L’ancien président brésilien a commencé à purger une peine de douze ans d’emprisonnement pour corruption et blanchiment d’argent mais il est aussi visé par plusieurs autres procédures judiciaires.
Lula a été condamné en juillet 2017 à neuf ans d’emprisonnement pour corruption passive et blanchiment d’argent, une peine confirmée en appel en janvier 2018 et qu’il a commencé à purger samedi dernier au siège de la Police Fédérale de la ville de Curitiba au Sud du Brésil (Guyaweb du 08/04/2018).
L’ancien président du Brésil (2003-2010) a été reconnu coupable d’avoir accepté de la part de l’entreprise de construction OAS la mise à disposition d’un luxueux triplex en bord de mer près de São Paulo en échange de l’attribution de marchés de la multinationale publique Petrobras.
Clamant son innocence, pointant le manque de preuves et la célérité inhabituelle de la procédure ayant abouti à sa condamnation, Lula dénonce un « complot politique » qui viserait à l’empêcher de concourir à l’élection présidentielle d’octobre prochain pour laquelle il est le grand favori.
Les avocats de l’ancien président espèrent que la Cour Suprême Fédérale reviendra sur sa jurisprudence datant de 2016 qui autorise l’emprisonnement dès la confirmation d’une condamnation en appel et donc sans attendre que tous les autres recours aient été épuisés, mais cela reste très hypothétique.
De surcroît, Lula est visé par plusieurs autres enquêtes judiciaires lancées pour la plupart dans le cadre de la vaste enquête anti-corruption Lava Jato (« Lavage Express »), qui porte sur les malversations opérées autour de la multinationale Petrobras et qui est pilotée depuis Curitiba par le juge Sergio Moro.
Lula dénonce la partialité et les motivations politiques supposées de ce magistrat qu’il a publiquement qualifié de « menteur » et qui est à l’origine de sa première condamnation dans « l’affaire du triplex » et de son emprisonnement rapide décidé la semaine dernière (Guyaweb du 05/04/2018).
Sergio Moro instruit depuis Curitiba une autre affaire dans laquelle l’ancien président est soupçonné d’avoir reçu de la multinationale Odebrecht au cœur du scandale Petrobras un terrain dans la ville de São Paulo afin d’y faire édifier le siège de sa fondation.
Quatre autres enquêtes judiciaires impliquent Lula, soupçonné d’avoir tenté d’acheter le silence d’un haut fonctionnaire de Petrobras, d’avoir facilité les activités d’Odebrecht en Angola au travers d’une banque publique brésilienne, d’avoir couvert des malversations au profit des entreprises de l’un de ses fils et d’avoir favorisé une entreprise aéronautique suédoise dans l’achat de chasseurs-bombardiers par l’armée brésilienne.
En outre, deux plaintes sont en cours d’instruction contre l’ancien président, l’une l’accusant d’avoir été le chef d’une « organisation criminelle » mise sur pied pour financer le Parti des Travailleurs via des contrats publics détournés, et l’autre de tentative d’ « obstruction à la justice ».
Les nuages judiciaires s’amoncèlent donc au-dessus de Lula et ils pourraient le maintenir durablement derrière les barreaux, en dépit de sa popularité restée intacte dans une partie de l’opinion publique brésilienne et de la volonté de ses partisans de « résister » jusqu’à ce qu’il recouvre la liberté.
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