Une décision du président chilien motivée par la sévère crise sociale qui frappe actuellement le pays.
Sebastian Piñera (photo de Une) vient d’annoncer que son pays n’accueillera ni le sommet du Forum de Coopération Economique Asie-Pacifique (APEC) qui devait se tenir les 16 et 17 novembre, ni la conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP 25) prévue du 2 au 13 décembre.
Le Chili est en effet secoué depuis près de deux semaines par un mouvement de contestation massif accompagné de violents désordres, déclenché par l’annonce d’une hausse du prix du ticket de métro mais orienté plus généralement contre les inégalités de la société chilienne et la précarité des conditions de vie de beaucoup d’habitants d’un pays qui est pourtant l’un des plus développés de la région (Guyaweb du 21/10/2019).
Aucune des réponses apportées par le chef de l’Etat – annulation de la hausse du ticket de métro, levée de l’état d’urgence et du couvre-feu instaurés initialement, annonce de mesures sociales, remaniement du gouvernement – n’ont pour le moment calmé les contestataires issus de toutes les catégories sociales et notamment de la jeunesse.
Vendredi 25 octobre plus d’un million de Chiliens ont arpenté pacifiquement les rues de la capitale Santiago, ce qui constitue la plus importante manifestation depuis la fin de la dictature militaire d’extrême-droite du général Augusto Pinochet (1973-1990) et le rétablissement de la démocratie dans ce pays qui compte aujourd’hui 12 millions d’habitants.
Si beaucoup de manifestants réclament la démission du très impopulaire Sebastián Piñera, président libéral et conservateur au pouvoir depuis l’an passé après avoir exercé un premier mandat de 2010 à 2014, ils proclament aussi leur défiance envers l’ensemble de la classe politique et demandent l’abrogation de la Constitution de 1980 héritée du régime militaire.
Parallèlement aux manifestations pacifiques dans les grandes villes du pays, de nombreux actes de pillage et de vandalisme se sont également produits ainsi que des affrontements avec les forces de l’ordre qui ont fait à ce jour vingt morts et des centaines de blessés tandis que plusieurs milliers de personnes ont été arrêtées et que les dégâts matériels sont considérables.
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