L’ancien président emprisonné et inéligible a renoncé officiellement à être candidat à l’élection présidentielle d’octobre et il a désigné son colistier Fernando Haddad comme remplaçant.
Incarcéré depuis avril dernier suite à sa condamnation à une peine de 12 ans de prison pour corruption passive et blanchiment d’argent, Lula était de fait inéligible en vertu de la loi ficha limpa qui inflige cette sanction à toute personne condamnée en appel.
En août l’ancien président (2003-2010) s’était tout de même porté officiellement candidat au scrutin présidentiel sous les couleurs du Parti des Travailleurs (PT) et en dépit de son emprisonnement les sondages continuaient de le placer en position de grand favori.
Il y a dix jours la candidature de Lula a toutefois été invalidée par le Tribunal Electoral Supérieur (Guyaweb du 02/09/2018) qui a confirmé son inéligibilité et lui a interdit de participer à la campagne électorale, donnant en outre au PT jusqu’au 11 septembre pour désigner un autre candidat sous peine d’être exclu de l’élection présidentielle.
Les partisans de Lula ont continué de dénoncer un « complot » médiatique et judicaire, ses avocats ont usé de tous les recours possibles mais ce mardi 11 septembre le PT a dû se résigner au retrait officiel de la candidature de l’ancien président et à la désignation de son colistier Fernando Haddad comme remplaçant.
Ministre de l’Education durant six ans sous les présidences de Lula puis de Dilma Roussef (2011-2016), maire de São Paulo de 2012 à 2016, cet universitaire d’origine libanaise âgé de 55 ans au profil d’intellectuel et de technocrate n’a cependant ni le charisme, ni les soutiens populaires, ni la projection nationale de son mentor.
Il aura fort à faire pour rallier à sa candidature tous les partisans de l’ancien président incarcéré et progresser dans des sondages qui pour l’instant ne lui accordent qu’un faible pourcentage des intentions de vote en vue du scrutin présidentiel dont le premier tour aura lieu le 7 octobre prochain.
Le forfait définitif de Lula devrait profiter au candidat d’extrême-droite Jair Bolsonaro, grièvement blessé d’un coup de couteau lors d’un déplacement électoral dans le Minas Gerais la semaine dernière (Guyaweb du 06/09/2018) mais qui continue néanmoins de faire activement campagne depuis sa chambre d’hôpital en postant des vidéos sur les réseaux sociaux.
Les sondages publiés ce lundi placent désormais Bolsonaro en position de grand favori pour le premier tour du scrutin présidentiel avec 24 à 30 % des intentions de vote et une large avance sur ses principaux concurrents qui sont le travailliste Ciro Gomes (12 à 13 %), l’écologiste Marina Silva (8 à 11 %) et le libéral Geraldo Alckmin (8 à 10 %), suivis de Fernando Haddad (8 à 9 %).
1 commentaires
Pas seulement les partisans de Lula. C’est l’ONU elle même qui dénonce le complot et le procès politique pour atteindre la puissance démocratique représenté par Lula. Il a fait sortir de la misère rien que 38000000 de personnes et ayant fini son mandat avec 85% d’approbation. Toute cette réussite a bien fait peur à la domination des USA avec ses alliées et a bien stimulé le remaniement de l’opération Condor par la CIA. La technique actuelle s’appelle LAWFARE.