La visite officielle du chef de l’Etat Emmanuel Macron, prévue du 24 au 26 mars, près de sept ans après son dernier déplacement en Guyane, risque d’être boycottée par Gabriel Serville, le président de la Collectivité territoriale de Guyane (CTG). En effet, les récentes déclarations du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin lors de sa réunion avec les élus corses le 26 février, dont l’un des points de discussions était de « reconnaitre que la collectivité de Corse a une place singulière dans la Constitution, soit un statut d’autonomie« , ont mis le feu aux poudres.
Dans un point presse tenu à Paris et rapporté par nos confrères de La 1ère, Gérald Darmanin a déclaré que les points de discussion étaient de « reconnaitre que la collectivité de Corse a une place singulière dans la Constitution, soit un statut d’autonomie qui permet de reconnaître ses spécificités linguistiques, culturelles, insulaires. Le deuxième sujet, c’est une habilitation générale qui serait donnée par la Constitution pour que le gouvernement en ce qui concerne le réglementaire, et le Parlement en ce qui concerne le domaine législatif, puissent déroger au règlement, au législatif, sur des lois afin de permettre à la Corse d’avoir une adaptation particulière d’une loi décidée ou d’un décret. C’est ce qu’on appelle le pouvoir d’adaptation qui reprend grosso modo la proposition de 2002 qui avait jadis échoué. Le troisième sujet, c’est les domaines de compétences législatives ou réglementaires qui seraient propres à la collectivité de Corse, ce qu’on appelle l’autonomie (..). Nous n’avons pas listé les compétences concernées par cette autonomie réglementaire ou législative, mais c’est une loi organique qui après la réforme constitutionnelle fixera les modalités et les compétences dans lesquelles s’inscriront cette autonomie. »
Ces déclarations du ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer Gérald Darmanin, à la sortie d’une réunion avec les élus corses qui s’est tenue le 26 février, ont suscité de vives réactions de l’exécutif de la CTG. Gabriel Serville, le président de la CTG, invité du Guyane Soir de nos confrères de Guyane La 1ère le 27 février, s’est dit « profondément choqué et extrêmement en colère (…). Ça fait quelques décennies que la classe politique se bat pour que la Guyane puisse bénéficier d’un statut qui soit fait sur mesure (…), identifié dans la Constitution comme étant un territoire ayant un statut d »autonomie. »
Gabriel Serville considère que c’est « une insulte qui est portée à l’intelligence des Guyanais » (…). « Nous allons faire entendre au président de la République qui a programmé de venir en Guyane à la fin du mois de mars notre positionnement. Mon positionnement est clair, je vais exiger du président de la République deux choses : avant de venir en Guyane, qu’il annonce clairement à la population de Guyane son intention de faire exactement ce qu’ils ont fait pour la Corse, et qu’il décide d’éradiquer l’orpaillage illégal, dont on connait les exactions et les conséquences négatives sur la Guyane, comme étant une grande cause nationale. En dehors de ces deux points, je me réserve le droit de participer à cette visite officielle du président de la République en Guyane. »
Pour rappel, depuis deux ans, le projet d’évolution institutionnelle de la Guyane vers un statut d’autonomie inscrit dans la Constitution, fer de lance de la mandature Serville à la tête de la CTG depuis juin 2021, n’est toujours pas finalisé. Il y a eu « 25 comités de pilotage, 22 résolutions, trois Congrès des élus » a rappelé Gabriel Serville. « Il reste une toute petite étape à franchir » estime-t-il. Petite étape certes, mais parsemée de gros cailloux sur la route, notamment la problématique de la représentation autochtone au sein de la future collectivité, qui n’est toujours pas tranchée. Elle devrait l’être le 16 mars lors d’un Congrès spécifique des élus, quelques jours à peine avant la visite officielle du chef de l’Etat en Guyane.
» La comédie a assez duré, aujourd’hui on n’est plus disposés à jouer à ce jeu de massacre » (Gabriel Serville)
En savoir plus dans notre dossier consacré au projet d’évolution institutionnelle de la Guyane
29 commentaires
Et sans doutes que macron se réserve le droit de commencer à s’intéresser au « projet » lorsque 2,3 p’tits détails seront réglés, la question autochtone et le financement …
Ce qui n’enlève rien à l’absurdité du projet corse.
