Elle a débuté ce mardi avec des meetings de Lula et Bolsonaro, les deux favoris du scrutin présidentiel, et l’investiture du nouveau président du Tribunal Electoral Supérieur.
La campagne électorale officielle concerne non seulement l’élection du chef de l’Etat mais aussi celle des sénateurs et députés fédéraux ainsi que des députés et gouverneurs des 26 Etats qui avec le District fédéral forment la République fédérative du Brésil.
Jusqu’aux scrutins des 2 et 30 octobre les quelque 28000 candidats dont la liste est désormais arrêtée peuvent tenir des réunions publiques et diffuser leurs messages par voie d’affichage et sur internet et les réseaux sociaux, la campagne sur les radios et télévisions débutant dans dix jours.
Il y a douze candidat(e)s à l’élection présidentielle mais les enquêtes d’opinion placent en tête des intentions de vote l’ancien président de gauche (2003-2010) Luiz Inácio Lula Da Silva (76 ans) et le président d’extrême-droite sortant Jair Messias Bolsonaro (67 ans) au pouvoir depuis 2019.
Lula reste crédité d’une large avance avec au moins 12 points de plus que Bolsonaro, comme le montre un sondage de l’institut IPEC diffusé lundi qui lui donne 44% des intentions de vote au 1er tour de scrutin contre 32% à son rival et 51% contre 35% dans le cas d’un second tour.
Un écart important tendant toutefois à se réduire au profit du président sortant, qui bénéficie notamment d’une légère reprise économique, de la baisse du chômage et de la hausse des aides sociales opportunément décidée par son gouvernement jusqu’à la fin de l’année.
Les deux favoris du scrutin présidentiel d’octobre prochain ont chacun tenu un meeting au premier jour de la campagne officielle ce mardi 16 août, dans des lieux choisis pour la forte dimension symbolique qu’ils revêtent aux yeux de leurs électorats respectifs.
Lula a réuni ses partisans dans le berceau de son engagement public à São Bernardo do Campo dans la banlieue industrielle de São Paulo, où il débuté sa carrière d’ouvrier métallurgiste et de leader syndical puis politique à travers le Parti des Travailleurs qu’il a co-fondé en 1980.
Bolsonaro a rassemblé ses soutiens à Juiz de Fora dans le Minas Gerais à l’endroit où il avait été victime d’un coup de couteau à l’abdomen asséné par un déséquilibré le 6 septembre 2018 durant la dernière campagne présidentielle dont Lula, emprisonné pour corruption, avait été écarté.
Ce mardi 16 août 2022 Lula et Bolsonaro ont ensuite tous deux assisté à l’investiture de Alexandre de Moraes à la présidence du Tribunal Electoral Supérieur (photo de Une), institution devant assurer le bon déroulement de la campagne électorale et des scrutins décisifs du mois d’octobre.
Le contexte est marqué par les attaques récurrentes de Bolsonaro contre le système électoral et les institutions garantes de son fonctionnement, le président sortant évoquant une hypothétique fraude électorale et menaçant de ne pas reconnaître le résultat du scrutin en cas de défaite.
Dans son discours d’investiture Alexandre de Moraes s’est livré à une vigoureuse défense du système de vote électronique utilisé au Brésil depuis 1996, dont la fiabilité et la transparence sont unanimement reconnues ce qui selon lui est « un motif de fierté nationale » pour les Brésiliens.
Alors que Bolsonaro a toujours défendu la dictature militaire en place de 1964 à 1985, le nouveau président du Tribunal Electoral Supérieur a souligné que la démocratie est « le seul régime politique dans lequel tout le pouvoir émane du peuple et doit être exercé pour le bien du peuple ».
Alexandre de Moraes a rappelé que « la liberté d’expression n’est pas la liberté d’agression, de destruction de la démocratie, de destruction des institutions » et qu’elle n’autorise pas « la propagation de discours de haine et d’idées contraires à l’ordre constitutionnel et à l’Etat de droit ».
Et dans une autre allusion transparente aux pratiques de Bolsonaro et de ses partisans, il a affirmé sa détermination à poursuivre la lutte contre la diffusion d’informations fausses ou frauduleuses, en particulier lorsqu’elle s’abrite derrière le « lâche anonymat des réseaux sociaux ».
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