Touchée par un vaste scandale d’abus sexuels commis par certains de ses membres en Haïti notamment, l’ONG britannique Oxfam a présenté des excuses officielles au peuple haïtien.
Des cadres d’Oxfam envoyés en Haïti après le séisme dévastateur de 2010 ont eu recours à des prostituées parfois mineures au sein même des locaux de l’organisation humanitaire, des faits révélés le 9 février dernier par un article du quotidien britannique The Times.
Après avoir remis un rapport interne daté de 2011 au ministre haïtien de la Planification et de la Coopération externe, le directeur d’Oxfam pour l’Amérique Latine et les Caraïbes a exprimé ce lundi sa « honte » et il a présenté des « excuses au gouvernement haïtien et au peuple haïtien pour ce qui est arrivé ».
Déterminées pour leur part à faire toute la lumière sur cette affaire qu’elles n’ont découverte qu’avec l’article du Times , les autorités haïtiennes vont mener leur propre enquête et elles exigent une pleine collaboration de la part de l’organisation humanitaire britannique pointée du doigt pour son manque de transparence.
Selon le rapport interne de 2011, le Belge Roland Van Hauwermeiren, directeur d’Oxfam en Haïti en 2010, avait en effet reconnu avoir eu recours à des prostituées haïtiennes dans des locaux payés par l’ONG, de même que d’autres employés qui en outre avaient menacé ou fait pression sur des témoins.
Trois membres d’Oxfam en Haïti avaient été licenciés suite à cette enquête interne de 2011 et trois autres avaient démissionné dont Roland Van Hauwermeiren mais ce dernier avait poursuivi sa carrière dans l’humanitaire au Bangladesh au sein de l’ONG française Action Contre la Faim, qui a reproché à Oxfam de ne pas l’avoir informée des faits commis en Haïti par son ancien cadre.
1 commentaires
Au risque de jeter un pavé dans la mare : depuis quand les hautes autorités morales de cette planète ignorent l’universalité de la prostitution, en particulier dans les zones les plus pauvres ?
A part le côté « détournement de fonds pour des activités peu honorables », et la minorité présumée des prostituées, peut-on vraiment jouer les hypocrites à ce point ? C’est chose courante, et les ONG ne sont sûrement pas les seules à y avoir recours… nos amis diplomates et commerciaux en tous genres sont les premiers clients de ce « plus vieux métier du monde ».
PS: je ne défends pas les actes, mais j’essaye plutôt d’ouvrir les yeux sur l’hypocrisie de cette affaire.