Cette photo qui circule sur les réseaux sociaux à l’initiative de l’écrivaine Françoise Loe-Mie* et qui a été érigée en totem devant le lycée Léon Gontran Damas, est également dénoncée par l’Association des Amis de Léon Gontran Damas (ASSALD) qui la qualifie de « lamentable » et parle de “crime de lèse-majesté”.
En effet, la photo qui devrait être celle de l’écrivain et poète guyanais est en fait celle d’un écrivain surinamien, Henri Frans de Ziel, comme nous l’a confirmé le service de la communication de la Collectivité territoriale de Guyane en charge de la construction et de l’entretien des collèges et lycées de Guyane.
Contacté par Guyaweb sur le sujet, le service com’ de la CTG nous a indiqué “qu’un point de cabinet se tient actuellement” mais que « la CTG n’a pas réalisé l’identité visuelle du totem » sur ce sujet qui fait grand bruit.
Selon nos informations « la CTG aurait financé une commande de projet de totem du lycée Léon Gontran Damas à une entreprise privée » nous a glissé une source proche de ce dossier devenu embarrassant pour la Collectivité territoriale de Guyane.
Cette année 2018 marque en effet le 40e anniversaire de la disparition de Léon Gontran Damas, poète et écrivain guyanais, cofondateur du mouvement de la négritude avec Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor dans les années 1930 puis député de Guyane.
En 2017 un totem affichant une photo de Léon Gontran Damas devant le lycée du même nom situé à deux pas du rond-point Adélaide Tablon à Rémire-Montjoly, a été financé par la Collectivité territoriale de Guyane, puis érigé en « février » 2018.
Sauf que la photo qui y figure et qui fait polémique n’est pas celle de l’écrivain guyanais mais celle de l’écrivain surinamais Henri Frans de Ziel.
“Cette photo n’est pas celle de Léon Gontran Damas, c’est lamentable” s’est exprimée Thérèse Damas, petite-fille de Léon Gontran Damas et membre de l’Association des amis de Léon Gontran Damas.
“J’essaie de comprendre comment on a pu faire une telle erreur. En tout état état de cause il est évident que ce n’est pas une photo de Léon Gontran Damas” nous a confirmé Eugénie Rézaire, présidente de l’ASSALD.
“Les membres de l’ASSALD s’activent pour rétablir cette contre-vérité (…) car ce n’est pas une photo de Léon Gontran Damas et c’est méconnaître son oeuvre et son engagement” nous a aussi affirmé Eugénie Rézaire.
“Comme l’a dit un membre de l’ASSALD, c’est presque un crime de lèse-majesté” a-t-elle conclu.
Pour l’heure, l’Association des Amis de Léon Gontran Damas demande que « cette photo soit enlevée« .
Mais il paraît invraisemblable que cette photo soit restée autant de mois devant le lycée Léon Gontran Damas sans que quiconque – notamment l’ASSALD, la CTG et le lycée Léon Gontran Damas – ne remarque cette grossière erreur.
11 commentaires
Pourquoi en faire une polémique, il suffit de demander au fabriquant de refaire correctement…..! Maintenant tout est sujet à polémique, l’erreur est humaine
Lam, il faudra un jour sortir de la médiocrité. La culture n’est pas la priorité pourtant beaucoup se revendiquent intellectuel (lle)s. Porter le savoir et la connaissance à la jeunesse du pays pour un futur meilleur me semble important
En l’occurrence, elle est un rien grossière
Quand on ne réalise pas soi-même la méprise durant presqu’un an, on a au moins la bienséance de fermer sa … et ne surtout pas jouer les vierges effarouchées, ASSALD, CTG, lycée Léon Gontran Damas et Madame Thérèse Damas.
Vous auriez dû réparer la faute en silence. Ou la laisser… A défaut, vous avez encore étalé la médiocrité.
GZ c’est facile de s’exprimer sous un pseudo. Votre commentaire
agressif est il nécessaire pour donner votre avis ? Seriez vous un garde chiourne de la CTG ? GUYAWEB ce totem est il visible sur la voie publique ? Pour info je suis la petite cousine de LG DAMAS.
