« Nous sommes en guerre » a déclaré le président chilien Sebastián Piñera alors que les émeutes touchant les grandes villes du pays depuis trois jours ont déjà fait onze morts.
C’est l’annonce d’une augmentation du prix du billet de métro dans la capitale Santiago qui a mis le feu aux poudres en fin de semaine dernière et a précipité dans les rues des milliers de Chiliens issus des classes moyennes et populaires.
A ces protestations contre une nouvelle dégradation du pouvoir d’achat se sont vite ajoutés d’autres motifs de mécontement tenant au coût élevé et à la piètre qualité de services largement privatisés comme l’eau, l’électricité, la santé ou l’éducation.
Sebastián Piñera (photo de Une), président conservateur et libéral au pouvoir depuis l’an passé après avoir exercé un premier mandat de 2010 à 2014, a décrété l’état d’urgence dès vendredi et a mobilisé l’armée pour rétablir l’ordre face aux actes de pillage et de vandalisme commis parallèlement aux manifestations pacifiques, une mesure sans précédent depuis la fin de la dictature militaire d’Augusto Pinochet en 1990.
« Nous sommes en guerre contre un ennemi puissant, qui est disposé à utiliser la violence sans aucune limite » a déclaré Sebastián Piñera ce dimanche, une affirmation vis-à-vis de laquelle le général en charge du maintien de l’ordre a lui-même pris ses distances et que l’opposition de gauche a vivement critiquée en reprochant au chef de l’Etat d’apporter une réponse purement sécuritaire à la crise actuelle.
Le chef de l’Etat chilien avait annoncé samedi l’annulation de la hausse du prix du billet de métro mais l’état d’urgence et le couvre-feu qui l’accompagne n’ont pas été respectés et les manifestations comme les débordements se sont poursuivis tout au long du week-end, occasionnant de nombreux blessés ainsi que onze décès survenus notamment lors du pillage de magasins et supermarchés.
Ces troubles surviennent dans un pays décrit récemment par son président comme « une oasis » en Amérique latine du fait de son revenu par habitant élevé mais qui est aussi l’un des plus inégalitaires de la région et dont une partie significative de la population vit dans des conditions précaires.
Le Chili doit très prochainement accueillir deux importants événements internationaux, le sommet annuel du Forum de Coopération Asie-Pacifique en novembre puis en décembre la conférence des Nations Unies sur le changement climatique dite COP-25.
2 commentaires
Certes, tout est parti d’un prix de tickets de métro. En réalité comme le dit l’article c’est l’accumulation des privatisations particulièrement dans le secteur de l’éducation et de la santé qui fait déborder le vase et provoquent les débordements.
Situation extrême à Santiago mais encore pire à Valpairaiso.
( source à moi … Présente la bas )
Les esclaves du libéralisme se révoltent. C’est bien. Partout.