C’est la Bérézina pour le géant pétrolier Total, autorisé par le préfet à forer au large des côtes guyanaises et qui espérait y trouver des hydrocarbures. Les forages exploratoires avaient débuté à la mi-décembre et devaient se terminer en juin 2019.
“On n’a qu’un seul puits d’exploration pour 4 mois de travaux” pour mesurer « nombre de caractéristiques, à la fois de la roche et des hydrocarbures potentiels, et à la suite on refermera le puits et on décidera si l’on continue” avait expliqué Olivier Wattez, directeur général de Total Guyane, à Guyaweb en juillet dernier. La découverte attendue était de l’ordre de “plusieurs milliers de barils de pétrole” et le coût de financement du projet d’exploration était estimé à « 80 millions de dollars ».
Coup d’arrêt pour Total
Depuis ce 27 février, la messe est dite pour Total qui a annoncé au micro de Guyane La 1ère l’absence de pétrole au large de la Guyane avec comme conséquence l’arrêt du permis Guyane Maritime. « Nous avons terminé nos opérations en début de semaine et les résultats sont négatifs. Nous n’avons pas trouvé d’hydrocarbures » a déploré Olivier Wattez sur les ondes de Guyane La 1ère.
Signataire d’un accord-cadre de 10 millions d’euros avec le groupe Total, la CTG « prend acte de l’absence d’hydrocarbures dans le dernier puits exploré par Total dans le cadre du permis Guyane Maritime » et « regrette surtout que la loi Hulot ne permette pas à Total de poursuivre son travail exploratoire, qui aurait nécessairement fini par payer eu égard au potentiel pétrolier manifeste de la zone ; un texte qui, in fine, aura donc surtout eu comme conséquence de priver la Guyane de ressources qui lui auraient certainement permis, à moyen terme, d’accélérer considérablement son développement économique. »
« Tourner la page des énergies du passé »
Du coté des opposants au projet de Total, c’est « un soulagement » et « il aurait fallu que ce soit le bon sens qui mette un frein à ce projet et pas uniquement l’absence de pétrole » a réagi Marine Calmet, juriste à Nature Rights. « C’est tant mieux pour l’économie guyanaise qui doit se tourner vers des projets soutenables pour la planète et qui ne mettent pas en danger le climat (…) Il est temps de tourner la page des énergies du passé » a-t-elle déclaré à Guyaweb.
Pour rappel, la demande en référé-suspension déposée par sept associations (1) le 17 décembre dernier afin d’obtenir la suspension des forages pétroliers de Total en Guyane avait été rejetée le 1er février par le tribunal administratif de Cergy-Pontoise. Par ailleurs un recours au fond, déposé le 12 décembre, porté par les Amis de la Terre France et Greenpeace France, demandant l’annulation du permis d’exploration, est en attente de jugement.
(1) Les Amis de la Terre, Greenpeace France, Guyane Nature Environnement, Nature Rights, Sea Shepherd France, Surfrider Europe et ZEA –
10 commentaires
Les géologues de TOTAL seraient ils si nuls ?
J’attends de tous ces gens ne vivants même pas en Guyane et qui parle au nom des Guyanais de voir tous leurs » projets soutenables pour la planète » et combien d’emplois ils vont créer pour nos jeunes aux chômage
Pourquoi faut-il toujours attendre que les autres viennent faire le travail pour vous? C’ est un enjeu de Société
Merci de ne pas parler au nom de tous les guyanais.
Je ne suis pas certains que l’on rêve tous de vendre notre pays, en échange de marée noire, de métaux lourds et de cyanure.
Bon nombres de guyanais vivant en guyane et n’ayant pas forcément la prétention de parler au nom de l’ensemble des guyanais sont également soucieux de l’environnement et contre ce type de projet. L’Un d’entre eux s’est d’ailleurs récemment fait sortir du carnaval manu militari et retrouvé en garde à vue …
Ouf ! Il suffit maintenant d’abattre la Montagne d’Or et on pourra retourner sous cloche
Maintenant qu’on n’a plus de pétrole, ya plus qu’à avoir des idées…
JCB président !
Comme mon intelligence est au ras des pâquerettes, y’a un truc qui me chafouine: le pétrole connait lui aussi des frontières ??? C’est-à-dire qu’on puise côté Surinam et puis stop, rien dans les eaux territoriales guyanaises et hop, retour côté Brésil ah j’en tiens une couche…
avoir conscience de ses limites, c’est déjà une qualité !