Le président bolivien sortant remporte l’élection selon les chiffres officiels mais ses opposants et certains pays continuent de réclamer un second tour.
Les résultats divulgués jeudi par le Tribunal Suprême Electoral portent sur la quasi-totalité des bulletins de vote émis lors du scrutin présidentiel dimanche 20 octobre et donnent à Evo Morales 47,07 % des suffrages exprimés contre 36,51 % à son adversaire Carlos Mesa, un écart légèrement supérieur à 10 points qui permet au président sortant d’être proclamé vainqueur au 1er tour selon la Constitution de l’Etat plurinational de Bolivie.
Mais l’opposition du centre et de la droite rassemblée derrière l’ancien président (2003-2005) Carlos Mesa dénonce une « gigantesque fraude » commise par Evo Morales avec la complicité du Tribunal Suprême Electoral (TSE) et elle appelle les Boliviens à continuer de manifester jusqu’à l’obtention de la tenue d’un second tour de scrutin.
La tension est élevée depuis le début de la semaine suite aux atermoiements dont a fait preuve le TSE dans la communication des résultats, dessinant initialement un second tour avant que leur diffusion ne soit interrompue durant 24 heures puis qu’à partir de lundi soir la tendance s’inverse au profit du président sortant (Guyaweb du 23/10/2019).
S’accusant mutuellement de « coup d’Etat », l’opposition comme le pouvoir en place mobilisent leurs partisans au nom de la défense de la Constitution et de « la démocratie » et de violents heurts se sont produits dans les principales villes du pays parallèlement aux manifestations pacifiques.
A la demande d’Evo Morales l’Organisation des Etats Américains doit réaliser un audit du processus électoral mais elle a considéré dès mercredi que compte tenu du caractère très serré des résultats et des « sérieux doutes » existant sur la régularité du scrutin, la tenue d’un second tour serait « la meilleure solution ».
Une position partagée notamment par le Brésil, l’Argentine, la Colombie, les Etats-Unis et l’Union européenne mais critiquée par Evo Morales qui a dénoncé un « coup d’Etat interne et externe » et a exigé le « respect » de la Constitution bolivienne et des résultats de l’élection présidentielle.
Le président socialiste au pouvoir depuis 2006, premier Amérindien à diriger la Bolivie dont la majorité de la population est autochtone, a aussi demandé que soit démontrée la fraude évoquée par ses adversaires qui selon lui rejettent « le vote indigène et paysan » et « n’acceptent pas qu’un Indien soit président ».
L’opposition regroupée autour de Carlos Mesa dans une Coordination de défense de la démocratie (photo de Une) appelle quant à elle les Boliviens à se mobiliser « pacifiquement jusqu’au respect de la volonté populaire » et l’organisation d’un second tour du scrutin présidentiel tandis qu’un appel à la grève générale a également été lancé.
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