Un juge fédéral a interdit à l’ancien chef de l’Etat de quitter le pays, au lendemain de sa condamnation en appel à 12 ans de prison.
C’est un nouveau coup dur pour Lula, juste après la confirmation et l’aggravation de sa condamnation pour corruption et blanchiment d’argent décidée par la Cour d’appel de Porto Alegre (Guyaweb du 24/01/2018).
Jeudi 25 janvier en effet un juge fédéral de Brasilia a ordonné la confiscation du passeport de l’ancien président brésilien et lui a interdit de sortir du pays, alors qu’il avait prévu de se rendre en Ethiopie à partir de ce vendredi pour participer durant trois jour à un colloque sur la faim dans le monde organisé par la FAO (l’organisation des Nations Unies pour la Faim et l’Agriculture) dans le cadre du sommet de l’Union africaine dont le siège se trouve à Addis-Abeba, la capitale ethiopienne.
Selon ce juge fédéral il est de notoriété publique que « certains alliés de l’ex-président, qui cherchent à politiser les procédures judiciaires, ont pensé à une éventuelle demande d’asile » dans un autre pays et par conséquent les voyages à l’étranger de Lula, surtout dans des pays qui n’ont « pas d’accord d’extradition avec le Brésil » comme c’est le cas de l’Ethiopie, « méritent un traitement particulier ».
Cette décision n’est pas liée directement à la condamnation en appel prononcée mercredi contre Lula mais elle émane d’un juge chargé de l’une des autres procédures judiciaires qui visent l’ancien président, soupçonné en l’occurence de « trafic d’influence » dans le cadre de l’achat par le Brésil de 26 avions de chasse à une entreprise suédoise en 2016.
Averti par le directeur de la Police fédérale sur demande du ministre de la Justice, Lula a dû renoncer à son déplacement en Afrique et remettre son passeport à la Justice à la suite de cette décision judiciaire qui vient fragiliser encore sa situation et qui est intervenue au lendemain d’une condamnation en appel le rendant inéligible et susceptible d’être emprisonné à brève échéance.
L’ancien président âgé de 72 ans a néanmoins réaffirmé sa détermination à user de tous les recours légaux pour déjouer ce qu’il dénonce comme étant un « complot politique » visant à l’écarter de l’élection présidentielle d’octobre prochain pour laquelle il reste le favori des sondages.
Et ce jeudi Lula a formellement accepté d’être le « pré-candidat » du Parti des Travailleurs à cette élection, affirmant qu’il souhaite s’y présenter non pas pour « se protéger » – en cas de victoire il bénéficierait de l’immunité présidentielle – mais pour « gouverner et redresser » le pays qu’il a dirigé de 2003 à 2010.
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