Depuis ce lundi 12 novembre, jour de grève nationale dans l’Education lancée par plusieurs syndicats du primaire et du secondaire pour réclamer l’annulation des suppressions de postes prévues, la pression n’est toujours pas redescendue. Après trois jours de revendications et une rencontre jugée infructueuse avec le recteur mardi, l’intersyndicale dénonce le “mépris” de ce dernier et appelle à une plus large mobilisation des personnels, des parents, des étudiants, dans “la grève et dans l’action”, ce jeudi à partir de 9h devant le rectorat de Guyane bloqué depuis trois jours. En déplacement officiel à partir de ce jeudi 15 et jusqu’au 17 novembre, le secrétaire d’Etat à l’Education Gabriel Attal aura la lourde tâche de débloquer la situation.
Le fait est assez rare pour ne pas le souligner. Une intersyndicale composée de six syndicats, FSU, SGEN-CFDT, SNETAA-FO, SUD-Education, UNSA-Education et Steg-Utg, fait front commun pour “refuse(r) les réformes Blanquer, dénonce(r) les suppressions de postes et la précarité et revendique(r) une autre politique de l’Etat français en Guyane : école, économie, social”.
En somme l’intersyndicale exige “des mesures fortes afin d’améliorer la situation des personnels et de garantir la réussite de tous les élèves de Guyane.”
Après “5 heures” de réunion avec le recteur de l’Académie de Guyane qui s’est déroulée le mardi 12 novembre avec comme points d’achoppements le “respect des Accords de Guyane, les moyens humains pour une scolarisation de qualité, les conditions de travail des personnels et conditions d’accueil des élèves, la formation des personnels, la résorption de la précarité et le fonctionnement de l’institution”, l’intersyndicale a décidé de maintenir le blocage du rectorat dans l’attente “d’un écrit du recteur” finalement remis hier, mercredi 13 novembre.
“Le document écrit, transmis à l’intersyndicale aujourd’hui (mercredi, ndlr), confirme que le Recteur ne manifeste aucune volonté de faire évoluer favorablement le service public d’enseignement, en Guyane” a fustigé l’intersyndicale.
“Cette plateforme de revendications ne demande rien de plus que ce qui devait déjà être là. Ce sont des moyens qui ont été actés dans le cadre de la réforme Rep+, dans les Accords de Guyane, dans la réglementation, etc..” pointe du doigt Alexandre Dechavanne de l’intersyndicale pour le FSU Guyane.
“Le recteur s’est moqué de nous et le seul moyen d’amplifier le mouvement est de maintenir ce blocage” a déclaré Marion Decavé de l’intersyndicale pour Sud Education Guyane.
Dans ces conditions, l’intersyndicale a décidé de maintenir le blocage du rectorat et appelle à la grève et à une large mobilisation devant le rectorat à Cayenne ce jeudi à partir de 9h.
“On fera un compte rendu complet des propos et des non-propositions du recteur” a conclu Alexandre Dechavanne.
Un secrétaire d’Etat à l’Education en Guyane
Benjamin du gouvernement, Gabriel Attal, 29 ans, diplômé de Sciences Po Paris, nommé lors du dernier remaniement secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse Jean-Michel Blanquer lui-même ancien recteur de Guyane, est attendu en Guyane à partir d’aujourd’hui jeudi 15 et jusqu’au 17 novembre. Bien que son déplacement soit axé « autour de l’engagement des jeunes et auprès des jeunes » comme l’a indiqué son service de presse à Guyaweb, il semble évident qu’une rencontre avec l’Intersyndicale de l’Education soit à l’ordre du jour. » Vu la situation on verra ce qu’est en capacité de proposer le secrétaire d’Etat » a réagi le le syndicaliste Alexandre Dechavanne.
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