Et l’Europe elle en pense quoi l’Europe ?
Maître kabello, l’érudit, peut il nous faire une petite synthèse des plus et des moins, notamment en terme de subsides européens si le « projet » devait aboutir ?
… l’argent braguette on touche toujours ?
Frog qui invoque donc les subsides de maman l’Europe pour effrayer sur le principe de plus d’autonomie politique locale. Ces indécrottables assistés tout de même… Mais pour répondre un peu à ta question, le projet d’autonomie prévoit le maintien du statut de RUP et donc un niveau de subventions européennes inchangé. L’Europe s’en fout un peu de la tambouille constitutionnelle interne française…Ce qui détermine son niveau de financement c’est le respect du droit communautaire (les RUP y son soumis, les PTOM non) auquel la Guyane devra donc de toute façon continuer à se plier, pour conserver ce précieux statut de RUP et le pognon européen qui va avec. Ce qui est aussi en principe un garde-fou, notamment en terme de respect des normes environnementales…Même si on a bien vu que l’Etat avec l’assentiment de la CTG (actuellement dépourvue d’élus écolos) sait aussi y faire pour essayer de faire en sorte que la Guyane puisse déroger à la règlement européenne sur la biomasse (exception RUP RED3). Tout cela c’est de la négociation et c’est donc par nature élastique. Serville explique donc que le choix c’est de rester une RUP en allant glaner des dérogations ponctuelles… Exactement la situation actuelle donc.
Et sinon tu mélanges tout. Les allocations familiales n’ont rien à voir avec maman l’Europe…Ça c’est papa l’Etat…Tant que les guyanais financeront eux aussi ces prestations via la CSG. Pourquoi seraient-elles supprimées?
A quoi ça sert de ne pas recevoir protocolairement le président de la république ? C’est justement l’occasion pour le président de la CTG de lui faire une déclaration publique qui sera retransmise partout dans l’hexagone, lui tenir les mêmes propos que lors de l’interview devant les guyanais. Voilà qui demande un peu plus de courage.
Effectivement le nerf de la guerre étant le financement, c’est du pain béni pour le gouvernement qui cherche à faire des économies. Exemple la nouvelle Calédonie. Préparez-vous à vous serrer la ceinture. Je ne pense pas que Serville soit respectueux de l’écologie, Donc vive l’exploitation du pétrole, des terres rares, de l’or et de la forêt. Je pense qu’il faut faire des plus et des moins, sans noyer le poisson comme savent si bien faire les politiques de tous bords. Seule façon de juger rationnellement cette autonomie.
Soyons attentifs.
« Ça fait quelques décennies que la classe politique se bat pour que la Guyane puisse bénéficier d’un statut qui soit fait sur mesure »
Cette classe politique n’a fait que ça, et c’est ça le problème, elle n’a rien fait d’autre. Elle passe son temps à accuser l’Etat, le statut, les normes, etc…
En 2010, la population Guyanaise a exprimée par referendum son souhait de voir le cadre évoluer vers la mise en place d’une Collectivité Territoriale de Guyane, en refusant l’autonomie. On a entendu alors que la population avait fait le mauvais choix.
En 2016, se met en place la CTG. On ne lui laisse même pas le temps d’œuvrer que nos élus font la chose qu’ils savent faire : faire des congrès pour chanter en cœur c’est la faute à l’état, que la CTG n’est pas le bon cadre.
Et 5 ans plus tard, on décide comme ça qu’il faut aller vers l’autonomie dont personne n’est capable de définir le moindre contour.
C’est du n’importe quoi.
Nos élus se comportent comme des enfants capricieux.
Et le coup de Serville qui menace de bouder parce que l’autre a (peut être) eu son bonbon et pas lui…Arf.
ça n’est jamais arrivé ?
Domino, n’oubliez pas que c’est très local d’avoir une grande bouche quand les gens ne sont pas là et de ne plus rien dire en face à face. Surtout niveau politique. Et puis, les élus corses ne sont les rigolos guyanais.
« Une insulte à l’intelligence des Guyanais » mouai, ben disons qu’elle a été quelque peu écornée par les 500 tocards et les postillons de goudet, l’intelligence.
Mais soyons rassuré, bello nous dit que ce n’est rien, tout va bien se passer. Simple petits ajustements administratif, ça ne vaut même pas un tableau comparatif.
