La coalition regroupant l’opposition au régime vénézuélien a décidé de ne pas prendre part à l’élection présidentielle du 22 avril.
La Table de l’Unité Démocratique (Mesa de la Unidad Democrática: MUD), large coalition de 18 partis allant du centre-gauche à la droite conservatrice, rejette les conditions dans lesquelles le régime chaviste du président de la République Nicolás Maduro veut organiser le scrutin présidentiel en avril prochain.
« Ne comptez pas sur la coalition de l’Unité démocratique ni sur le peuple pour valider ce qui, jusqu’à présent, n’est qu’un simulacre frauduleux et illégitime d’élection présidentielle » a déclaré ce mercredi la MUD qui dénonce l’absence de garanties pour que ce scrutin se déroule de manière libre, juste et transparente.
Initialement prévue fin 2018, l’élection présidentielle a en effet été avancée au mois d’avril par le Conseil national électoral étroitement lié au régime socialiste de Nicolás Maduro qui espère ainsi être réélu en dépit de sa très faible popularité et de la crise généralisée que traverse le Venezuela (Guyaweb du 15/02/2018)
Cette décision a pris de court une MUD déjà affaiblie et divisée, qui depuis deux ans et en dépit de larges soutiens internationaux n’a pu empêcher que l’Assemblée nationale où elle est majoritaire soit dépossédée de ses pouvoirs par une série de décisions des plus hautes instances judiciaires et électorales toutes inféodées au régime en place.
La MUD laisse toutefois ouverte la possibilité de participer à l’élection présidentielle du 22 avril si certaines conditions sont respectées, notamment le report du scrutin au second semestre 2018, la réforme du Conseil national électoral, un accès équilibré aux médias, la présence d’observateurs internationaux indépendants et la prise en compte du vote des Vénézuéliens expatriés.
Mais Nicolás Maduro entend bien maintenir le scrutin présidentiel au 22 avril « avec ou sans la MUD » et il vient en outre de proposer pour cette date une « méga-élection » regroupant les élections présidentielles, législatives (normalement prévues fin 2020), régionales et municipales, afin de consacrer les quatre années suivantes « au redressement et au renforcement économique et social du pays ».
Si pour Nicolás Maduro une telle « rénovation intégrale » des institutions représentatives permettrait le « renouveau démocratique du pays », la MUD y voit pour sa part un véritable « coup d’Etat électoral » du régime chaviste visant à la priver de toute influence dans le système politique vénézuélien.
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