Moins de cent personnes, selon notre comptage, se sont amassées jeudi à partir de 9h30 devant la préfecture de Cayenne pour demander le retrait de la loi El Khomri.
La présence de la ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin, au même moment à la préfecture a ajouté un peu de piment à la mobilisation contre le projet de loi travail, jeudi matin à Cayenne. A la sortie de l’avenue Louis blanc, les forces de l’ordre ont tenté de barrer le passage au cortège. Face au cordon d’une dizaine de policiers, les manifestants ont néanmoins rapidement investi la devanture de la préfecture, sans heurts.
Sur une banderole : « Le retrait immédiat » du projet de loi travail, sur les bouches, entonné : « Hollande arrêté El Khomri, arrête tes conneries ». Parmi les manifestants, à part égale privé-public selon la FSU, ce salarié de Edf Kourou : « on se bat pour la conservation du code du travail en l’état, qui nous protège. Le gouvernement se trompe. Il veut créer des emplois en modifiant le code du travail ».
Alexandre Dechavanne, secrétaire départemental FSU : « l’intersyndicale ne veut pas de cette loi car elle va proposer plus de précarité. On nous vend cette loi comme créatrice d’emplois, or il y a déjà eu le bouclier fiscal de Sarkozy avec 50 milliards d’euros de cadeaux fiscaux. Avec Hollande, 41 milliards d’euros dans le cadre du pacte de responsabilité. Ça n’a rien facilité. Et aujourd’hui, nous on dit que c’est en protégeant le travailleur et en créant de la richesse qu’on va créer des emplois. Avec cette loi c’est encore une fois un cadeau fait au grand patronnat, le même qui a des parachutes dorés, des salaires indécents ».
« On se bat pour nos enfants » répondent de concert, deux enseignantes de Matoury. « On donne trop de droits aux patrons en ce qui concerne les licenciements. On ne peut pas accepter ça ».
Albert Darnal, secrétaire général de l’UTG retient, entre-autres, les dommages causés par « le fractionnement du temps de récupération entre deux journées de travail ».
Pour Louis Reynald, élève de terminale et membre du comité de vie lycéenne du lycée Félix Eboué, « cette loi octroie plus de poids à l’employeur et va rendre les relations [de travail] difficiles encore plus rudes. Je côtoie des personnes qui sont en CDI et CDD et dont les droits sont parfois bafoués, avec des renouvellements de CDD quatre fois. »
Alexandra, d’un nouveau collectif citoyen de veille médiatique, « Des pavés dans la crique », demande « plus d’informations pour la population. On n’en parle pas assez dans les médias de Guyane alors qu’on est aussi concernés. C’est bien d’avoir une université mais il faut aussi avoir des emplois pour les jeunes. On demande aux élus de se positionner ».
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