Mon inquiétude, que macron profite du « projet » pour permettre l’exploitation des terres rares…avec l’exclusivité; mais délires éthyliques, sans doutes, c’est l’heure de l’apéro.
…en même temps.
La nouvelle Calédonie a déjà cette autonomie politique, la Corse va aussi l’avoir…Pourquoi cela devient-il soudainement inepte quand ce sont les élus guyanais qui la réclament aussi? Visiblement, et je me contente d’un euphémisme, il y en a beaucoup qui sont encore englués dans leur paternalisme à la papa Vignon, escomptant parfaire un demi-siècle supplémentaire, l’éducation mentale de ces « grands enfants » que sont les élus locaux tropicaux. On a un peu l’impression que certains localement n’assument pas ces élus qu’ils mettent ou laissent mettre au pouvoir…Cela ressemble méchamment à de la citoyenneté touristique endémique, ne s’en remettant qu’à la décision politique parisienne et au bonheur des sorties carbets dominicales, loin, loin, bien loin de cette plèbe vivant pour moitié sous le seuil de pauvreté et dans les squats… Certains se jugent trop privilégiés pour remettre en question et en danger ce ronronnement confortable que nous confère l’impotence et donc l’indolence politique. Cela peut parfaitement se comprendre… Mais c’est une vision des choses tout aussi immature…Voir même beaucoup plus.
Sinon, là où Serville se plante à mon avis avec son petit caca nerveux (misiè lé fè gorgète) c’est qu’il est au contraire stratégiquement et politiquement beaucoup plus simple d’attendre que la Corse déblaie le terrain. gmangier a bien raison, en Corse les élus et militants locaux ont déjà montré qu’ils ont les moyens et la motivation pour mettre le feu à la rue et aux administrations, parfois même au cris de « statu francese assasinu »… Ils ne se contentent pas d’une façade et de quelques palettes en flamme. Ça rigole un peu moins en termes de pression politique. Donc pour ne pas en arriver aux mêmes extrémités d’adultes, et miser sur une évolution bon enfant, le mieux c’est encore que la Corse ouvre d’abord la voie de l’autonomie. On est plus à cinq ans près. Une fois franchi ce pas, et après le constat que la Corse autonome ne s’effondre pas…Beaucoup de fantasmes et épouvantails locaux n’auront plus grand sens. Ne restera alors plus que ce bon vieux paternalisme atavique du temps des colonies, pour justifier que les « grands enfants » des ex-colonies, n’aient pas eux aussi le droit de prétendre au même genre d’émancipation que les corses. Ces authentiques adultes, qui foutent le feu dans la rue et les bâtiments publics, s’attirant du même coup le respect et l’écoute de Macron et Darmanin, pour obtenir leur autonomie.
Peut-être que les Corses savent que ce n’est pas ce qui brille qui a le plus de valeur…ce n’est ni une histoire de couleur, ni de paternalisme. Les valeurs ne sont pas les mêmes. On ne croise pas de Corse avec un bonnet de bain sur la tête en tongs moumoute faisant du vélo électrique en amazone avec sa cage à bout de bras et ses quarante bagues dorées à chaque main…
Bof, à tout prendre, je préfère encore le côté bling-bling niais, versus le côté facho en treillis kaki…
https://www.marianne.net/societe/police-et-justice/leo-battesti-fondateur-du-flnc-sur-les-liens-avec-la-mafia-corse-on-etait-des-gens-bien-a-lorigine
Même si cela ne résume évidemment pas tous les corses, il faut en effet certaines valeurs particulières pour qu’une société cultive en son sein un système mafieux. Il paraîtrait que cela serait aussi un peu lié à des enjeux de pognon. Et que tu exhibes une bagouze en or ou un flingue rutilant, psychologiquement c’est le même genre d’affichage prétentieux en quête d’affirmation…L’un valorisant le pouvoir de l’argent l’autre de la violence. Quant à résumer tous les guyanais à ce genre d’archétype…On a déjà évoqué les stéréotypes il me semble. D’autant que cela n’explique pas pourquoi les aficionados conscientisés des sorties carbets sont à ce point incapables de prendre la CTG… D’autant que ce n’est pas votre clown en vélo qui ne vote certainement pas, qui les en empêche…
