L’ancien président brésilien saura le 24 janvier si sa condamnation à neuf ans de prison est confirmée en appel, ce qui obscurcirait singulièrement son avenir personnel et politique.
Luiz Inacio « Lula » da Silva, ancien ouvrier métallurgiste et ancien syndicaliste, fondateur et leader historique du Parti des Travailleurs (PT, gauche), a été président de la République fédérative du Brésil de 2003 à 2010 avant de laisser la place à sa protégée Dilma Rousseff, destituée en 2016 par une coalition parlementaire menée par son propre vice-président Michel Temer qui l’a remplacée à la tête de l’Etat.
Depuis lors les positions politiques du PT se sont effondrées et comme tous les partis brésiliens il fait face à une accumulation de scandales de corruption et à la vaste opération judiciaire Lava Jato (« Lavage Express ») qui a déjà conduit nombre de ses dirigeants derrière les barreaux.
Lula lui-même a été condamné en 2017 à une peine de neuf ans de prison par le juge Sergio Moro qui pilote Lava Jato et qui l’a reconnu coupable de « corruption passive » et de « blanchiment d’argent » pour’avoir accepté de la part d’une entreprise de construction la mise à disposition d’un luxueux appartement en bord de mer en échange de l’attribution de marchés publics.
L’ancien président âgé de 72 ans a fait appel et il conteste vigoureusement les faits qui lui sont reprochés en dénonçant une procédure bien plus « politique » que juridique destinée à l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle d’octobre prochain, pour laquelle il mène déjà campagne et reste le grand favori des sondages malgré ses ennuis judiciaires et l’affaiblissement de son parti.
C’est ce mercredi 24 janvier qu’un tribunal doit annoncer sa décision sur l’appel déposé par Lula mais ce dernier a déclaré que quoi qu’il arrive il utilisera tous les recours à sa disposition pour défendre « son honneur » et qu’il continuera à « lutter » pour pouvoir être candidat à l’élection présidentielle.
L’enjeu est crucial pour Lula car s’il remportait cette élection il bénéficierait automatiquement de l’immunité liée à la fonction présidentielle, alors qu’il reste impliqué par ailleurs dans plusieurs autres procédures judiciaires.
Dans un pays qui depuis deux ans traverse une crise politique sans précédent du fait de l’implication de la plus grande partie de ses élites politiques dans les scandales de corruption et à quelques mois d’une élection présidentielle en vue de laquelle l’incertitude reste totale, la décision judiciaire qui doit être rendue publique le 24 janvier est très attendue.
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