Tel est le thème de la conférence qui sera donnée par Loïc Marie-Magdeleine le jeudi 14 juin à l’Université de Guyane.
Le dancehall, « dernière forme en date de la musique jamaïcaine » incite-t-il à la violence ? En effet cette musique « rencontre des difficultés sur le plan local et international non seulement à cause des thématiques abordées mais aussi par la manière dont elles sont traitées (…). Ainsi, le traitement de la violence à travers le gun talk, ces textes faisant l’apologie des armes à feu, entraîne des critiques (…). Par ailleurs, l’approche très explicite et très crue de la sexualité entraîne également des critiques du fait de la teneur misogyne et homophobe de certaines chansons ».
En conséquence, des actions ont été menées « par les groupes LGBT sur le plan local (…) et international (…) pour mettre un terme à la production de ce genre de titre » et des artistes renommés « ont vu leurs tournées annulées aux Etats-Unis et en Europe, certains ont été interdits de séjour aux Etats-Unis pendant des années ».
Pour Loïc Marie-Magdeleine, « il convient de comprendre les raisons pour lesquelles le contexte particulier de la Jamaïque a conduit à ce genre de propos. L’objectif étant de démontrer : d’une part, que les textes incriminés pour homophobie ou misogynie renferment une codification de la sexualité qui va au-delà de l’orientation sexuelle et de l’opposition hétérosexualité/ homosexualité, pour définir un modèle valorisant et valorisé en termes de pratiques sexuelles ; d’autre part, que ces chansons qui ont assuré une immense popularité à certains artistes (…) en les érigeant en défenseurs d’une certaine moralité face à des valeurs qui seraient imposées de l’extérieur, auront finalement servi la cause qu’ils étaient censés combattre ».
Loïc Marie-Magdeleine est maître de conférences à l’Université de Guyane et responsable du Master d’Anglais à l’Ecole Supérieure du Professorat et de l’Education. Ses travaux portent sur le mouvement Rastafari, le reggae/dancehall et les questions de discrimination.
« Le destin paradoxal du dancehall », une conférence de Loïc Marie-Magdeleine le jeudi 14 juin à 18h30 à l’Université de Guyane (salle F01) à Cayenne.
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