Quatre autres candidats à l’élection présidentielle y ont pris part dimanche 28 août.
L’ancien président de gauche Lula et le président d’extrême-droite sortant Jair Bolsonaro ont été au centre du débat télévisé réunissant les principaux candidats en lice pour le scrutin dont le premier tour aura lieu le 2 octobre et un éventuel second tour le 30 octobre prochains.
Lula et Bolsonaro dominent les sondages avec respectivement 47% et 32% des intentions de vote selon l’institut Datafolha, suivis de loin (7%) par Ciro Gomes, ex-ministre de Lula et candidat de centre-gauche, présent au débat de même que Simone Tebet, Felipe d’Avila et Soraya Thronicke.
Le président au pouvoir depuis 2019 a été la cible principale des autres candidats et il a eu également de vifs échanges avec son prédécesseur et rival lors de cette première confrontation télévisée organisée par les médias Bandeirantes, Folha de São Paulo, Uol et TV Cultura.
Attaqué par Bolsonaro sur les affaires de corruption qui ont émaillé ses deux mandats à la tête du Brésil (2003-2010), Lula a énuméré les mesures qu’il avait prises pour lutter contre ce fléau qui lui a valu ensuite d’être emprisonné avant d’être libéré et de voir ses condamnations annulées.
Bolsonaro affirmant que le gouvernement de Lula « marqué par la cleptocratie » avait été « le plus corrompu de l’histoire du Brésil », l’ex-président a répliqué en rappelant les avancées économiques et sociales de ses mandats et en accusant Bolsonaro d’être « en train de détruire » le pays.
Un autre moment de forte tension a eu lieu lorsque Jair Bolsonaro, irrité par une question sur la gestion de la pandémie de Covid-19 par son gouvernement posée à Ciro Gomes par la journaliste Vera Magalhães, s’en est pris à cette dernière de manière brutale et grossière.
Connu pour ses saillies misogynes, le président a dit qu’elle devait « dormir en pensant à [lui] », « avoir une passion pour [lui] », reprochant à la journaliste de « prendre parti », de « proférer des accusations mensongères » et lui lançant qu’elle était « une honte pour le journalisme brésilien ».
A l’instar des autres candidats, la sénatrice Soraya Thronicke a pris la défense de la journaliste en s’insurgeant contre « ce type de comportements et d’insultes » et en reprochant au président d’extrême-droite de « propager la haine entre les Brésiliens et de [les] diviser ».
Membre de la Commission d’enquête parlementaire qui a produit un rapport accablant sur la gestion de la pandémie par Bolsonaro, la sénatrice Simone Tebet quant à elle a fustigé le manque de compassion du chef de l’Etat sortant, le « scandale de corruption » dans l’achat des vaccins et l’absence de coordination de la part de son gouvernement.
Renvoyant Lula et Bolsonaro dos à dos, Ciro Gomes pour sa part s’est dit choqué par le niveau de haine émanant des deux candidats principaux et il les a accusés de mentir l’un comme l’autre et de diviser un pays que lui souhaite réconcilier.
Ciro Gomes a aussi déploré « la crise économique dévastatrice » produite par Lula et le Parti des Travailleurs au pouvoir jusqu’en 2016 avec Dilma Rousseff ainsi que leurs « contradictions morales », considérant qu’elles avaient ouvert la voie à l’élection de Jair Bolsonaro en 2018.
A lire, cet article consacré au débat télévisé publié sur le site de Folha de São Paulo.
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