Maintes fois reporté au tournant de l’année puis fixé à ce dimanche 24 avril 2016, le second tour des élections législatives et présidentielles n’aura finalement pas lieu aujourd’hui ni dans les prochaines semaines.
Le premier tour des scrutins s’est tenu le 25 octobre 2015 mais beaucoup d’opposants les ont contestés avec virulence, dénonçant les irrégularités, les fraudes et les violences qui les ont marqués tout en demandant leur annulation et l’organisation de nouvelles élections.
L’accord du 6 février
Après plusieurs reports du second tour de ces élections, un accord de sortie de crise a été signé le 6 février 2016 entre les présidents des deux chambres parlementaires et le président de la République sortant Michel Martelly, dont le mandat s’est achevé le 7 février (Guyaweb du 07/02/2016).
L’accord du 6 février prévoyait l’élection par le Parlement haïtien d’un président de la République provisoire et la nomination d’un « Premier ministre de consensus », mais si Jocelerme Privert a été élu dès le 14 février à la présidence de la République pour un mandat transitoire de quatre mois, il a fallu attendre la fin du mois de mars pour que Enex Jean-Charles soit investi à la tête d’un gouvernement provisoire.
La priorité était de mener à bien l’achèvement du processus électoral, l’accord du 6 février prévoyant aussi la tenue du second tour des élections présidentielles et législatives le 24 avril puis l’investiture d’un nouveau président de la République le 14 mai 2016 au plus tard.
Pas d’élection avant plusieurs mois
Il est vite apparu que ces échéances seraient très difficiles à respecter, du fait de la situation socio-économique extrêmement difficile et du manque de moyens du pays le plus pauvre des Amériques, dans lequel par ailleurs les désaccords restent profonds entre les différents acteurs du jeu politique et où aucun des problèmes à l’origine des retards du processus électoral n’a été vraiment résolu.
Jocelerme Privert a pris acte de ces blocages et a reconnu cette semaine que « les conditions pour le 24 avril n’étaient pas réunies », le Conseil Electoral Provisoire indiquant pour sa part que le second tour des élections ne pourrait être organisé avant que ne s’achève le mandat transitoire du Président de la République.
Il revient maintenant au Parlement de décider si ce dernier restera en fonction après le 14 juin mais vu qu’aucune élection ne pourra vraisemblablement être organisée dans les prochaines semaines, la crise politique et institutionnelle dans laquelle est plongé Haïti depuis maintenant six mois va se prolonger.
Articles connexes:
Haïti en transition politique (Guyaweb du 17/02/2016)
Accord de sortie de crise en Haïti (Guyaweb du 07/02/2016)
Crise en Haïti: mission spéciale de l’OEA (Guyaweb du 31/01/2016)
Haïti: les élections à nouveau reportées (Guyaweb du 23/01/2016)
Haïti: Jude Célestin confirme son refus de participer au second tour de la présidentielle (Guyaweb du 16/01/2016)
Haïti salue ses morts (Guyaweb du 14/01/2016)
Haïti: le second tour des élections devrait avoir lieu le 24 janvier (Guyaweb du 11/01/2016)
Haïti: la Commission d’évaluation électorale relève des irrégularités (Guyaweb du 05/01/2016)
Haïti: second tour de la présidentielle le 17 janvier (Guyaweb du 03/01/2016)
Report du second tour des élections en Haïti (Guyaweb du 24/12/2015)
Les résultats de la présidentielle contestés en Haïti (Guyaweb du 07/11/2015)
Les urnes ont parlé en Amérique latine et dans les Caraïbes (Guyaweb du 26/10/2015)
Une série d’élections dans les Amériques (Guyaweb du 20/10/2015)
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour ajouter un commentaire.