Le Pérou a annulé l’invitation du président vénézuélien Maduro au sommet des Amériques qu’il accueillera en avril.
Cette décision a été justifiée par le Pérou et les autres pays membres du Groupe de Lima réunis mardi dans la capitale péruvienne par le fait que le régime de Nicolás Maduro empêche délibérément la réalisation « d’élections présidentielles démocratiques, transparentes et crédibles, avec la participation de tous les acteurs politiques vénézuéliens».
La date du scrutin présidentiel a en effet été avancée au 22 avril par les organes électoraux et judiciaires inféodés au régime chaviste du président vénézuélien, prenant de cours une opposition hésitante et divisée qui n’aura pas le droit de présenter de candidat unique à cette élection dont plusieurs partis importants ont été exclus (Guyaweb du 09/02/2018).
Considérant qu’il s’agit là d’un nouvel épisode de la « grave et continuelle détérioration des institutions démocratiques au Venezuela », le Groupe de Lima a donc décidé de « reconsidérer la participation du gouvernement vénézuélien au 8e Sommet des Amériques » qui aura lieu au Pérou les 13 et 14 avril prochain et auquel Maduro devait participer.
Son exclusion de ce sommet réunissant tous les trois ans l’ensemble des Etats américains est un revers diplomatique pour le régime chaviste vénézuélien et il illustre son isolement croissant sur le continent où il n’est plus soutenu de manière inconditionnelle que par une poignée de pays comme Cuba, le Nicaragua et la Bolivie.
Lancé en 2017 et composé de l’Argentine, du Brésil, du Canada, du Chili, de la Colombie, du Costa Rica, du Guatemala, du Guyana, du Honduras, du Mexique, du Panamá, du Paraguay, du Pérou et de Sainte-Lucie, le Groupe de Lima s’oppose quant à lui à la « dérive autoritaire » du régime vénézuélien dont il exige à présent un nouveau calendrier électoral et des garanties pour l’opposition.
Le Groupe de Lima s’efforce également de coordonner les efforts des Etats de la région « pour affronter l’exode de milliers de Vénézuéliens qui fuient la grave crise que connaît leur pays » et dont une grande partie se dirige vers la Colombie et le Brésil où leur afflux massif et en forte augmentation depuis l’an passé provoque de vives tensions (Guyaweb du 12/02/2018).
Dénonçant une « campagne xénophobe » contre son pays fomentée par « des laboratoires médiatiques » et relayée par « le groupe de droite anti-vénézuélien appelé Groupe de Lima », Nicolás Maduro a nié ce jeudi la réalité d’un exode massif de ses compatriotes, il a rejeté tout report du scrutin présidentiel et il a affirmé qu’il assistera au 8e Sommet des Amériques bien qu’il ait été déclaré persona non grata par le pays-hôte.
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