Sinon, du point de vue universel républicain sans distinction des origines, 26 préfets monochromes consécutifs nommés et affectés en Guyane en 75ans, il y a forcément un atavisme chromatique historique dans la persistance d’une telle constance. Les gens le constatent bien…Et ils en concluent même qu’il y en a certains que cela ne gène en rien. Car comme l’explique Morvandiau, on ne va quand même pas mettre de grands enfants, supposément « haineux » qui plus est, à la tête des affaires et décisions sérieuses locales… Paternalisme atavique cautionné localement par quelques stéréotypes, impliquant en écho un ressentiment excessif en quête d’émancipation. Ce qui explique malheureusement qu’un clown identitariste comme Séba attire les foules et les élus anticolonialistes. Le drame de la colonisation n’est pas totalement purgé localement, mais sur tous les bords il me semble…Cette crispation viscérale sur l’autonomie en principe intellectuellement évidente et souhaitable pour tout citoyen local du point de vue de la maîtrise de son environnement immédiat, en est l’une des résurgences évidentes. Certains sont éminemment persuadés que ces élus locaux ne les représentent et ne les servent pas…qu’ils ne font pas partie de leur clientèle. Or comme disait Félix Eboué, au passage la preuve incarné que le stock préfectoral pourrait très facilement consentir à l’occasion à quelques diversification, « jouer le jeu » impliquerait alors de faire preuve du même genre de cécité bienveillante…Ne pas se formaliser du fait que par chez nous l’histoire veut que les préfets sont encore plutôt d’une couleur, et les élus d’une autre (plus nuancée cependant). Or là, pour ne pas tourner autour du pot, ce qui terrifie fondamentalement Frog et Morvandiau, ce serait de donner plus de pouvoir aux élus locaux un peu trop majoritairement créoles (haineux) à leur goût.
Toujours pas pigé pourquoi certains liens https provoquent une mise quarantaine de certains commentaires mais pas d’autres…Le taulier il va falloir que tu ailles un jour tirer les vers du nez au webmestre…
Le préfet étant le représentant de l’Etat en région, je ne comprends pas votre idée fixe sur sa couleur ou son origine. Ça n’a aucune importance vu qu’il y a les élus locaux de l’autre côté. Chacun son rôle. C’est d’ailleurs une bonne idée que ce ne soit pas le cas ici comme ailleurs afin d’éviter les copinage locaux, les compromissions ou autre népotisme propres aux attaches locales.
Gabriel Serville est en colère…
Nul doute qu’à l’Elysée la peur gagne le Président et son entourage.
Et dire que dans vingt ans, si ce n’est avant, les noms de Gabriel Serville, de Goudet et Madame, des 500 (50) clampins, des membres du « Front », du « Komité drapo » et autres chefs autoproclamés de groupuscules, ne seront même plus connus des habitants de cette région.
L’Histoire a cela de magnifique, qu’elle relègue dans sa poubelle les choses insignifiantes.
Adiós a los inútiles y pretenciosos ! Hasta la vista siempre !
@gmangier
« Les valeurs ne sont pas les mêmes »
Oui et l’histoire non plus d’ailleurs. La légitimité historique et l’identité du peuple Corse sont indéboulonnables.
Ce n’est pas le cas en Guyane.
Les revendications autonomistes ou indépendantistes que l’on entend chez nous, ne viennent pas des peuples colonisés de Guyane.
Il s’agit malheureusement toujours de postures et d’errements coloniaux de type caldochisation : domination mémorielle, culturelle et politique, accaparement des terres et des savoirs ancestraux dans des objectifs qui caractérisent toujours le fait colonial occidental. Et toujours évidement cette persistante difficulté a accepter l’autochtonie, qui contrairement aux Antilles, est toujours bien présente.
