Une pétition lancée en ligne fin juillet a déjà recueilli plus d’un million de signatures.
La « Lettre aux Brésiliennes et aux Brésiliens en défense de l’Etat démocratique de droit » a été lue en présence de plusieurs milliers de personnes ce jeudi 11 août devant la Faculté de Droit de São Paulo à l’initiative de cette pétition (photo de Une).
C’est également ce jeudi qu’a été franchi le cap du million de signataires du texte, parmi lesquels de nombreuses personnalités de la politique – dont huit candidats à l’élection présidentielle d’octobre prochain – ainsi que des affaires, des arts, de la culture et du sport.
Cette pétition a été lancée le 25 juillet dernier, une semaine après de nouvelles attaques du président Jair Bolsonaro contre le système électoral brésilien et la fiabilité du vote électronique utilisé dans le pays depuis les années 1990.
Candidat à sa réélection mais largement distancé dans les sondages par l’ancien président de gauche Lula, le président d’extrême-droite sortant agite en effet le spectre d’une hypothétique fraude électorale et menace de ne pas reconnaître le résultat des élections en cas de défaite.
Ces attaques sans fondements ne s’appuient sur aucun élément concret et visent aussi le Tribunal Fédéral Suprême et le Tribunal Electoral Supérieur, garants de la bonne tenue des élections et du fonctionnement régulier de la démocratie brésilienne.
La stratégie électorale préventive du chef de l’Etat sortant s’inspire de celle de son modèle Donald Trump et comme ce dernier il s’appuie sur la mobilisation d’un socle de partisans inconditionnels et souvent adeptes de la violence représentant au Brésil environ un quart du corps électoral.
La « Lettre aux Brésiliennes et aux Brésiliens en défense de l’Etat démocratique de droit » a également été lue ce jeudi à la Faculté de Droit de São Paulo en référence à un manifeste proclamé au même endroit le 11 août 1977 et dénonçant la dictature militaire alors en vigueur.
Le texte ne nomme pas explicitement Jair Bolsonaro, ancien capitaine de l’armée, fervent défenseur du régime militaire en vigueur de 1964 à 1985, qui gouverne entouré de généraux et souhaite que les forces armées brésiliennes soient plus impliquées dans le déroulement des élections du mois d’octobre.
Mais dans une allusion transparente au président d’extrême-droite la pétition dénonce « les attaques infondées et sans preuves mettant en cause le processus électoral et l’Etat démocratique de droit si durement conquis par la société brésilienne ».
Le texte signé par plus d’un million de personnes souligne également « l’immense danger pour la normalité démocratique » et le « risque pour les institutions de la République » que constituent les « insinuations de non-respect du résultat des élections » à venir.
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