Bonjour madame, la photo de ce faux Léon Gontran Damas a été prise ce mercredi devant le lycée du même nom par l’auteure de cet article Katia Lei Sam
Madame,
je m’exprime sous mon identité, n’ayant aucun besoin d’un pseudo.
Mon commentaire n’est pas agressif (vous semblez ignorer ce que signifie l’agressivité) mais blasé devant ces postures dont le ridicule n’est pas mon avis, mais un fait.
D’où tirez-vous cette fantaisie de « garde-chiourme de la CTG » ?
Pour info je suis le frère de ma sœur.
C’est l’œuvre, la poésie et la mémoire qui compte en vérité. La photo est une erreur grossière certes mais risible sur le fonds. ( surtout après un an sans que cela ne choque personne)
Rien de grave mais symptomatique des collectivites….ca me rappel des reunions ou les chiffres des presentations sont faux….on en rirait si ces gens etaient pas si pretentieux.
Bonne fetes a tous
« Très cher » Léon : fausse polémique… et évitement des vraies questions
1/ oui, visiblement, un service de la CTG a fait une bourde, et personne ensuite de ne s’en est aperçu avant l’installation du totem. Et alors ? Même le très branché magazine en ligne « Roots » spécialisé dans le « black lifestyle » a fait – et quelques années avant – la même erreur, qui n’est toujours pas corrigée ; cela ne leur a pas attiré la colère des gilets jaunes damassiens.
Il faut dire qu’en plus, les deux écrivains, le guyanais et le surinamien, se ressemblent quand même beaucoup.
Faudra-t-il exiger la démission du président et des élus de la CTG ? Un tel crime est-il réparable aux yeux des citoyens guyanais, des thuriféraires confits de l’ASSALD, ou des parents collatéraux de défunt poète ?
2/ une solution simple pour ce totem : l’ôter purement et simplement, étant donné que devant le lycée il sera déjà dégradé et tagué dans quelques semaines et que ce type de matériel est tout de même coûteux. Une simple pancarte sur la grille d’enceinte peut suffire pour exercer les talents gribouilleurs de nos ados boutonneux.
3/ il est toujours assez insupportable – pour un adulte responsable un peu au fait du monde du livre et de l’édition en Guyane, et notamment du problème des droits d’auteurs – d’entendre s’exprimer (surtout pour se plaindre) des membres de la famille Damas.
En dehors de quelques textes encore sous droits chez les éditeurs parisiens Présence Africaine et Gallimard, toutes les rééditions de textes ou publications d’inédits sont soumises aux héritiers « familiaux » de l’oeuvre de L. G. Damas. Lesquels ne font rien pour aider les nouvelles éditions, ce qui explique que quasiment rien de l’oeuvre de Damas, d’ailleurs quantitativement peu abondante, n’est disponible au public en librairie.
Ainsi, si l’on peut trouver facilement « Black Label » réuni à quelques autres poèmes dans un intelligent petit volume de la collection Poésie Gallimard (n°469, 154 p., 6,30 €) réédité en 2011, il n’en est pas de même pour « Dernière escale », un ouvrage réunissant 144 p. de poème inédits de L. G . Damas, publié en 2012 par la très inconnue et très introuvable maison d’édition parisienne « Regard du texte ».
En effet, cette édition confidentielle autorisée par les ayant-droits familiaux de l’oeuvre de L. G. Damas en coûtera au lecteur 350,00 € (en Guyane + 15% = 402,50 €), si le lecteur arrive à la trouver ou à se la faire commander par son libraire, ce qui est loin d’être sûr.
Inutile pour lui de chercher à consulter ou emprunter cet ouvrage dans une bibliothèque publique guyanaise, aucune d’entre elles ne l’a dans ses rayons.
La culture devrait être accessible à tous, mais Léon est tellement « cher » au coeur de sa famille.
Une boulette certes , mais sans grandes conséquences….