Il n’y a pas de déconstruction de la terra nullus, ni de rupture avec la colonisation, mais plutôt sa capitalisation, en toute imposture, en se faisant passer pour le colonisé revendiquant justice.
gmangier, en république l’Etat et son incarnation locale ne sont pas censés avoir de couleur spécifique. Cela reviendrait à entretenir une forme de racialisme totalement proscrit par notre constitution. Ne pas en tenir compte contribue à entretenir malencontreusement l’idée de cette fameuse « suprématie blanche » que dénonçait Félix Tiouka. D’autant que l’époque Vian a démontré que cela n’empêchait en rien le copinage…
Bizarrement pour certains l’autonomie est avant toutes choses un processus identitaire…Pas un processus politico-administratif … Je pense que c’est bien le cas pour Castor et quelques autres, tels que Morvandiau, Kémi Séba, ou encore Zemmour. C’est un prisme d’interprétation exclusivement identitariste… Eux raisonnent donc toujours en termes de colonisés, colons, néo-colons…Ils ne croient pas du tout au mythe de la république pluri-ethniques une et indivisible… Et cela justifierait d’ailleurs que le gouverneur de la colonie soit toujours demeuré de la même couleur, celle du colon en position de domination historique, du moment… Il n’en changerait donc qu’en cas de néo-colonisation potentiellement induite par l’autonomie. Une sorte de jeu et de rapport de force colonial perpétuel…C’est plutôt très archaïque comme vision et ambition politique. L’universalisme républicain n’était donc pas un bienfait de la colonisation?! C’est juste un masque de colonisateur?! Frog va être très déçu…Vive la république!
Oui oui et pour d’autres c’est l’aspect pratique, goua/goudet et leurs lois peyi, des juges guyanais pour les guyanais,mangals et les contrôles techniques peyi, les atsem et leurs méthodes éducatives peyi…les miniers et la norme peyi…ça va donc faire beaucoup de déçus alors. Il va vraiment falloir faire de la pédagogie avant la consultation populaire !
L’avantage pour les xénophobes locaux, c’est que la Guyane sera tout de suite moins attractive pour les migrants vu que son niveau de vie deviendra celui de ses voisins eux aussi pourvus des richesses qui font saliver les quelques Guyanais persuadés d’être assis sur un tas d’or : pétrole, or, etc. C’est vrai que le niveau de développement du Suriname, du Guyana ou du Vénézuela ça fait rêver…lol.
Saliver quelques guyanais…et surtout l’Etat…Localement les gros projets miniers ont toujours été soutenus par la prèf…Avant d’être abandonnés en haut lieux sous la pression de la population locale et assos environnementales nationales. Donc contrairement à la compétence régalienne en matière de justice, qui contrairement à ce qu’évoque le fantasme éthylique de Frog, ne quittera jamais le giron de l’Etat…Il y a fort à parier que l’Etat pro-minier (humeur productiviste de droite) n’éprouvera effectivement pas de grandes difficultés à refiler tout ou partie de cette compétence au partenaire pro-minier CTG (assemblée malheureusement encore désertée par les écolos bien trop conscientisés par leurs sorties carbet du week-end), disposant lui en principe, d’une légitimité élective pour mener à bien de tels projets. D’autant qu’il y a déjà un précédent dans le cadre de l’autonomie de la Nouvelle-Calédonnie.
La population locale ? Vous plaisantez ? Par les peuples premiers et les associations environnementales quasi exclusivement. D’ailleurs, ces dernières se faisaient régulièrement insulter car sans doute trop claires…
La Guyane n’aura jamais le statut de la Nouvelle-Calédonie. Pour cause, les kanaks sont plus légitimes que ceux qui ici portent cette volonté d’autonomie voire d’indépendantisme. Arrêtez de rêver ! Comparaison n’est pas raison.
Les peuples premiers et les associations locales ne feraient pas partie de la population locale selon vous gmangier? Là vous m’étonnez…Et cette légitimité identitaire que vous fantasmez n’existe absolument pas en république, renseignez vous un peu…Les kanaks et leur votes n’ont d’ailleurs pas été plus légitimes que les caldoches lors des différents référendum sur l’indépendance, qu’ils ont de fait perdus…Ça c’est une lourde réalité républicaine.
Où lisez-vous que la légitimé créerait de la légalité dans mon commentaire ? Comme vous le dites, la réalité républicaine c’est qu’à chaque vote concernant un semblant d’autonomie, les Guyanais ont toujours dit non. Bon ben, RAS alors ? Ou on vote jusqu’à ce qu’on vote « bien » ? Ou alors on attend la modification du corps électoral voulue par certains allumés locaux ? Enfin, votre population locale me paraissait bien large, vous qui aimez tant les détails, c’était la moindre des choses d’être plus précis sur qui localement a le plus combattu ces projets miniers.
