Le Boeing qui s’est écrasé vendredi dernier près de La Havane a assuré la liaison avec Georgetown en 2017 avant de voir sa licence suspendue par les autorités du Guyana du fait d’insuffisances de sécurité.
Selon des informations recueillies par la BBC, le Boeing 737 affrété par la compagnie Cubana de Aviación qui s’est crashé peu après son décollage de l’aéroport de La Havane en direction de la ville de Holguín vendredi 18 mai, causant la mort de 105 de ses 107 passagers – presque tous cubains – et de ses 6 membres d’équipage mexicains, a effectué la liaison entre Cuba et le Guyana en 2017.
A cet effet, l’appareil construit en 1979 et appartenant à la société mexicaine Global Air – appelée aussi Aerolíneas Damojh – avait été loué par celle-ci à la compagnie low cost hondurienne Easy Sky selon une modalité de location appelée weat lease qui implique que le propriétaire de l’avion fournisse également l’équipage.
Mais après moins d’un an de service l’autorisation de vol de ce Boeing 737 et la licence accordée à Easy Sky ont été révoquées en raison de problèmes de sécurité selon le directeur général de l’Aviation civile du Guyana, Egbert Field, interrogé par la BBC.
« L’avion ne restait que deux heures au Guyana puis il repartait. Les inspections de maintenance importantes se faisaient au Mexique et les autres au Honduras » a expliqué ce haut fonctionnaire guyanien au média public britannique.
Début 2017 les autorités aéronautiques guyaniennes ont commencé à recevoir des « informations négatives » sur le fonctionnement du Boeing, qu’elles ont transmises à leurs homologues du Honduras en leur précisant que « les inspections n’étaient peut-être pas réalisées correctement » dans ce pays.
Puis un inspecteur du Guyana a détecté des failles de sécurité sur l’avion, « pas suffisamment graves pour l’empêcher de voler mais préoccupantes », ce qui a conduit les responsables guyaniens à demander à Easy Sky la boîte noire du Boeing, une démarche « très inhabituelle » selon Egbert Field.
Ce sont les données de la boîte noire, démontrant que l’avion « ne fonctionnait pas normalement », ainsi que « la manière dont il était utilisé, non conforme aux règles de l’aviation commerciale », qui ont finalement conduit le haut fonctionnaire à « suspendre l’autorisation de vol de l’appareil et à révoquer la licence d’Easy Sky au Guyana ».
Ces éléments s’ajoutent aux informations recueillies au Mexique et à Cuba sur les trois Boeing 737 qui constituaient la flotte de Global Air, à qui la compagnie Cubana de Aviación avait commencé à louer l’un de ces appareils il y a moins d’un mois selon les mêmes modalités de wet lease que celles utilisées l’an passé vers le Guyana par Easy Sky.
Un ancien pilote de Global Air a ainsi évoqué des « incidents variés » comme des vols de nuit sans radar ou avec des « pneus crevés », des « défauts de maintenance », des « problèmes de moteurs » et de « système électrique » sur les Boeing 737 de Global Air, des « irrégularités » telles que lors d’un vol les contrôleurs aériens du Chili lui auraient lancé : « Tu repars parce que cette poubelle ne volera pas dans ce pays ! »
Un ancien pilote de Cubana de Aviación a témoigné quant à lui de « de graves méconnaissances techniques » chez des pilotes mexicains de la compagnie Global Air spécialisée dans les vols charters au Mexique, dans les Caraïbes, en Amérique centrale et en Amérique du Sud, dont la licence a été une nouvelle fois suspendue suite au crash de vendredi dernier près de la capitale cubaine.
1 commentaires
Il convient de mentionner qu’il s’agissait d’un 737-200 , équipé de réacteurs JT8D de première génération .
Ces appareils sont interdits en France ( sauf dérogation ) depuis pas mal de temps , officiellement pour des raisons de nuisances sonores .
De mémoire , les dernier avion de ce type a se poser régulièrement à Cayenne , était le 737 de la TAF qui faisait Cayenne Belem Fortaleza il y a quelques années ….
En général les compagnies qui continuent d’exploiter ces versions ( B737 100 et 200 ) sont des compagnies de 3eme niveau à surface financière réduite …. donc a priori douteuses .
Par contre je suis étonné de lire dans l’article que ce serait l’extraction préventive des données de la boite noire qui auraient amené les autorités du Guyana a interdire l’avion sur son sol .