C’est une affaire qui a secoué le landerneau en février dernier au moment de la perquisition de la mairie de Cayenne dans le cadre d’une enquête judiciaire sur un marché contesté d’extension du réseau en fibre optique de la ville.
Pour la première fois, Xavier Huchon, le dirigeant de Sarvis, qui a porté plainte au pénal en juillet 2015, s’exprime dans ce dossier.
Parallèlement, Dominique Avisse l’ingénieur-conseil coauteur du rapport d’analyse des offres (dans cette procédure d’octroi de marché jugée irrégulière par le tribunal administratif en novembre dernier) a accepté de nous donner, lui aussi, son éclairage.
Plus de trois ans après les faits, Xavier Huchon le directeur de la société Sarvis à Kourou ne décolère pas. Il ne comprend toujours pas pourquoi, fin 2012, la société Vitrociset France a été choisie pour la deuxième tranche d’un marché ayant pour objet à l’époque, l’extension du réseau très haut débit en fibre optique de la ville de Cayenne.
« Le problème était surtout que l’offre de Vitrociset était selon moi anormalement basse et nous avons souhaité en vérifier les tenants et les aboutissants (…) La société était hors cahier des charges, au moment de l’appel d’offres : elle ne travaillait pas en VRD (voiries et réseaux divers), elle n’avait pas de machine (pas de trancheuse), pas l’expérience, pas les hommes. C’est principalement pour ces raisons que nous avons intenté une procédure en justice et que nous avons demandé les documents relatifs à ce marché que la mairie de Cayenne ne nous a jamais fournis en totalité à ce jour en dépit notamment d’une décision de la Cada (commission d’accès aux documents administratifs) » nous a expliqué fin avril Xavier Huchon lorsque nous lui avons demandé de réagir aux assertions relatives à sa société, émises (dans un droit de réponse à notre article du 6 février dernier) par Dominique Avisse, l’ingénieur-conseil chargé de l’étude des offres et qui avait classé en première position, à l’époque de l’appel d’offres, la société Vitrociset France devant Sarvis, classé en seconde position.
Le problème est qu’en ordre de prix on passait du simple au double, non seulement entre l’offre de Vitrociset et la notre mais aussi entre la notre et celle de Guyacom (Xavier Huchon, dirigeant de Sarvis)
« Par ailleurs, M. Avisse ne précise pas (dans son droit de réponse, ndlr) qu’il y avait trois offres pour ce marché. A Sarvis, nous étions en deuxième position en matière de prix, je ne le conteste pas. La société Guyacom avait aussi soumissionné et était la plus chère des trois. Le problème est qu’en ordre de prix on passait du simple au double, non seulement entre l’offre de Vitrociset et la notre mais aussi entre la notre et celle de Guyacom ».
Interrogé sur ces affirmations du directeur de Sarvis, Me Jérôme Gay, l’avocat de Vitrociset se contente de cette saillie lapidaire : « Tout est faux. Sarvis se comporte comme un mauvais perdant ».
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