C’est un ciel de case qui mesure 1,50 m de diamètre. Il est un des plus grands réalisés par l’artiste wayana du Haut-Maroni Aïmawalé Opoya, habitant du village de Taluen situé à 1h30 du bourg de Maripasoula.
Ce grand ciel de case appelé aussi « Maluwana » est actuellement en cours de finition durant les Journées des peuples autochtones qui se déroulent sur la place des Palmistes à Cayenne tout au long du week-end. Entre deux pauses, Guyaweb s’est entretenu avec Aïmawalé Opoya, l’un des gardiens du savoir amérindien et protecteur de l’environnement.
De Taluen à Cayenne
“Pour les Journées autochtones j’ai prévu de faire un grand ciel de case sur commande de la CTG, c’est l’un des plus grands ciels de case jamais réalisés, il fait 1,50m de diamètre, il est tiré d’un contrefort de l’arbre du fromager (un arbre sacré). Parfois j’utilise de l’acajou” explique l’artiste wayana Aïmawalé Opoya. “Dans la conception d’un ciel de case, le plus important est le séchage”. Pour ce ciel de case actuellement aux Palmistes, il a fallu “deux mois de séchage à l’air naturel. Il fallait que toute la sève tombe (..), le bois devait être sec avant de commencer la peinture.” Cet impressionnant ciel de case est arrivé “par pirogue jusqu’à Cayenne. Ces deux dernières semaines au village à Taluen, j’ai peint à base de peinture naturelle (argile) et ici durant les Journées des peuples autochtones, je fais la finition.”
Une transmission familiale
La création de ciels de case est une histoire familiale. L’artiste Aïmawalé Opoya a commencé à peindre à l’âge de “6 ans avec (s)on grand-père qui était un grand artiste et sa spécialité était de créer des ciels de case. Il m’a appris tous les motifs qui représentent des légendes et m’a montré où récupérer les bonnes terres, de l’argile coloré que l’on trouve souvent sous le lit du fleuve mais aussi dans la forêt ou sur une montagne cassée. Il m’a inspiré et je me suis lancé dans la création de ciels de case en 1986 après son décès. Dès lors j’ai commencé à faire des recherches, dans les archives au Suriname, dans des musées comme le Quai Branly où j’ai vu les plus anciens ciels de case transportés par les explorateurs d’auparavant. Aujourd’hui je transmets mon savoir-faire à mes fils et j’ai formé deux personnes dans le village.”
« Sur un ciel de case il y six principaux motifs : la chenille, le jaguar, le tapir, le tamanoir, l’esprit des eaux et notre héros légendaire Kaïlawa qui a fondé le peuple Wayana d’aujourd’hui. Mais selon la taille du ciel de case on peut ajouter des motifs, comme la tortue sur ce ciel de case géant. Accroché au sommet du carbet communautaire “Tukusipan”, le ciel de case protège le village contre le mauvais esprit, les maladies ».
Pour aller plus loin : La fabrication du ciel de case, article du Pag
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