L’Organisation des Nations Unies a annoncé ce vendredi la création d’une mission internationale consacrée aux violations des droits de l’homme au Venezuela.
Cette « mission internationale indépendante de détermination des faits » dont la création a été décidée par le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU aura un an pour enquêter sur « les exécutions extra-judiciaires, les disparitions forcées, les détentions arbitraires, les tortures et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants commis depuis 2014 » au Venezuela.
Le Conseil des Droits de l’Homme demande aux autorités vénézuéliennes de « coopérer pleinement » avec cette mission en lui donnant un « accès immédiat, complet et sans entraves à tout le territoire ainsi qu’aux victimes et aux lieux de détention », afin que les auteurs présumés d’abus soient contraints de « rendre des comptes » et que justice soit faite pour les victimes.
La création de cette mission d’enquête a été votée ce vendredi à Genève par le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU à l’initiative de pays latino-américains qui accusent le régime chaviste du président vénézuélien Nicolás Maduro de dérive autoritaire et cherchent à le contraindre à quitter le pouvoir ou à organiser des élections libres et transparentes.
Le régime chaviste est aussi sommé de collaborer avec la Haut Commissaire aux Droits de l’Homme de l’ONU, l’ancienne présidente socialiste chilienne Michelle Bachelet, qui après sa venue au Venezuela en juillet dernier a rendu un rapport dénonçant les violations des droits humains dans le pays et évaluant à plus de 5000 les décès imputables aux forces de sécurités en 2018.
Un rapport et des chiffres contestés par le régime chaviste qui vient toutefois d’accepter le principe de l’installation dans la capitale vénézuélienne Caracas d’une délégation du Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme de l’Organisation des Nations Unies.
Les autorités vénézuéliennes ont aussi exprimé leur satisfaction après que le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU a manifesté ce vendredi sa préoccupation à l’égard des sanctions internationales imposées au Venezuela par de nombreux pays emmenés par les Etats-Unis afin de faire pression sur le régime chaviste.
Ces « mesures coercitives extraterritoriales unilatérales » ont « aggravé les effets de la crise économique et la situation humanitaires du peuple vénézuélien » selon le Conseil des Droits de l’Homme onusien, qui prône une solution « pacifique, démocratique et constitutionnelle » à la crise vénézuélienne et rejette toute « ingérence militaire, de forces de sécurité ou de services de renseignement étrangers ».
Nicolás Maduro a été réélu l’an passé dans des conditions controversées pour un second mandat de six ans entamé en 2019 mais il est vivement contesté par l’Assemblée nationale dominée par l’opposition qui demande son départ et la mise en place d’un gouvernement de transition, alors que malgré ses richesses en hydrocarbures le Venezuela fait face depuis plusieurs années à une crise généralisée ayant provoqué l’exode de plusieurs millions de ses habitants vers les pays voisins.
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