La Chambre des députés a adopté ce jeudi un texte reconnaissant le droit à l’avortement, qui doit encore être adopté par le Sénat.
A l’issue d’une longue session de plus de 23 heures, une courte majorité de députés (129 pour, 125 contre, 1 abstention) s’est dégagée ce jeudi matin pour approuver le projet de loi autorisant l’avortement, sans restriction durant les 14 premières semaines de grossesse et au-delà seulement en cas de viol, de danger pour la mère ou de malformation du fœtus.
Ce vote très serré et l’intensité des débats qui l’ont précédé sont le reflet des divisions profondes de la classe politique et de la société argentines, encore très conservatrices et imprégnées de tradition catholique mais dont une partie – beaucoup de jeunes notamment – s’est fortement mobilisée en faveur de cette réforme.
Jusqu’à présent l’interruption volontaire de grossesse est interdite en Argentine sauf en cas de viol ou de danger pour la mère et celles qui y ont recours sont passibles de un à quatre ans de prison, tandis qu’il y a chaque année 50 000 femmes hospitalisées du fait de complications liées à un avortement et 500 décès.
Le projet de loi voté ce matin par la Chambre des députés devra encore être approuvé à l’automne par le Sénat – plus conservateur – pour que l’interruption volontaire de grossesse soit véritablement légalisée dans le pays du pape François, à l’instar du mariage homosexuel qui l’a été dès 2010.
En Amérique latine seuls Cuba, le Guyana, l’Uruguay et la ville de Mexico autorisent sans restriction l’avortement, qui à l’inverse est totalement interdit en Haïti, en République dominicaine, au Honduras, au Salvador et au Nicaragua, tandis dans les autres pays il est interdit sauf en cas de viol, de danger pour la mère ou de malformation du fœtus.
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