Un crime relevant de « l’intolérance politique » selon les autorités locales.
Marcelo Aloizio de Arruda (photo de Une), policier municipal et trésorier du Parti des Travailleurs (PT) de la ville de Foz do Iguaçu dans l’Etat du Paraná au Sud du Brésil, fêtait son 50e anniversaire samedi dernier dans une salle décorée aux couleurs du parti de gauche et de son fondateur et leader, l’ancien président Luiz Inácio Lula Da Silva.
Vers 23h, Jorge José da Rocha Guaranho, agent pénitentiaire fédéral et partisan de l’actuel président d’extrême-droite, s’est présenté avec sa femme devant la fête en criant « ici c’est Bolsonaro ! », en insultant les convives – « Bolsonaro président, bande de fils de p… ! » – et en menaçant de revenir les tuer tous.
De fait il est bien revenu seul et armé vingt minutes plus tard et a ouvert le feu sur Marcelo Arruda, qui atteint par plusieurs balles a pu toutefois répliquer avec son arme de service avant de décéder, son agresseur étant quant à lui hospitalisé dans un état grave mais stable selon les autorités.
Ce crime relevant de « l’intolérance politique » selon les responsables de la Sécurité publique de Foz de Iguaçu a été condamné par de nombreuses personnalités politiques brésiliennes, Lula pointant dans une claire allusion à Jair Bolsonaro le « discours de haine stimulé par un président irresponsable ».
Ce dernier a rejeté toute forme de « violence contre les opposants » sans mentionner le crime commis samedi, son fils Flávio Bolsonaro – avec qui l’assassin avait fait un selfie l’an passé – le présentant comme « un acte isolé et irresponsable » et rappelant que le président actuel fut lui-même victime d’une attaque au couteau durant la campagne électorale en 2018.
La presse brésilienne rappelle à l’inverse les nombreuses saillies belliqueuses de Jair Bolsonaro, admirateur de Trump et fervent partisan de la libéralisation du port d’armes, qui par exemple avait déclaré dans un discours public qu’il était prêt à faire « fusiller les canailles du PT ».
L’assassinat de Marcelo Arruda illustre le climat de tensions très vives et croissantes dans lequel se déroule la campagne en vue de l’élection présidentielle d’octobre prochain, pour laquelle Lula et Bolsonaro sont les grands favoris.
L’ancien président (2003-2010) de gauche continue de faire la course en tête des enquêtes d’opinion avec environ 47 % des intentions de vote, contre 28 % pour le président d’extrême-droite sortant arrivé au pouvoir en 2019.
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