Vous spéculez que la légitimité citoyenne légale ne serait pas tout aussi primordiale? C’est ambitieux…Et vous insinuez donc qu’une composante locale ne représentant que 5% de la population aurait seule la légitimité du choix sur l’émancipation politique? C’est moralement et philosophiquement tout aussi bancal comme raisonnement. Et pas qu’en république. Vous nous faites du Morvandiau là…en décrétant que 95% du reste de la population citoyenne n’aurait pas voix au chapitre sur le choix de son statut et avenir politique. Et ne faites donc pas à ce point mine d’ignorer qu’une partie de la population des peuples premiers veut aussi cette autonomie…
Sinon je maintiens « population locale » sans la précision identitariste que vous réclamez, juste par égard pour des types comme Michel Dubouillé (Or de Question) ou Laurent Kelle (WWF) n’appartement pas à la catégorie des « peuples premiers » mais s’opposant eux aussi sans aucune discrétion à ces gros projets miniers. Tans pis pour vous si cela vous dérange…
Euh…c’est vous qui visiblement ne comprenez absolument pas ce que je dis mais peu importe, c’est la limite des échanges sur internet. L’essentiel étant que vous ayez le dernier mot comme avec chacun des interlocuteurs avec qui vous échangez. Bonne fin de dimanche !
En l’occurrence, et en dépit de la difficulté de l’échange, vous ambitionniez donc pourtant de m’expliquer comment m’exprimer alors que j’utilise l’expression « population locale »… En voulant imposer de l’exclusivité identitaire spécifiée là où j’exprime sciemment de l’inclusivité indifférenciée… Or relisez donc pour mieux comprendre. Mon propos portait sur l’opposition aux gros projets miniers en général. Même en admettant que vous souhaitiez mettre en exergue une identité particulière de la population guyanaise antagoniste au projet Montagne d’Or, en niant toutes autres identités locales au sein du collectif Or de question… Disons que cela relèverait d’une forme d’hommage passionné à l’attention de la mobilisation des JAG, effectivement remarquable pour l’occasion.
En revanche, s’agissant de l’autre opposition antécédente tout aussi emblématique, Odile Forgeat grande passionnée de la cause autochtone et ex-animatrice du Blada désormais moribond…Écrivait bien ceci à propos de la levée de boucliers contre le projet Cambior:
« Le Collectif « NON à Cambior en Guyane » a été créé le lundi 26 juin 2006. Ce Collectif répond à une opposition forte de la population Guyanaise au projet Cambior en Guyane. »
Et de fait, la description qu’elle donne de ce collectif:
« Collectif « Non à Cambior en Guyane »
Ageg, Parti Socialiste Guyanais, les Verts-Guyane, Walwari
Union Syndicale Solidaire de Guyane
Collectif des habitants de Kaw, Villages de Guyane
Alternative Libertaire Guyane, Attac Guyane, Forum Social Permanent Guyanais
Collectif « Quel Orpaillage pour la Guyane ? »
José Gaillou (Président du PNRG)
Porte Parole du Collectif :
Robert Cibrelus: Secrétaire Général adjoint du Parti Socialiste Guyanais
Marie Rose Gober: Porte Parole du Collectif des Habitants de Kaw
Michel Dubouillé: Membre de l’Union Syndicale Solidaire
https://www.blada.com/boite-aux-lettres/infos-citoyennes/1179-Collectif_Non_a_Cambior_en_Guyane_.htm
…ne met aucunement les peuples premiers sur le devant de la scène, bien que des autochtones y aient certainement pris part. Dés lors qu’est-ce que vous, vous ne comprenez pas dans le fait que votre assertion:
« population locale ? Vous plaisantez ? Par les peuples premiers et les associations environnementales quasi exclusivement. » …doublé d’un: « Enfin, votre population locale me paraissait bien large, vous qui aimez tant les détails, c’était la moindre des choses d’être plus précis sur qui localement a le plus combattu ces projets miniers. »…
…devient idiote dans son exigence intempestive d’exclusivité identitaire dans la définition de cette population locale antagoniste, s’agissant du cas Cambior? Et qu’il est donc beaucoup plus pertinent de préférer une globalité sans spécification dans un propos général sur l’opposition de la population locale aux gros projets miniers.