L’ancien président brésilien était incarcéré depuis avril 2018 suite à de lourdes condamnations dans deux affaires de corruption et blanchiment d’argent.
Luiz Inácio Lula da Silva a été libéré ce vendredi 8 novembre grâce à un revirement de la jurisprudence du Tribunal Fédéral Suprême, la plus haute juridiction du Brésil ayant décidé jeudi à une courte majorité qu’une personne condamnée en deuxième instance ne doit pas forcément être incarcérée avant d’avoir épuisé tous les recours judicaires.
C’est le cas d’environ 5000 prisonniers et de l’ancien président Lula, condamné en première instance puis en appel à un total de plus de vingt années de prison pour corruption et blanchiment d’argent dans deux affaires issues de la vaste enquête anti-corruption Lava Jato portant sur les malversations opérées autour de la multinationale Petrobras (Guyaweb du 06/02/2019).
Ces condamnations ont empêché Lula de se présenter à l’élection présidentielle d’octobre 2018 pour laquelle il était le grand favori, un scrutin remporté par l’ancien militaire d’extrême-droite Jair Bolsonaro qui a débuté son mandat de quatre ans en janvier 2019.
L’ancien président socialiste (2003-2010) n’a cessé de clamer son innocence et de stigmatiser la partialité de la justice et le complot politique dont il aurait été l’objet, dénonçant en particulier le juge Sergio Moro qui a dirigé l’enquête Lava Jato et l’a fait condamner avant de devenir ministre de la Justice et de la Sécurité intérieure du gouvernement Bolsonaro.
« Moro n’a pas emprisonné un homme. Ils ont voulu emprisonner une idée et les idées ne s’enferment pas » a déclaré Lula ce vendredi après-midi en sortant du siège de la Police Fédérale de Curitiba au Sud du Brésil où il était détenu depuis 19 mois et devant lequel s’étaient rassemblées des centaines de personnes venues l’acclamer (photo de Une).
Suite à de récentes révélations du média The Intercept mettant en cause l’impartialité de Sergio Moro dans les procédures ayant abouti à la condamnation de Lula, les avocats de ce dernier ont déposé un recours devant le Tribunal Fédéral Suprême qui pourrait annuler l’ensemble de ces procédures mais l’ancien président brésilien âgé de 73 ans reste visé par plusieurs autres enquêtes judiciaires.
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