas encore travaillé en VRD, Dominique Avisse justifie son choix par cette réponse : « Vitrociset France avait travaillé sur des chantiers numériques de Soyouz. Certes Xavier Huchon argue que, pour Soyouz, Vitrociset ne faisait qu’organiser les chantiers de Cegelec. Mais le fait d’avoir uniquement supervisé des chantiers relatifs au numérique vous interdit-il par la suite d’en faire ? Si vous les organisez, vous suivez ces marchés, on ne peut pas dire que vous n’en avez pas connaissance. Alors, si l’on doit dire à quelqu’un : on vous écarte du marché car vous n’en avez jamais fait dans ce domaine, il n’y a jamais personne qui commence. Ce n’est pas comme si Vitrociset était dans la pâtisserie et avait subitement opté pour le numérique. Ils ne sont pas pâtissiers à Vitrociset, ce sont des spécialistes en numérique ».
Et Dominique Avisse de poursuivre : « D’ailleurs, les gens de Vitrociset je les connaissais bien puisque j’ai travaillé pour eux (cela a même été l’un des deux motifs retenus par le tribunal administratif pour qualifier la procédure d’irrégulière, ndlr) … comme pour les autres Cégelec, Sarvis etc. Au centre spatial, Vitrociset avait eu le marché de l’optique vidéo dont Xavier Huchon était le sous traitant ».
Dominique Avisse admet néanmoins que tout n’a pas été blanc-blanc dans l’offre de Vitrociset relative au marché contesté de la mairie de Cayenne : «Huchon n’a pas tout à fait tort lorsqu’il dit que le premier certificat du centre spatial disait que Vitrociset avait fait des marchés sur le numérique alors que Vitrociset n’avait fait que les organiser et les superviser » concède donc Dominique Avisse (voir cette seconde page de notre article du 6 février sur le sujet).
Cet élément avait d’ailleurs été retenu comme second motif par le tribunal administratif pour conclure, le 26 novembre dernier à un marché entaché d’illégalité. Le tribunal l’expliquant sans ambages en ces termes : « les renseignements fournis par la société Vitrociset France (…) étaient inexactement présentés, dans un sens de nature à fausser l’appréciation portée sur les mérites de cette candidature au détriment des autres candidatures ».
C’est vrai que le certificat du Cnes (…) n’était pas suffisamment précis et que je me suis fait quelque peu abuser parce qu’en réalité les gens de Vitrociset France n’avaient pas passé à l’époque de fibre optique (Dominique Avisse)
« J’ai envie de dire : c’est vrai que le certificat du Cnes (fourni à l’appui de la candidature de Vitrociset, ndlr) n’était pas suffisamment précis et que je me suis fait quelque peu abuser parce qu’en réalité les gens de Vitrociset France n’avaient pas passé à l’époque de fibre optique, ils avaient organisé et supervisé le chantier numérique de Soyouz » concède encore rétrospectivement Dominique Avisse avant de marteler son argument massue : « Mais j’ai travaillé avec eux au centre spatial, ils ont posé des caméras, ils y ont eu le marché de l’optique vidéo. Ils n’étaient pas des pâtissiers, c’étaient des gens du domaine ».
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