L’ancien président brésilien réaffirme sa volonté d’être candidat à l’élection présidentielle mais ses chances de sortir de prison rapidement s’amenuisent.
Reconnu coupable de corruption passive et blanchiment d’argent pour avoir accepté un luxueux triplex de la part d’une entreprise de construction en échange de marchés publics, Lula a été condamné à douze ans de prison et il est incarcéré depuis un mois au siège de la Police Fédérale à Curitiba (Guyaweb du 09/04/2018).
L’ancien président et ses partisans continuent cependant de clamer son innocence et ils dénoncent un « complot politique » visant à l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle d’octobre prochain, pour laquelle avec 30% des intentions de vote il reste le favori malgré ses déboires judicaires.
Dans une lettre envoyée cette semaine à la présidente du Parti des Travailleurs (photo de Une) dont il est le leader historique et le candidat, Luiz Inácio Lula da Silva affirme que renoncer à concourir au scrutin présidentiel reviendrait à reconnaître ce dont il est accusé.
« Si j’accepte l’idée de ne pas être candidat, je reconnaîtrai avoir commis un crime. Je n’ai commis aucun crime » écrit Lula qui ajoute : « c’est pour cela que je suis candidat, jusqu’à ce que la vérité apparaisse et que les médias, juges et procureurs montrent le crime que j’ai commis ou qu’ils arrêtent de mentir ».
Le Parti des Travailleurs maintient officiellement son soutien à la candidature de celui qu’il considère comme un « prisonnier politique » mais les obstacles judiciaires s’accumulent sur la route de l’ancien président et rendent de plus en plus improbable sa participation à la campagne et au scrutin présidentiels.
Lula est en effet visé par d’autres enquêtes judiciaires dans le cadre de l’opération anti-corruption Lava Jato (« Lavage Express ») portant sur les détournements opérés autour de la multinationale Petrobras et fin avril de lourdes réquisitions ont été prises contre lui par la Procureure générale de la République.
De fait, l’ancien président brésilien (2003-2010) multiplie les revers judiciaires ces derniers mois et ce jeudi 8 mai la Cour Suprême Fédérale vient une nouvelle fois de rejeter l’un des multiples recours présentés par ses avocats en vue de lui faire recouvrer la liberté.
Compte tenu des délais dans lesquels la justice brésilienne devrait statuer sur les autres recours judiciaires présentés par la défense de Lula, les chances qu’il puisse sortir de prison avant l’élection présidentielle d’octobre prochain semblent désormais très réduites.
En l’absence de l’ancien président, c’est le candidat d’extrême-droite Jair Bolsonaro crédité de 15% des intentions de vote que les sondages placent en tête du premier tour du scrutin présidentiel le plus incertain depuis le rétablissement de la démocratie au Brésil en 1985.
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