Antilles-Guyane : un rapport au vitriol sur la régulation du prix des carburants et de la Sara
Alors qu’il était couvert au nom du « secret des affaires », un rapport daté de mai 2022 sur la régulation du prix des carburants et du gaz aux Antilles et en Guyane émanant d’une mission de l’Inspection générale des finances (IGF) a enfin été rendu public le 4 septembre. « Si les modalités de calcul des prix sont satisfaisantes » selon la mission, « la régulation de la SARA, le calcul de sa rémunération et la transparence du système doivent être renforcés ». Autre point crucial, l’activité de raffinage de la SARA, « principal facteur de surcoût des carburants » estimé à environ « 14,6 cts€/l », est remise en question. Dans ce…
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4 commentaires
Ça fait pas 10 ans maintenant que la Guyane devait se fournir en carburant au Surinam grâce à la mise aux normes européennes ?
C’était un dossier porté par Serville, alors qu’il était député. Quelles sont les avancées depuis qu’il est devenu président de CTG ?
Se battre en 2024 pour du carburant moins cher, n’est ce pas non plus un combat complètement éculé ? Les carburants fossiles ont vocation à voir leur prix augmenter jusqu’à leur remplacement par des énergies vertes.
L’objectif est-il de rincer financièrement les Guyanais par la pratique de la profitasyon ?
Car il y a manifestement un empêchement à ce que nous commencions à nous passer des carburants fossiles :
La Guyane est dans l’incapacité de suivre les autres département de France dans le déploiement de la mobilité verte. 10 ans de retard dans le déploiement des véhicules électriques et du réseau de charge et aucun signe d’évolution positive ni même d’initiatives locales de la part des collectivités.
On entend maintenir les revenus de la taxe sur les carburant le plus longtemps possible.
Un particulier Guyanais n’est pas égal à un particulier de métropole lorsqu’il souhaite passer à l’électrique : les véhicules neufs sont vendus à des prix exorbitants, jusqu’à 10 000 € de plus par rapport à la métropole.
Double peine : ces prix élevés empêchent l’application du bonus écologique en raison du dépassement du seuil d’éligibilité.
Les garanties constructeurs sont considérablement réduites (par exemple, Renault garanti ses batteries 8 ans en métropole, mais 5 ans en outre mer).
Les communes n’installent pas de bornes publiques comme cela a été fait il y a dix ans en métropole alors qu’elles sont totalement subventionnées par l’État.
Il n’y a pas de réseau de recharge sur le littoral, et le peu de bornes existantes, sont uniquement des charges lentes dont le cout du Kwh est supérieur à celui proposé sur les aires d’autoroute en métropole pour de la recharge rapide.
Nos députés ont donc un train de retard en engageant ce combat arriéré contre la SARA, car ils n’ont visiblement aucune vision ou ambition sur l’avenir de la mobilité verte en Guyane et semblent prendre le parti de maintenir les Guyanais dans la dépendance aux carburants fossiles qui grève le pouvoir d’achat, de conserver les revenus de la taxe – totalement inégalitaire – sur le carburant, et de n’avoir aucune conscience vis à vis du réchauffement climatique.
Bonjour Morvandiau,
juste un détail : une voiture éléctrique est tout sauf « verte », aujourd’hui on brule du pétrole pour recharger des batteries dont les composant sont exploités par des miniers qui détruisent l’environnement (sans parler des conditions sociales) et dont on ne sait pas quoi faire une fois HS.
Si les batteries ne sont garanties que 5 ans ici c’est parce qu’elles se détériorent plus vite, et changer les batteries d’une voiture éléctrique c’est 15k€ minimum. (à ce prix là j’achète 3 voiture..)
Sans compter qu’aujourd’hui le réseau éléctrique de la Guyane est toujours linéaire et pas maillé, donc rajouter de la charge éléctrique va amenere d’avantages de problèmes réseaux.
perso je préfère mon 3 cilindres diesel qui consomme 3.5L/100km avec un filtre à particule, sur sa vie entière il aura moins pollué qu’une éléctrique « verte »
Par contre on attend quoi pour construire de batiment à ventilation naturelle plutot que de continuer à fourrer des clims partout ?
@Pokeur
Il faut sortir des mythes et idées reçues.
S’il est vrai qu’à la fabrication, une voiture électrique a un bilan carbone supérieur à celui d’une thermique, c’est à l’usage qu’il se révèle bien moindre, et sur le cycle de vie de chacun des véhicules, celui de l’électrique présente au final un bilan 5 fois plus faible que celui de la voiture à essence ou diesel. https://www.quechoisir.org/actualite-voitures-electriques-sont-elles-vraiment-ecologiques-n103891/
Et en Guyane où la production solaire est plus élevée qu’en métropole, ce bilan carbone est encore plus faible.
Pour les garanties, les constructeurs non français maintiennent la même durée de garantie en Guyane que partout ailleurs dans le monde. Et curieusement, Renault, qui ne garanti ses batteries que 5 ans en Guyane en raison possiblement de la chaleur, offre malgré tout une garantie identique à celle de métropole, soit 8 ans, dans les pays étrangers comme la Malaisie, où le climat est le même que celui de la Guyane. Cherchez l’erreur !
Quand à l’argument du réseau électrique insuffisant pour justifier de l’impossibilité d’installer des chargeurs rapides, il faudra expliquer comment Total va parvenir à installer dès la fin de cette année, des chargeurs rapides dans ses stations en Guyane (le prix du kwh va en calmer plus d’un, car le coût de la recharge ne présentera aucun intérêt financier par rapport à une voiture à essence).
Si le bilan carbone vous intéresse, sachez qu’à la Réunion, on a compris l’intérêt de passer à l’électrique pour tous, que ce soit pour le porte monnaie ou pour le climat. En plus des aides conséquentes de l’Etat, la Région offre une aide jusqu’à 6000€ pour les particuliers souhaitant poser une installation solaire. L’ile entend mettre fin à l’utilisation de la biomasse cette année et produire une énergie 100% renouvelable. Nombre de Réunionnais passent à l’électrique et rechargent ainsi chez eux, gratuitement, en plus d’avoir une facture d’électricité considérablement réduite. Adieu le poste de dépense carburant.
Voilà ce que c’est quand l’intérêt collectif prévaut sur l’intérêt de groupes privés qui font la pluie et le beau temps aux Antilles Guyane.
En tout cas, je vous l’accorde, le contexte politico-économique Guyanaise nous encourage à conserver notre diesel ou essence, mais c’est dommage, car le rôle des collectivités locales devraient être celui de tout faire pour nous inciter à passer à l’électrique.
Bonjour,
vous oubliez le traitement des dechets de ces véhicules dans le bilan, que fait-on des batteries une fois usagées, d’autant plus en Guyane ? Elles reprennent un rafiot qui tourne au mazout pour la metropole…
vous confondez réseau et production, aujourd’hui on produit plus qu’on ne consomme en Guyane (heureusement, ca permet d’avoir une stabilité), néanmoins au moindre souci à petit saut, paf coupure sur tout le territoire ou presque. Ce pourquoi je parle d’un maillage du réseau du territoire alors qu’aujourd’hui il est linéaire.
je ne connais pas particulièrement la situation à la réunion, néanmoins la biomasse (qui n’est pas une énergie « verte ») est sous le coup d’un decret d’exception pour la Guyane et la Réunion pour continuer à developper ce système de production.