Les enseignantes isolées très affectées
A deux jours de son départ définitif de Guyane, le recteur Philippe Lacombe organisait une conférence de presse jeudi matin, pour évoquer les « trois-quatre points qui sortent assez souvent [dans l’actualité] » : « Grand-Santi, Sinnamary, les actions de prévention contre le Zika dans les établissements » et la suspicion de mauvais traitement à l’école Gaëtan Hermine, dans la rubrique « divers » (sic !). Nous nous intéresserons ici aux risques liés à l’isolement des enseignantes célibataires. Début février, une enseignante « contractuelle du second degré » travaillant à Grand-Santi était victime d’un viol à son domicile, dans la commune. Le procureur de la République, Eric Vaillant nous…
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3 commentaires
Qui a vécu à Grand Santi sait que la gendarmerie attend juste que le temps passe, c est scandaleux. Ce n’est pas un secret, et la mairie actuelle s en moque bien.
L’enseignante est rentrée en Métropole… J’aurais été étonné si elle était rentrée à Cayenne…
Le language bonimenteur des fonctionnaires est affligeant. Il leur suffit deux mots pour démontrer l’absence de pragmatisme et leur volonté de tout lisser et enterrer, quitte à ne pas prendre des mesures efficaces.
Il ne faut pas de confusion entre climat et agression, selon lui. Alors que des cas similaires se répètent depuis toujours. Et si une agression pareille arrivait à sa fille où épouse, ferait-il « confusion » entre climat et agression ?
Il a oublié de citer le suicide de cet enseignant du fleuve qui s’est tué après avoir découvert des selles humaines dans son réservoir d’eau, cadeau des parents reconnaissants. Rendons hommage à ce pauvre homme, encore un « Métro ».
Je l’ai aimé ce fleuve, tous les jours la fenêtre du bureau, les pinceaux, et le contact avec l’eau, le chant des pirogues, le ronronnement des oiseaux. Je l’ai aimé ce fleuve, les bandes colorées d’enfants le long des chemins, les bouts de ficelles, de carton, de métal pour faire des jouets, les fils de pêche et de cerf-volant et ces marmots tout douleur qui s’endorment dans vos bras. Je l’ai aimé ce fleuve et mes gosses, ma classe et le miracle quotidien des yeux qui pétillent, de la confiance retrouvée, du lien qui se crée. Je l’ai aimé ce fleuve et il était mon choix, bien décidé, déterminé pour connaître d’autres expériences sociologiques, éducatives et parce qu’il était mon rêve d’enfant. Je l’ai aimé et il m’a déçu aussi. Le manque de tolérance, la confrontation avec une violence que je ne supportais plus, depuis quelques temps. Je disais au nouvel an que j’avais été confronté à une violence contre laquelle je m’insurgeais mais contre laquelle je n’avais rien fait. J’en portais une sorte de culpabilité. Oui il y a une violence, sociale, symbolique et réelle en Guyane. Oui l’humanisme y trouve difficilement sa place. Oui il y a une action et une réflexion en profondeur à mener pour ceux qui veulent soutenir des valeurs démocratiques dans un lieu qui les accepte difficilement. Alors j’ai aimé ce fleuve et ma fenêtre me manque, ma classe me manque, mes élèves me manquent. On m’a privé de ma liberté de vivre là où j’avais décidé de vivre. Le reste est un combat à mener. Pour la liberté, les libertés.