La coalition regroupant les principaux partis de l’opposition au régime vénézuélien ne pourra pas présenter de candidat à l’élection présidentielle qui doit désormais avoir lieu avant la fin avril.
Deux ans après le triomphe électoral qui lui avait permis de remporter une large majorité à l’Assemblée nationale, la Table de l’Unité Démocratique (Mesa de la Unidad Democrática: MUD) est en plein désarroi face au régime socialiste et chaviste du président de la République Nicolás Maduro.
Les plus hautes instances judiciaires et électorales du pays, toutes inféodées au régime en place, ont en effet annoncé la semaine dernière que la MUD ne sera pas autorisée en tant que telle à présenter un candidat unique à l’élection présidentielle qui aura lieu non pas en fin d’année mais avant la fin du mois d’avril.
Alors qu’en outre certaines de ses principales composantes ont été déclarées illégales par les autorités électorales, la MUD, plus divisée que jamais entre son aile modérée et ses éléments radicaux, va donc aborder l’élection présidentielle en ordre dispersé et en position de faiblesse accrue.
C’est un nouveau revers de taille pour cette large coalition allant du centre-gauche à la droite la plus conservatrice, qui depuis deux ans n’a pu empêcher que l’Assemblée nationale où elle est majoritaire soit peu à peu dépossédée de l’essentiel de ses prérogatives par une série de décisions judiciaires.
En 2017 la MUD, malgré des semaines de manifestations et d’affrontements sanglants dans les rues des grandes villes du pays, avait été incapable de faire vaciller le régime de Nicolás Maduro, qui avait répliqué par l’élection – boycottée par la MUD – d’une Assemblée constituante détenant de fait le pouvoir législatif.
C’est cette Assemblée constituante entièrement chaviste qui inspire désormais l’essentiel des décisions du régime et qui, prenant de cours une MUD déjà très affaiblie, a décidé la semaine dernière d’avancer au mois d’avril la tenue des élections présidentielles, auxquelles Nicolás Maduro s’est empressé de se porter candidat.
Le Venezuela, qui dispose pourtant des plus importantes réserves de pétrole du monde, continue de s’enfoncer dans une crise à la fois politique, économique et sociale dont un des effets est l’exode de centaines de milliers de ses ressortissants vers les pays voisins, notamment le Brésil et la Colombie.
Mais sur le plan international, alors que les Etats-Unis, le Canada, la plupart des pays d’Amérique latine et l’Union européenne condamnent la « dérive autoritaire » du régime chaviste, celui-ci peut compter sur le soutien indéfectible de deux alliés de poids, la Russie et la Chine.
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« celui-ci peut compter sur le soutien indéfectible de deux alliés de poids, la Russie et la Chine. » et Mélenchon ;-)))