Pour cette législative partielle qui se jouera les 4 et 11 mars, Guyaweb a adressé une série de 8 questions écrites aux 8 candidats. Leurs réponses sont publiées sans aucune modification et par ordre d’arrivée.

Davy Rimane à l’origine du recours en annulation de l’élection de juin 2017 était arrivé deuxième au second tour avec seulement 56 voix d’écart. Candidat à la législative partielle, Davy Rimane figure de proue du mouvement social de mars et d’avril 2017 se présente à cette élection sous la bannière de La France Insoumise.

1/ Quel regard portez-vous sur les dix années de mandature de Chantal Berthelot ?

Chantal Berthelot est une femme qui s’est engagée pour la Guyane et ce pendant plus de dix ans. Personne ne peut lui reprocher son travail car je pense qu’elle avait réellement à cœur de faire pour la Guyane et pour ceux qui l’ont élue Députée à deux reprises. Maintenant, ce qu’il faut faire, c’est remettre le citoyen au cœur de l’action du Député afin qu’il sache plus clairement ce que celui-ci fait à l’Assemblée Nationale. La pédagogie est importante et elle ne doit plus manquer.

2/ Comment allez-vous travailler avec le député de la 1^ère circonscription en Guyane et à Paris ?

Le Député Gabriel Serville m’apporte son soutien dans cette élection, il va de soit que nous travaillerons ensemble si je suis élu. À Paris, nous défendrons de concert les intérêts guyanais ; sur le terrain nous tiendrons la population informée de tous les dossiers urgents pour la Guyane. Le territoire guyanais est vaste mais on n’y compte que deux députés, il est primordial que ceux-ci aient une vision commune, ce qui a cruellement manqué depuis juin dernier.

3/ Quels sont vos soutiens politiques et comment financez-vous votre campagne électorale ?

Un certain nombre d’élus locaux m’ont spontanément apporté leur soutien une fois que j’ai confirmé me présenter à nouveau.  Le député de la 1ere circonscription ainsi que tous ceux qui m avaient soutenus en juin dernier (maires, conseillers territoriaux, conseillers municipaux). J’ai également été contacté par la France Insoumise, qui souhaitait m’apporter son soutien. Nous avons longuement discuté à distance de nos visions respectives de la France, de la manière de faire de la politique, des relations entre l’hexagone et les Outre-mer et enfin de la Guyane. Puis je me suis rendu en hexagone, j’ai apporté une meilleure connaissance de notre territoire à la France Insoumise et ils m’ont apporté une meilleure connaissance des sujets nationaux. Dans ce cadre, j’ai décidé d’accepter ce soutien.

4/ Dans quel groupe et dans laquelle des huit commissions de l’Assemblée Nationale siègerez-vous ?

Si je suis élu je siègerais au groupe France Insoumise. Je me suis rendu à Paris le mois dernier et j’ai tenu à les rencontrer avant, afin de m’assurer de ma liberté de ton et d’une facilité de prise de parole dans l’hémicycle, pour interpeller le gouvernement sur les sujets guyanais. Ayant reçu ces deux garanties de leur part, je me suis engagé à rejoindre leur groupe une fois élu. Pour le reste, comme vous le savez, les places en commission sont attribuées aux groupes en fonction de leur nombre et négociées avec la Présidence de l’Assemblée. C’est une discussion qui sera donc engagée après l’élection, mais j’ai déjà fait savoir mon souhait de rejoindre la commission affaires sociales.

5/ Quelle sera la première question orale ou écrite que vous poserez au gouvernement ?

Je compte, très rapidement, interpeller oralement le gouvernement sur sa gestion des sujets guyanais. Je tiens à lui rappeler les engagements pris par l’État avec les accords de Guyane et le mettre face à ses responsabilités. La Guyane a besoin non seulement de réponses, mais également d’actes.

6/ Quelles sont vos priorités à court, moyen et long terme ?

La défense des accords de Guyane est ma feuille de route pour toute la mandature. Je ne lâcherai rien, tant que ce gouvernement ne s’attèlera pas à répondre aux engagements pris par l’État. En tant que Député, mes axes seront les suivants : la question du développement économique, la question de l’éducation et le volet sanitaire. À l’Assemblée, ce dernier volet sera ma priorité dans le cadre, je le souhaite, de la commission affaires sociales.

7/ Quelles actions mettrez-vous en œuvre pour désenclaver les communes isolées et favoriser leur développement ?

Il s’agit d’une prérogative d’État et je ne peux pas vous répondre à sa place. Cependant, comme vous le savez très bien, dans les accords de Guyane, il y avait de nombreux points qui concernaient l’ouest, son retard de développement et qui touchaient au désenclavement de certaines communes. Une fois de plus, nous n’inventons pas des solutions. Elles existent déjà et l’État s’y était engagé, ma mission sera de le lui rappeler.

8/ Quelle serait l’alternative au projet de la Montagne d’Or ?

Ma position sur la Montagne d’Or est claire : je m’oppose à un tel projet. Ensuite, il revient à la Guyane toute entière de décider quel modèle de développement elle souhaite. Mon avis est que le « projet Guyane » doit être un projet de développement durable qui soit respectueux de l’environnement guyanais et qui ne mette pas en jeu la santé de nos populations. Si c’est le projet que la Guyane définit, toutes les alternatives à la Montagne d’Or devront nécessairement apporter ces garanties.