L’Etat du Nord du Brésil submergé par l’afflux de migrants vénézuéliens juge insuffisante l’implication du gouvernement fédéral.
Les autorités brésiliennes estiment qu’environ 400 migrants vénézuéliens pénètrent chaque jour au Brésil via le seul Roraima et que depuis un an et demi ils ont été au moins 5000 dans ce cas, la moitié environ vivant dans des conditions précaires dans la capitale Boa Vista.
Des échanges tendus entre autorités brésiliennes locales et nationales ont lieu depuis quelques jours, suite aux violents incidents au cours desquels des Vénézuéliens ont été pris pour cible dans la petite ville de Pacaraima samedi dernier (Guyaweb du 20/08).
Suely Campos, gouverneure du Roraima, Etat le moins peuplé et l’un des plus pauvres du Brésil, exige que le gouvernement brésilien du président Michel Temer prenne enfin ses responsabilités face à la crise migratoire qui déstabilise ce territoire enclavé et frontalier du Venezuela.
L’une des demandes principales est d’ordre financier, le Roraima considérant que les quelque 40 millions d’euros de dépenses additionnelles de santé, d’éducation et de sécurité qu’il a dû assumer face à l’afflux de migrants vénézuéliens devraient être pris en charge par le gouvernement fédéral.
Le Roraima demande aussi un véritable renforcement des moyens alloués par Brasilia face à la crise migratoire à laquelle il fait face, en particulier dans les domaines de la santé – construction d’un hôpital de campagne – et de la sécurité – envoi de renforts en hommes et en équipements.
Suely Campos réitère en outre sa demande de fermeture temporaire de la frontière avec le Venezuela, une éventualité qui a toutefois été déjà écarté tant par la justice brésilienne que par le gouvernement fédéral.
Les autorités fédérales ont réagi aux demandes du Roraima en assurant que l’envoi de renforts en personnels de santé et de sécurité serait accéléré, de même que le « processus d’intériorisation » qui prévoit le transfert de migrants vénézuéliens vers d’autres Etats du Brésil.
Raul Jungmann, ministre brésilien de la Sécurité publique, doit par ailleurs se rendre ce jeudi dans l’Etat du Roraima et notamment dans la ville frontalière de Pacaraima.
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